lundi 5 décembre 2016

Tournée avec un auteur (2)

La tournée s'est terminée hier soir, mais je n'ai pas eu une seconde pour en faire le récit, et j'ai entamé sans transition une nouvelle semaine de folie. Quelques morceaux choisis, tout de même ?

- Il y a eu le moment où je suis arrivée dans l'hôtel avec l'auteur, et où le réceptionniste nous a demandé "Préférez-vous une chambre avec un grand lit, ou deux lits séparés ?" (Euh, euh, euh...)

- Le moment où je m'apprêtais à quitter cet hôtel de luxe, à 5h45 du matin, et où on m'a aimablement signalé que l'éditeur avait dû oublier la prise en charge et qu'il fallait donc que je paye les deux chambres ;

- Le moment où l'auteur a piqué une crise en découvrant que nous allions voler à bord d'un avion low-cost, donc sans classe affaire, parce qu'il est claustrophobe et qu'il ne supporte pas d'avoir un autre siège à quelques centimètres de son visage ("Tu ne le savais pas ? s'est-il étonné. Mais alors, tu croyais que si j'exigeais toujours la première classe, c'était parce que j'étais snob ?" "Eh bien... oui.") (Miraculeusement, il restait deux places au tout premier rang, donc nous avons tout de même pu partir, moyennant supplément)

- Le moment où la libraire de la troisième ville nous a annoncé qu'elle nous avait réservé deux chambres dans un hôtel "sympa", mais avec seulement deux étoiles (bref, un hôtel sans bouilloires et sans salle de fitness et sans meubles design et sans chambres plus grandes que tout mon rez-de-chaussée), et où l'auteur m'a expliqué après qu'il détestait "ces petits hôtels miteux" parce que "ça lui rappelait l'époque où il était pauvre" ("Ah, tu vois bien que tu es snob !", ai-je triomphé)

- Le moment où il a refusé d'aller dans une brasserie parce que "la cuisine française, c'est toujours la même chose", et où il a choisi à la place de dîner dans une... pizzeria (si, si) (et encore, c'est parce que j'avais refusé tout net le mac-do)

- Le moment où je n'ai RIEN compris à une plaisanterie lancée par l'auteur devant un public de trois cent personnes et où je me suis retrouvée avec mon micro à la main, à devoir lui faire répéter TROIS fois ce qu'il venait de dire avant de pouvoir traduire (un grand moment de solitude ; j'en rougis encore) (c'est la première fois que ça m'arrive avec une phrase entière) ;

- Le moment où nous sommes arrivés à la gare juste avant qu'il reparte, et où nous avons trouvé une queue de cinquante mètres devant les portiques de sécurité, car les policiers n'avaient ouvert qu'un seul guichet (il a tout de même réussi à attraper son train car nous avions plus de trois quarts d'heure d'avance, mais il paraît que plein de gens l'ont raté).

A part ça, j'ai aussi fait deux promenades trop courtes mais très agréables, en journée à Bruxelles et en soirée à Besançon, dans deux villes que je ne connaissais pas du tout. J'ai adoré les fresques de l'une et les rues piétonnes de l'autre.

Quelques cartes postales ?
Ici, c'est Bruxelles :

Je ne vais pas vous mettre toutes les fresques photographiées,
mais c'est chouette, non ?

Je n'avais jamais vu le Manneken Pis.
Eh bien, pour cette fois, c'est raté...


La plus petite maison
de Bruxelles.

En tous cas, c'est elle qui le dit !
Et Besançon (avec des photos toujours ratées, car mon appareil est nul pour les photos nocturnes) :

J'ai adoré les illuminations de Noël (même si ce serait mieux sans pub)

Il y en avait partout !

Et sans voiture, c'est tout de même plus sympa, hein ?


