jeudi 29 septembre 2016

Séjour à Londres (1)

Et donc, comme la plupart d'entre vous l'avaient deviné, j'ai passé trois jours et demi à Londres avec une amie. Je vous raconte ?

(Question toute théorique, d'abord parce que vous ne pouvez pas me répondre, et ensuite parce que même si ça barbait tout le monde, je le ferais quand même, comme je l'ai fait la dernière fois, pour en garder une trace moi-même !)


Le premier jour, nous sommes parties de la maison à 5h45 du matin, nous avons prix l'eurostar à 7h30, et par la magie du décalage horaire, nous sommes arrivées chez notre hôte à 10h du matin à peine, bien décidées à y prendre un deuxième petit-déjeuner pour compléter celui que nous avions vaguement grignoté dans le train (vous savez, le fameux deuxième petit-déjeuner qui s'interpose entre le premier petit-déjeuner et les elevenses). Sauf que notre hôte nous a tout juste offert un café, et rien à nous mettre dans le ventre. Donc nous nous sommes contentées de laisser nos bagages, et nous sommes parties vers le centre-ville. Une fois là, nous avons commencé par faire la toute première chose que fait toute personne sensée en arrivant à Londres : acheter des billets de théâtre. Ensuite, nous avons mangé. Ouf. L'essentiel était fait. Notre tourisme pouvait commencer.

Il a commencé par la National Gallery, où je n'étais pas entrée depuis des années, ce qui m'a permis de confirmer que Turner reste un de mes peintres préférés (ce n'est pas terriblement original, je sais).

Celui-là, je l'ai chez moi (enfin, une reproduction, hein)
  Puis, après un passage chez notre hôte pour nous reposer, nous avons filé voir Les Misérables.


Les Misérables, la pièce musicale. Que vous dire ? D'abord, le roman : je l'adore, et je l'ai lu un certain nombre de fois. Je vous ai déjà raconté que quand je suis allée à Londres juste après mes études, je suis tombée amoureuse de ce qu'on appelle en français les "comédies musicales" même quand ce sont des tragédies, après avoir été transportée par la version scénique de La belle et la bête de Disney. Après cette dernière, la deuxième que je sois allée voir, c'était Les Misérables, parce que je savais que même si je ne parlais pas encore plus d'une douzaine de mots d'anglais, je parviendrais à comprendre ce qui se passait, puisque je connaissais si bien le livre.

"One day more", la plus belle chanson de groupe que je connaisse.

Un choc. Une grande baffe. Depuis, j'ai dû voir une quarantaine ou une cinquantaine de spectacles de ce genre, mais celui-là reste de loin mon préféré. A tel point que c'est le seul que j'ai vu cinq fois. Et même six, donc, maintenant. [Parenthèse : non, je ne roulais par sur l'or quand j'habitais à Londres, mais je prenais les places les moins chères, et j'ai réussi à me faire inviter deux fois : une par un ouvreur, et une autre par un violoniste de l'orchestre (et non, je n'ai pas dû payer en nature) (les Anglais ne sont pas tous des gentlemen, mais il y en a tout de même beaucoup, d'après mon expérience)]. Pour moi, la musique est insurpassable, la mise en scène formidable, et même si j'ai vu des spectacles bien plus éblouissants du point de vue des décors et des costumes, je n'en ai jamais vu aucun qui m'ait autant touchée. Cette fois encore, j'ai beaucoup apprécié la représentation, mais forcément, j'ai été moins bouleversée que la première fois, vu que je connaissais le texte par cœur de la première à la dernière ligne. Et puis bon, la doublure qui jouait Marius ce soir-là avait une belle voix, certes, mais il chantait qu'il était amoureux de Cosette ou parlait de révolution avec Enjolras ou voyait mourir Eponine avec à peu près autant d'émotion que s'il avait récité le dictionnaire. Néanmoins, je le dis, je le maintiens, je le soutiens : si c'est la pièce musicale qui a battu tous les records de longévité (40 ans : même Cats n'a pas tenu autant), c'est parce que c'est la meilleure, un point c'est tout.

Le théâtre a changé depuis la dernière fois que je l'ai vu
(c'était au Palace, mais Harry Potter and the cursed child l'a délogé)
(Photographie © Ficelle)


Désolée, je me suis laissée emporter par mon enthousiasme... Où en étais-je ? Ah oui : après cette première journée particulièrement longue, nous sommes rentrées chez notre hôte, sommes montées jusqu'à notre chambre sur la pointe des pieds, et nous avons dormi d'un sommeil de plomb.




