mardi 22 novembre 2016

Les animaux fantastiques

Avertissement : cet article ne contient pas de véritables spoilers, mais je vous conseille tout de même de ne pas le lire si vous n'avez pas encore vu le film et si vous avez l'intention de le voir prochainement, pour que ma vision des choses ne vous influence pas !

 Je n'ai pas vu les films de la saga Harry Potter lors de leur sortie, juste deux d'entre eux avant d'aller visiter le studio où ils ont été tournés en Angleterre, et je me suis empressée de les oublier depuis. Je ne compte plus les fois où j'ai écrit cette phrase sur ce blog, mais je n'aime pas les adaptations, en tous cas pas les adaptations de livres que j'ai appréciés. J'ai toujours l'impression qu'on me prend mes images mentales pour les remplacer par d'autres qui sont forcément moins personnelles, moins parfaites, moins riches, moins détaillées. Sans compter qu'on perd la magie des mots, sauf dans les dialogues. Je ne vois pas quel plan, même très réussi, pourrait remplacer cette phrase merveilleuse "But from that moment on, Hermione Granger became their friend. There are some things you can't share without ending up liking each other, and knocking out a twelve-foot mountain troll is one of them." (traduction de JF Ménard, qui ne me satisfait pas pleinement, même si je ne suis pas certaine qu'on puisse faire mieux : "A compter de ce moment, Hermione devint amie avec Ron et Harry. Il se crée des liens particuliers lorsqu'on fait ensemble certaines choses. Abattre un troll de quatre mètres de haut, par exemple").

Bref, je n'aime pas les adaptations, mais quand j'ai appris le tournage du film Les animaux fantastiques, j'étais enchantée, car ce n'est pas une adaptation, justement. J'aurais voulu aller le voir le jour de la sortie, pour être parmi les premiers. Une assemblée générale de militants cyclistes m'en a empêchée, mais je me suis rattrapée dès dimanche, après avoir passé une bonne partie de la journée à travailler, de manière à ne pas trop culpabiliser. A 18h, j'ai salué tout le monde, j'ai enfourché mon vélo, et je suis partie dans un grand cinéma à une demi-heure de chez moi.

Bien entendu, j'ai passé une excellente soirée. Contrairement à Darling, j'adore aller au cinéma toute seule : on est certain de ne pas être déconcentré par quelqu'un qui vous demande un mouchoir / ôte son pull / vous prend la main... J'étais donc dans le film à 100%, et j'ai pu l'apprécier pleinement.
Ce n'est pas la peine que je vous fasse une critique positive, vous en trouverez partout, même dans Télérama. Bien sûr que c'est bien ficelé, bien sûr que les effets spéciaux sont à couper le souffle, bien sûr que les acteurs sont excellents, bien sûr qu'on apprécie la fin qui clot réellement l'épisode tout en laissant une porte ouverte pour la suite.
Du coup, comme je n'ai rien à dire de très original au sujet des qualités du film, je vais me concentrer sur ses défauts (à mes yeux, bien sûr).

- Ce n'est pas d'une grande originalité. OK, je sais, ce n'est pas ça qu'on va chercher en allant voir un neuvième film sur la même thématique situé dans le même univers, donc c'est une critique injuste. N'empêche, je m'attendais à un peu plus de surprises, de rebondissements, de différences, autres que celle de l'époque où se situe l'intrigue.

- Le personnage principal manque un peu de charisme. Je sais bien que c'est voulu, qu'il est censé être plutôt asocial et bien plus à l'aise en compagnie des animaux que des humains, mais ça m'a chagrinée. Cette manière qu'a l'acteur de regarder les gens en biais sous ses cheveux a fini par m'agacer. De même, l'héroïne est un petit peu fade. En fait, ils se font éclipser tous les deux, l'un par son copain, l'autre par sa sœur. Dommage.

- L'histoire d'amour principale qui est esquissée manque cruellement d'étincelles. Inutile de revenir là-dessus : les histoires d'amour sont le gros point faible de JK Rowling, alors que ses histoires d'amitié sont merveilleuses. Franchement, je ne vois pas l'ombre d'une attirance entre les deux personnages principaux.

- Un détail, mais qui n'en est pas vraiment un : l'histoire d'amour secondaire entre un homme obèse et pas spécialement beau de 40 ans et une femme incroyablement sexy de 32 ans m'a agacée. Non pas que ça me pose problème en soi, mais c'est toujours, toujours dans le même sens. Et non, le fait que la présidente du MACUSA soit une femme ne me console pas, surtout que c'est, là aussi, une femme jeune et jolie, bien sûr. Les femmes moches de 50 ans n'existent pas au cinéma, en tous cas pas dans des rôles positifs.

- Dernière chose : c'est trop court ! Je suppose que ça m'a fait cette impression parce que je comparai inconsciemment aux romans de Harry Potter, mais j'ai trouvé que ça manquait d'explications, de scènes d'ambiance, de détails, de longs dialogues, de récits, de souvenirs, d'anecdotes... Bref, tout ce qui fait, d'après moi, le charme des romans. Comment voulez-vous caser tout cela en deux ou trois heures, surtout avec toutes les scènes d'actions indispensables ? Impossible, je sais. Voilà pourquoi je regrette infiniment que JK Rowling n'ait pas décidé de raconter cette histoire par écrit, plutôt...


Voilà, maintenant que j'ai bien pinaillé, je répète que j'ai passé une très bonne soirée, et que c'est du bon boulot. J'irai très certainement voir les suivants, et avec plaisir. Tant mieux, parce qu'avec une série de cinq films espacés de deux ans, on en a encore pour huit ans à en bouffer, des animaux fantastiques !

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