En plus de ces belles promenades, j'ai aussi rencontré des gens charmants, dormi dans un hôtel de luxe (et un "de pauvres", donc), et mangé dans plus de restos que je n'en fréquente habituellement en un ans. Mais je vous avouerai que je ne suis pas fâchée d'être de retour chez moi !


8 commentaires:

  1. il n'a pas l'air très sympathique, cet auteur... Moi, j'en croise quelques uns, le temps de petits ateliers, et les quelques que j'ai rencontrés, sont très sympathiques et accessibles, même s'ils sont édités chez Minuit ou autre grande maison... Mais peut-être qu'en sortant de là, ils sont énervés parce que leur hôtel est "miteux", ça j'en sais rien...

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    1. Eh bien, il est... snob ! Et asocial, et pas très curieux envers les autres cultures. Mais au fond, quand on l’apprivoise, ça va. Maintenant, ça fait presque dix ans que je le connais, donc il fait de la provoc avec moi, et je me moque de lui et de ses grands airs, et on s'entend bien !

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  2. Ouch dit comme ça, ça n'avait pas l'air passionnant passionnant!

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    1. Voyager, c'est toujours intéressant, même quand il y a des anicroches ou que c'est beaucoup trop court. En revanche, j'avoue que prononcer environ 800 fois (j'ai compté) les phrases "Bonjour, à quel nom veux-tu te faire dédicacer le livre ? Tu peux me l'épeler ? Tu veux un autocollant ou un pochoir ? Tiens, bonne lecture !", cela peut devenir lassant...

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  3. "You are a snob and a half!" (Cher Horowitz-Clueless)
    Présenté comme ça, ton auteur n'a pas l'air du boute-en-train irrésistible qu'il faut absolument avoir avec soi au prochain séjour en chalet.
    En revanche, il faut lui reconnaître une sorte de sincérité quand il montre que finalement il n'assume pas sa "période de pauvreté". Mais je crois qu'à prix équivalent(gratuité ici)on préfère tous loger dans un palace qu'au palais de la punaise, donc ce n'est pas si grave. Je connais quelqu'un qui a renié tous ses amis, parce qu'ayant perdu un peu de poids, cette personne ne voulais plus fréquenter tous les gens qui l'avaient connue plus dodue. Méprisable et véridique.

    Comment peut-on être persan et ne pas aimer la cuisine française? Je pense que le Père Noël s'est dit : "voyons, si j'envoie Fofo loin de son lave-vaisselle, dans des contrées gastronomiques et chocolatées et vélocipédiques, où elle ne verra que des livres et des gens qui fabriquent des livres et d'autres qui consomment des livres...c'est un peu trop parfait, non? Ben tiens! pour compenser, elle aura un auteur qui préfère Burger King à Paul Bocuse, ça lui fera les pieds!"

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  4. C'est sûr que s'il y a un défaut qu'il n'a pas, c'est l'hypocrisie ! Quand il est mécontent, tout le monde est au courant.

    Je pense qu'il assume sa pauvreté d'autrefois, et le milieu plus "football" que "Télérama" dont il vient. Il parle souvent de son enfance, de sa famille, des conditions dans lesquelles il a grandi. Il me semble que c'est justement pour ça qu'il est très fier d'être devenu si riche, et qu'il n'a pas du tout envie de renoncer à ces privilèges auquel il n'espérait pas avoir droit un jour.

    Ah, tu crois que c'est un coup du Père Noël ? Le vilain !

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    1. Ah en fait il n'assume pas le risque d'être pris à nouveau pour un pauvre en logeant dans un hôtel miteux.

      Et oui, cette année le Père Noël est du côté de Darling : hors de question que tu t'enfuies à Bruxelles roucouler avec un beau gosse gentleman et gourmet!

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  5. Eh ben moi j'aimerais bien savoir qui c'est, cet auteur ! En tout cas bravo à toi Fofo pour les missions d'interprète que tu assures régulièrement. Je ne sais pas si je serais capable d'un tel exercice.

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