Deuxième journée, direction South Kensington, parce que mon amie voulait aller voir le National History Museum. Un musée magnifique d'un point de vue architectural, et très intéressant si on aime les vieux os – mais en réalité, mon amie voulait surtout voir les fossiles trouvés par Mary Anning, une des premières femmes paléontologue, parce qu'elle avait fait sa connaissance dans Prodigieuses Créatures de Tracy Chevalier. Un argument que je peux tout à fait comprendre.

Il n'était pas fait mention de son amie Elizabeth Philpot, hélas.
(Photographie © Ficelle)


L'après-midi, après un passage par la plus belle librairie de Londres, nous sommes allées dans la City, et nous sommes montées en haut du Monument au Grand Incendie de Londres, où se passera l'un des chapitres de l'une de mes prochaines traductions. Du haut de cette tour étroite, nous avons pu admirer les gratte-ciels qui poussent comme des champignons dans cette partie de la ville, alors qu'il n'y en avait quasiment pas il y a quinze ans.

Photographie © Ficelle


Et puis nous avons fini notre journée devant une nouvelle comédie musicale, qui fête cette année ses dix ans : Wicked, l'histoire de la méchante sorcière de l'ouest du Magicien d'Oz, adaptée d'après le roman éponyme de Gregory Maguire. Un spectacle absolument grandiose, avec des costumes et des décors à couper le souffle, et une belle histoire de méchante-qui-ne-l'est-pas-tant-que-ça, et des voix magnifiques... mais qui a souffert de la comparaison avec Les Misérables vu la veille. C'est beau, c'est superbe, c'est magnifique, mais il manquait quelque chose. Moins de paillettes, et plus d'émotion, ça nous aurait plus davantage.

A couper le souffle, je vous dis.

Et puis nous sommes de nouveau rentrées sur la pointe des pieds, et avons de nouveau dormi comme des souches.

(La suite demain) (Pas d'inquiétude, nous ne sommes pas allées voir une troisième comédie musicale, donc il n'y aura pas d'autre critique de théâtre, promis).

mardi 27 septembre 2016

Réunion au collège

Réunion parent-professeurs au collège. J'arrive dans le hall, et je me plante devant le tableau qui indique le numéro des salles où se tiendront les réunions, en fonction des classes. Une autre mère est plantée à mes côtés, l'air à peu près aussi perplexe que moi.
— Je ne sais plus dans quelle troisième il est, dis-je, penaude.
— Moi non plus ! avoue-t-elle. A, B ou C ?
Ça fait plaisir de savoir qu'il y a des parents tout aussi indignes que moi.

Nous nous adressons à un prof. Heureusement, le collège est petit, et les profs connaissent presque tous les élèves. Il est en train de nous renseigner quand un père arrive.
— Vous non plus, vous ne savez pas dans quelle classe est votre enfant ? demande le prof, ironique.
— Non... Enfin, si : il est en cinquième, je crois. Ou en quatrième ?
Ça fait plaisir de savoir qu'il y a des parents encore plus indignes que moi.


En bonus, quelques extraits de la réunion :
— Il faudra qu'ils profitent des opportunités... dit la conseillère d'orientation.
— Les nouveaux programmes scolaires n'ont pas trop impacté les troisièmes... dit le prof de français.
— Bon, je m'arrête là, désolée, je n'ai pas de punchline pour ma présentation... dit la prof d'allemand.
— On reviendra plusieurs fois sur les mêmes notions dans l'année : par exemple, d'abord les fonctions, et le step d'après, ce sera les fonctions affines... dit le prof de maths.

Heureusement, la prof d'anglais était absente. Quoique, selon toute probabilité, elle aurait utilisé moins d'anglicismes que les autres, non ?


(A part ça, j'ai un séjour londonien à vous raconter, mais aujourd'hui le temps m'a manqué !)


dimanche 25 septembre 2016

Extraits de voyage

J'ai vu un supermarché avec un rayonnage entier consacré au thé;
J'ai vu un gardien de musée demander à une touriste d'ôter son sac aussi aimablement que s'il parlait à la reine d'Angleterre ;
J'ai vu un restaurant proposer des escargots à la bourguignonne au pastis ;
J'ai vu deux comédies musicales en deux jours ;
J'ai vu deux renards se battre au milieu des voitures ;
J'ai vu de très vieux bâtiments entourés de gratte-ciels ;
J'ai vu une bonne dizaine de personnes avec des cheveux verts ou bleus...

Où suis-je ?

(Un récit plus détaillé demain ou après-demain, quand j'aurai retrouvé ma connexion !)

mercredi 21 septembre 2016

Le Grand chante la Marseillaise

La prof de musique du Grand a ordonné à tous les élèves d'apprendre la Marseillaise pour la chanter devant la classe.
Passons sur mes sentiments à l'égard de cette charmante et pacifique chanson, et passons sur ce que je pense du fait d'obliger des gamins de 14 ans à chanter devant tout le monde : ce n'est pas le sujet.

Je la chante plusieurs fois, et puis je demande au Grand d'essayer. Bravement, quoique presque à voix basse, il se lance :
Allons enfants de la patriii-i-eu,
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la tyranniii-eu
L'étendoir sanglant est levé...

(Moi je dis, un étendoir sanglant, c'est pas pratique : ça va faire des taches partout sur le linge propre !)

mardi 20 septembre 2016

Miction surprise

Mr Thing Two sort de la douche. Je l'essuie, et j'entreprends de mouiller Miss Thing One, pendant que le Filou se déshabille (je fais ça à la chaîne, les trois douches me prennent moins de temps qu'il n'en faut au Grand pour entrer dans la baignoire).
Tout à coup, Mr Thing Two m'appelle d'une voix stridente :
— Maman ! Maman !
Je lâche la gamine qui est en train de se savonner toute seule, et je me précipite sur le palier :
— Quoi ?
— Je fais pipi !
Et en effet, il est assis par terre, cul nul, et arrose copieusement le plancher. Je bégaie :
— Mais... mais... qu'est-ce qui te prend ?
— J'ai pas pu me retenir !
Et tout en parlant, il continue, en prenant même soin de ne pas viser ses pieds. Je braille :
— Mais enfin, arrête !
— On peut pas s'arrêter quand on a commencé, objecte-t-il.
— Mais si, bien sûr que si, on peut !
— Ah bon ?
Sauf que le temps de terminer cette conversation, sa vessie s'est entièrement vidée, donc il n'a pas pu faire l'essai. Il s'est relevé, m'a lancé "J'ai pas fait exprès", et m'a laissée là, estomaquée devant la flaque.

Voyons le bon côté des choses : le gamin a appris quelque chose aujourd'hui, et moi, j'ai fait rire toute la famille en racontant l'anecdote pendant le dîner.

lundi 19 septembre 2016

Une fiche de lecture urgente

Vendredi, email :
Fofo, j'ai besoin d'un avis rapide sur les deux premiers volumes d'une série. C'est assez urgent : idéalement, il me faudrait une fiche en début de semaine. Êtes-vous disponible ?

J'accepte presque toujours les lectures urgentes, mais ce weekend, j'avais un ami à la maison. Néanmoins, j'accepte : je lis bravement quelques dizaines de pages le vendredi soir, puis samedi soir, et je termine le deuxième volume dimanche soir, à minuit passé. C'est une petite série charmante, mais assez désuète : je ne vois pas vraiment pourquoi les éditeurs se l'arracheraient.

Lundi matin, je commence à rédiger ma fiche de lecture, et comme d'habitude, je fais des recherches pour voir qui est l'auteur, si cette série est déjà parue dans un autre pays, etc.
C'est ainsi que je découvre la date de première publication.
1973.
Le premier volume de cette série a donc 43 ans.
Et moi, j'ai eu trois jours, dont un weekend, pour faire la fiche.
(Soupir)


(J'entends d'ici les petits malins qui me disent : "Il doit y avoir une adaptation en préparation, voilà pourquoi les éditeurs français s'intéressent brusquement de nouveau à ce bouquin !" C'est aussi ce que j'ai pensé, et ce n'était pas faux : il y a bien une adaptation, sous forme de dessin animé, qui est sortie... en mars dernier. Oui, il y a six mois. Urgent, on disait ?)

dimanche 18 septembre 2016

Du danger de fréquenter de grands lecteurs

Recevoir un ami pour le weekend.
Passer nos soirées à bavarder.
Commencer par se plaindre du peu de temps disponible.
Enchaîner sur la hauteur catastrophique de nos PAL* physiques et virtuelles.
Sortir les liseuses pour comparer.
Parler des derniers romans lus.
Faire ensemble des recherches sur ce qu'a pu écrire de nouveau tel et tel auteur dont on avait aimé tel ou tel livre.
Se donner l'un à l'autre plein de bonnes idées de lecture.
Se quitter en ayant chacun ajouté au moins cinq ou six titres dans la PAL de l'autre.

Franchement, était-ce bien raisonnable ?
(Réponse : non, mais c'était si agréable...)


*Pile à lire.


jeudi 15 septembre 2016

Pollyanneries

Le Filou est malade depuis dimanche soir. Cela fait quatre jours que je dors entre quatre et cinq heures par nuit et que je peux à peine travailler. Le manque de sommeil me mine, je me gave de sucreries pour tenir le coup, j'ai toute une liste de paperasseries et de démarches casse-pied dont il faut que je m'occupe urgemment, et j'ai traduit exactement neuf pages en quatre jours (à ce rythme, il me faudrait donc huit mois pour terminer ma traduction en cours). Autant dire que je ne suis pas d'humeur très joyeuse.

Alors une petite liste de pollyanneries, d'accord ?

- Je suis contente parce que mon planning n'est pas trop serré, donc s'il ne se prolonge pas, ce retard de quelques jours est rattrapable ;
- Je suis contente parce qu'on vient de me proposer la traduction d'un roman pour les enfants qui parle à la fois de féminisme et de vélos (je vais essayer d'y glisser quelques recettes de gâteaux, et ce sera parfait) ;
- Je suis contente parce que mon père adoptif se remet peu à peu d'un accident qu'il a eu cet été, et qu'il a pu passer la journée avec nous hier ;
- Je suis contente parce que Miss Thing One a commencé hier avec enthousiasme à prendre des cours de danse qui lui a plu (c'est elle qui a choisi), et qu'elle va donc enfin avoir une activité bien à elle, partagée par aucun de ses frères ;
- Je suis contente parce que l'instit des jumeaux, à ma demande, a changé cette même Miss Thing One de place (elle n'avait rien trouvé de mieux que se mettre toute seule à un banc, juste derrière son frère), et que du coup, elle est revenue aujourd'hui en me disant qu'elle était devenue copine avec sa nouvelle voisine de banc ;
- Je suis contente parce que depuis quelque temps, mon pain est particulièrement bon (et pourtant, les ingrédients et ma manière de faire n'ont pas changé : c'est très mystérieux) ;
- Je suis contente parce que j'ai commandé des Lundia ;
- Je suis contente parce que contrairement à ce que je craignais, le Grand ne semble pas trop souffrir d'être dans une classe où il n'a pas un seul copain (de toute façon, je continue à espérer qu'il s'en fera) ;
- Je suis contente parce que l'un de mes amis va arriver demain soir et passer le weekend chez nous ;
- Je suis contente parce que je viens de découvrir le programme de la prochaine opération Nuit Blanche, et qu'il me plaît beaucoup ;
- Je suis contente parce qu'un nouveau magasin bio avec un rayon vrac vient d'ouvrir pas loin de chez moi ;
- Je suis contente parce que mon compte en banque est moins dégarni que l'année dernière à la même époque (cela dit, il se vide terriblement vite) ;
- Je suis contente parce que l'ami bricoleur qui vient faire tout ce que Darling et moi sommes incapables de faire a enfin fixé la porte du placard sous l'évier dans ma cuisine, ce qui fait que les produits ménagers et les sacs poubelles ne sont plus la première chose que l'on voit en entrant dans la pièce ;
- Je suis contente parce que la maladie du Filou, même si elle me casse vraiment bien les pieds, n'est pas grave (à chaque fois que je râle parce qu'ils ont attrapé leur quarante-septième otite ou leur trente-huitième angine, je n'oublie jamais de remercier la providence de ne pas avoir un enfant diabétique, aveugle, paralysé, trisomique, hémophile, cancéreux, etc.) ;
- Et je suis très, très, très, très contente, parce que dans une semaine, je vais à Londres, sans enfant, avec une de mes meilleures amies.

PS : pour les nouveaux sur ce blog, Pollyanna, c'est elle, et maintenant que ce livre est enfin à nouveau disponible en français, vous n'avez aucune excuse pour ne pas le lire (ou du moins l'acheter et le garder sur votre PAL pour un jour de déprime).

mardi 13 septembre 2016

Film en avant-première

Ce matin, pour la première fois de ma vie, j'étais invitée à l'avant-première d'un film. J'étais très flattée. Et curieuse, aussi, car après avoir traduit des pages et des pages d'interviews du scénariste, du producteur, du réalisateur, des acteurs principaux, du costumier, etc., j'avais très envie de voir ce que ça donnait sur le grand écran. J'ai donc refilé le Filou fiévreux à la première personne que j'ai trouvée (eh oui, c'est aussi la rentrée des virus) (ne me jetez pas la pierre : j'ai déjà passé une journée délicieuse hier à jouer les garde-malades, et deux nuits merveilleuses à me lever toutes les heures), et je me suis précipitée à l'adresse donnée. C'était un immeuble parfaitement anonyme, mais une hôtesse d'accueil cachée dans un recoin m'a confirmé que j'étais au bon endroit. Elle m'a dirigée vers une salle de projection parfaitement confortable quoique minuscule, au fond d'un couloir exigu comme n'importe quel couloir de n'importe quels bureaux situés dans les immeubles anciens du centre historique de Paris. Pas du tout le genre d'endroit où on s'attend à trouver une salle en pente, des fauteuils rouges, et une vraie cabine de projection. A l'intérieur, il y avait huit personnes, dont sept inconnues et mon éditrice à qui je me suis raccrochée comme à une bouée. J'étais tellement intimidée que je n'ai même pas osé réclamer de pop-corn.

Nous avons donc regardé un film qui ne sortira officiellement que dans deux ou trois mois. J'en suis ressortie très fière, et les yeux rouges et gonflés comme une tomate en fin de saison.
— C'était comment ? m'a demandé Darling le soir.
— Lacrymogène.

Malheureusement, je ne peux pas vous en dire davantage, d'abord parce qu'en France, il est interdit de publier la critique d'un film avant sa sortie, ensuite parce que je suis tenue par le secret professionnel (si si, les traducteurs aussi, même s'il est assez rare que quelqu'un tente de nous arracher des informations confidentielles sur le programme éditorial de telle ou telle maison), et enfin parce que de toute façon, je ne veux pas divulguer mon identité ici.

Donc voilà, j'ai été invitée à une avant-première, et je me suis rendu compte que je ne pourrais absolument pas en parler sur mon blog.
C'est frustrant.
Cela dit, ce n'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut se taire, hein ?

lundi 12 septembre 2016

Quelle réunion ?

Hier, journée des associations de la commune, où notre association de cyclistes n'était PAS invitée, parce que le maire nous en veut beaucoup d'oser dire qu'il ne fait pas beaucoup d'efforts pour favoriser la circulation des vélos. Pendant qu'il y était, il a aussi supprimé notre subvention annuelle, et même notre salle de réunion mensuelle, pour faire bonne mesure.

Pendant que je distribue des tracts avec énergie, deux des membres de l'association bavardent à côté de moi :
— Alors, tu es allé à la réunion ?
—  Quelle réunion ? Tu sais bien que nous n'avons plus de lieu où nous réunir depuis que la municipalité a refusé de continuer à nous prêter une salle de réunion, sous prétexte que c'était complet, alors que la maison des associations a plein de salles vides, et que...
— Eh, du calme ! Je ne parlais pas de ça, je voulais juste savoir si tu étais allé à la Réunion pendant les vacances, comme tu en avais l'intention !

Moralité : des fois, même les cyclistes les plus acharnés parlent d'autre chose que de vélos (avec un peu de bonne volonté).

dimanche 11 septembre 2016

Mystère sur Le Bon Coin

Question du dimanche matin : pourquoi les gens qui mettent des objets en vente sur Le Bon Coin laissent-ils l'annonce en ligne même une fois l'objet vendu ? Ça les amuse de recevoir trente-cinq emails ou textos disant "Ça m'intéresse, je le veux, je le prends !" et de répondre "Trop tard, nananananère !", ou pire, de ne pas répondre du tout et de laisser l'acheteur potentiel mariner dans son incertitude ?

samedi 10 septembre 2016

Fausse joie

Le Grand, vendredi matin, juste avant de partir au collège :
— Maman, hier soir, j'ai fait des devoirs en avance !
— Waouh ! En effet, la chose est rarissime, et mérite d'être soulignée ! C'est bien, mon chéri. Tu suis enfin mes conseils. Tu grandis !
— En fait, je ne l'ai pas fait exprès. C'est juste que je ne connais pas encore mon emploi du temps par cœur : j'avais noté des exercices d'anglais, mais après je me suis rendu compte que je n'avais pas anglais aujourd'hui.

vendredi 9 septembre 2016

Des seins et un vélo

(Je me demande si ce titre va attirer de drôles de pervers par ici ?)

 Aujourd'hui, je suis allée faire ma première mammographie. Ben oui, la quarantaine, tout ça. Je suis d'abord passée entre les mains d'une infirmière qui m'a écrabouillé le sein gauche entre deux plaques, horizontalement, puis en biais, avant de passer à l'autre côté. Quand elle m'a vue froncer les sourcils, elle a tenté de me rassurer :
— Ne vous inquiétez pas, c'est un peu désagréable, mais ça ne fait pas mal.
— Oh, je ne m'inquiétais pas. Je me demandais juste comment vous faites pour les femmes qui ont des soutifs bonnet A ?
Elle a ri, mais n'a pas répondu. Du coup je reste très curieuse de connaître la réponse.

Ensuite, c'est un docteur qui m'a fait une échographie des seins. Je ne savais même pas que ça existait. Je me suis dit que je préférais les échographies où on vous annonce pour la septième fois que "Tout va bien, il a cinq doigts à chaque main". Cette pensée m'a rendue mélancolique, donc j'ai pensé au bouquin que j'étais en train de lire quand le docteur m'avait interrompu. D'abord, pourquoi m'avait-il interrompu ? Il aurait pu me tartiner de gel pendant que je tenais ma liseuse d'une main, après tout. C'est un roman que je vais peut-être traduire bientôt. Ce qui est chouette, c'est qu'il parle de féminisme ET de vélos, alors franchement, c'est pour moi, non ? Vivement que je sache comment il se termine. Très probablement bien. A mon avis, l'héroïne...
— Vous avez l'air soucieuse, m'a dit soudain le docteur. Ne vous en faites pas, il n'y a rien d'anormal.
— Pardon ? Ah ! Euh, d'accord, merci.
Il me souriait si gentiment que je n'ai pas osé lui dire que j'avais totalement oublié ce que je faisais là.
S'il y a une chose que je ne suis pas, c'est hypocondriaque.


Après la mammographie, j'ai déjeuné avec une copine, et puis je suis allée commander des Lundia (on ne me juge pas, SVP) (ce n'est pas ma faute si Darling continue à acheter sans cesse des livres) (oui, d'accord, moi aussi, mais si peu) (et puis d'abord ça fait au moins 18 mois que nous n'avons pas acheté d'étagères, voilà), et puis je suis passée à la pharmacie, et puis j'ai vaillamment enfourché mon vélo pour faire les dix kilomètres de retour. Et au bout de dix mètres, j'ai découvert qu'il y avait quelque chose d'anormal.
Aucune des vitesses ne fonctionnait, sauf la première.
Sur un vélo à huit vitesses.
J'ai pensé fugitivement à un ami cycliste qui conseille systématiquement aux débutants de rouler avec une petite vitesse, parce que pour les articulations, il vaut mieux mouliner que forcer sur les pédales.
J'ai bien pensé à accrocher mon vélo quelque part et rentrer en vélib, ou même en transports en commun (pourquoi pas ? J'avais ma liseuse), mais j'avais oublié mon gros antivol.
J'aurais aussi pu chercher un vélociste dans les environs, mais mon téléphone était presque déchargé.
J'ai fait mes dix kilomètres en moulinant comme une furieuse, avec pour seul résultat d'avancer à la vitesse d'un joggeur asthmatique. Je serais allée presque aussi vite à pied.
Ça m'a passablement agacée.
S'il y a une chose que je ne suis pas, c'est patiente.


(Voilà, c'étaient les deux scoops du jour. Merci de votre attention.)


jeudi 8 septembre 2016

Meilleurs copains

Mercredi, les Things reviennent de l'école avec leur "cahier du jour".

Première page, consigne : je me présente. J'écris mon nom, je dis si je suis un garçon ou une fille, si j'habite dans une maison ou dans un immeuble, etc.
Rien à signaler.

Deuxième page, consigne : je dessine mon meilleur copain ou ma meilleure copine, et j'écris son nom.
Résultat ?
Miss Thing One a dessiné Mr Thing Two.
Mr Thing Two a dessiné Miss Thing One.

(Ils n'ont pas beaucoup progressé depuis l'époque où ils s'invitaient mutuellement à leur anniversaire...)

mardi 6 septembre 2016

Bricoles professionnelles

Maison d'édition numéro 1 :
Fofo, nous préparons la venue en décembre de l'auteur Machin Truc, que tu accompagneras dans sa tournée, comme convenu. J'ai fait un premier jet de son planning. Aurais-tu la gentillesse de le traduire et lui écrire pour lui demander si cela lui convient ? Merci d'avance !

Comme je vais être payée une somme rondelette juste pour accompagner cet auteur pendant quatre jours dans des librairies, des restos et même des hôtels étoilés, je peux difficilement refuser de rendre ce service. Je réponds à l'attaché de presse, je traduis le planning, j'échange quelques emails avec l'auteur, je transmets ses réponses à l'attaché de presse.

Maison d'édition numéro 2 :
Fofo, j'ai bien reçu ta dernière traduction, merci beaucoup ! Comme tu le sais, nous avons un planning très serré sur ce titre : je vais présenter le roman aux représentants mercredi prochain. Je crains de ne pas avoir le temps de le lire d'ici-là. Te serait-il possible de me faire un petit résumé, avec les points forts et les arguments commerciaux ?

Comme je connais le roman mieux que quiconque (sauf l'auteur), je suis effectivement la meilleure personne pour en faire un résumé. Je ponds une quinzaine de lignes, je les retravaille jusqu'à en être satisfaite, je les envoie à l'éditeur.

Maison d'édition numéro 3 :
Fofo, je viens de vous envoyer par coursier les épreuves de La licorne merveilleuse et la fée magique. Pouvez-vous me donner vos corrections d'ici la fin de la semaine ? Je suis désolée de vous annoncer que, comme la dernière fois, les italiques ont sauté lors de la mise en forme, donc n'hésitez pas à signaler tous les passages concernés. Par ailleurs, pourriez-vous nous traduire la quatrième de couverture du roman en VO, et la présentation des personnages en début d'ouvrage ?

Et je relis les épreuves, et je fais la liste de tous les italiques qu'il faut rétablir, et je traduis la quatrième de couverture et la présentation des personnages, que je n'ai pas pu faire plus tôt parce que j'avais un simple pdf du texte, donc sans la couverture et sans les pages de garde. Et je fais ce travail gratuitement, puisque la traduction m'a déjà été payée, et que je ne vais pas réclamer un complément de rémunération pour moins d'une page de texte.


Parfois, le travail d'un traducteur, c'est ça, aussi. Des tas de bricoles qui prennent du temps et qui ne sont pas payées. L'erreur de débutant consiste à ne pas les prendre en compte quand on calcule un taux horaire, et à se dire "Waouh, j'ai traduit X signes aujourd'hui, je peux en faire autant cinq jours par semaine, ça me fait une rémunération de X € par mois, c'est Byzance !"

dimanche 4 septembre 2016

La Mer de Sable, rebelote

Vous vous rappelez la virée à la Mer de Sable que nous avions eu la bonne idée de faire lors du tout premier weekend de grand beau temps en mai ? Celle où nous avons grillé sous le soleil trop chaud et fait la queue toute la journée pour faire en tout et pour tout deux attractions, avant de nous perdre dans une banlieue paumée au retour ?

Comme, malgré tout, le lieu avait plu aux enfants, et comme nous avions regretté de ne pas avoir pu profiter des manèges pris d'assaut, j'avais promis qu'on essaierait d'y retourner avant la fin de la saison. Et je m'étais promis à moi-même que cette fois, on se préparerait, et on choisirait un jour où il y aurait moins de monde, et on y serait à l'ouverture, et on ferait plein d'attractions, na !

Or, il y a quelque temps, père adoptif a été victime d'une fracture qui l'empêche de conduire, et il a donc remisé sa voiture chez nous plutôt que la laisser immobilisée plusieurs semaines dans la rue en bas de chez lui ("Le malheur des uns fait le bonheur des autres !", a-t-il commenté, légèrement acerbe). Vendredi soir, je constate que toutes les conditions pour retourner à la Mer de Sable le lendemain sont donc réunies :
- Nous avons une voiture ;
- Nous n'avons aucun autre projet pour le weekend ;
- Darling travaille, et a donc une excellente excuse pour ne pas nous accompagner (et de toutes façons, la voiture n'a que cinq places) ;
- La météo est favorable : pas de pluie, mais pas un grand soleil non plus ;
- La moitié des Franciliens devraient passer le weekend à IKEA et les autres seront occupés à acheter des fournitures scolaires ou à finir de vider des valises, de faire des lessives et de ranger la maison, donc il ne devrait pas y avoir trop de monde.

Mais cette fois, ai-je décrété, on s'organise ! On prépare à l'avance un sac avec le pique-nique et des vêtements de rechange. On part à 9h pile, de manière à y être à 10h, à l'ouverture. On achète les billets la veille sur Internet, pour ne pas faire la queue aux caisses. Et on installe le GPS offert par ma mère, histoire de ne pas se perdre : ça nous changera.

Et nous l'avons fait ! J'ai mis le réveil, j'ai fait des sandwichs, nous avons avalé un petit-déjeuner, j'ai configuré le GPS jusqu'à Ermenonville, et nous nous sommes mis en route avec à peine un quart d'heure de retard sur l'heure prévue. A 10h moins le quart, nous étions sur l'autoroute, à moins d'une demi-heure de notre objectif, tout joyeux, prêts à être les premiers de la journée à descendre le "grand splash". Comme l'itinéraire du GPS n'allait pas jusqu'au bout, j'ai alors demandé au Grand de vérifier sur les billets l'adresse exacte.

Et c'est à ce moment-là que nous avons découvert que les billets étaient restés dans l'imprimante.


(Finalement, après plusieurs coups de fils à Darling, plusieurs tentatives infructueuses de télécharger les billets sur mon smartphone, de longs pourparlers avec une caissière, d'autres avec une agente de sécurité, d'autres encore avec une employée du bureau central, et une recherche de numéros de réservation, nous avons tout de même réussi à entrer. Bien sûr, à ce stade, il était 11h passé. Pas grave : malgré ce début catastrophique, nous avons passé une assez bonne journée, car il y avait nettement moins de monde que la dernière fois, donc nous avons pu faire sept ou huit attractions, et même trouver une table pour pique-niquer au lieu de manger des tomates cerises au sable. Allez, la troisième fois est toujours la bonne : si on y retourne un jour, on fera l'ouverture, c'est sûr !)

vendredi 2 septembre 2016

Une nouvelle prof d'Histoire

— J'ai une nouvelle prof, m'annonce le Grand en rentrant du collège.
— Quelle matière ?
— Histoire-géo.
— Ah ! Et elle est sympa ?
— Je ne sais pas.
— Comment ça, tu ne sais pas ?
— Non, en fait, euh... je n'ai rien écouté à ce qu'elle a dit.
— Hein ? Mais pourquoi ? C'est ta matière préférée !
— Ben, justement, comme ce n'était pas encore un vrai cours et qu'elle parlait d'autre chose, j'ai passé l'heure à lire le manuel...

jeudi 1 septembre 2016

Paperasserie de rentrée

Carnet de liaison :
Nom de l'enfant.
Prénom.
Classe.
Date de naissance.
Nombre de frères et sœurs.
Adresse.
Code postal.
Commune.
Téléphone du domicile.
Nom de l'assurance.
Numéro de la police d'assurance.
Nom du médecin traitant.
Numéro de téléphone du médecin traitant.
Allergies.
Vaccins.
Date.
Signature.
Fiche de renseignements :
Nom de l'enfant.
Prénom.
Classe.
Adresse.
Code postal.
Commune.
Téléphone du domicile.
 Nom du père.
Prénom.
Adresse (bis).
Téléphone du domicile.
Téléphone au travail.
Téléphone portable.
Nom de l'entreprise.
Adresse email.
Numéro de sécurité sociale.
Nom de la mère.
Nom d'usage.
Prénom.
Adresse (tris).
Téléphone du domicile.
Téléphone au travail.
Téléphone portable.
Nom de l'entreprise.
Adresse email.
Numéro de sécurité sociale.
Nom d'une personne à contacter en cas d'urgence.
Lien avec l'enfant.
Téléphone du domicile.
Téléphone au travail.
Téléphone portable.
Nom d'une personne autorisée à venir chercher l'enfant.
Lien avec l'enfant.
Téléphone du domicile.
Téléphone au travail.
Téléphone portable.
Nom d'une autre personne autorisée à venir chercher l'enfant.
Lien avec l'enfant.
Téléphone du domicile.
Téléphone au travail.
Téléphone portable.
Nom d'une troisième personne autorisée à venir chercher l'enfant.
Lien avec l'enfant.
Téléphone du domicile.
Téléphone au travail.
Téléphone portable.
Règlement intérieur :
Nom de l'enfant.
Prénom.
Classe.
Date.
Signature. 
Contribution au foyer des élèves :
Nom de l'enfant.
Prénom.
Classe.
Montant de la contribution.
Mode de règlement.
Date.
Signature.
Autorisation de prise de vue :
Nom de l'enfant.
Prénom.
Classe.
Autorisation.
Adresse email.
Date.
Signature.

Et puis autorisation de manger du porc, et puis règlement de la cantine, et puis autorisation d'aller en sorties, et puis autorisation d'intervention chirurgicale, et puis règlement des sorties, et puis règlement de l'autorisation de la manière de se mettre en rang, et puis autorisation du règlement de l'écoute en classe et de la mixité commune, et puis règlement intérieur du préau entre 13h12 et 13h24, et puis certificat d'absence de caries à la mâchoire inférieure...

A 23h, j'ai enfin terminé. Ouf !

Plus qu'à faire la même chose pour les trois autres enfants, maintenant.


(Je hais les soirées de rentrée.)