jeudi 16 avril 2015

Ça plane pour moi

Depuis des années, à chaque fois que je vais faire du ski, je louche du côté des parapentes. Et à chaque fois, quand j'en parle à Darling ou à ma mère, je me fais enguirlander sur le mode "Tu es complètement folle, c'est super dangereux, attends au moins que tous tes enfants soient adultes, espèce d'inconsciente". Je renonce donc à chaque fois, tout en me disant que peut-être, un jour, si je vais skier toute seule, je me laisserai tenter, sans prévenir personne pour que personne ne s'inquiète...
Ma mère a dû le sentir, et faire une étude d'accidentologie comparée, car l'année dernière, pour mon anniversaire, elle m'a offert un bon pour un vol d'initiation en planeur.

L'idée m'a beaucoup plu, mais je n'ai pas eu le temps d'y aller avant l'été. L'automne et l'hiver n'étant pas des saisons très adaptées à ce genre de sport, ce n'est qu'il y a quelques semaines que je me suis à nouveau penchée sur la question et que j'ai choisi une date. Et, mon père adoptif ayant très gentiment accepté de m'accompagner en voiture (l'aérodrome se trouve à quelques kilomètres de Coulommiers, assez loin de Paris, et pas vraiment accessible en transports en commun), j'y suis enfin allée hier.

Après avoir visité Coulommiers et soigneusement vérifié où se trouvait l'hôpital – on ne sait jamais –, nous sommes donc arrivés en début d'après midi à l'aérodrome, où nous avons rencontré une bande de joyeux bénévoles passionnés et tous très sympathiques Nous sommes restés près de deux heures et demi à l'aérodrome : nous avions été avertis qu'il fallait savoir être patient, et qu'il y avait beaucoup de temps morts (attente d'un vent favorable, attente du câble de remorquage, trajet jusqu'à la piste, décollage chacun son tour, etc.) Cela dit, nous ne nous sommes pas ennuyés, car nous en avons profité pour apprendre plein de choses.

Les planeurs ont été sortis du hangar et remorqués par une "golfette" jusqu'à la piste. Pour décoller, ils ne sont pas tractés par un avion à moteur comme je le croyais, mais par un câble d'un kilomètre et demi de long qui se trouve à l'autre bout de la piste et qui s'enroule autour d'un treuil (ce qui est moins cher – et accessoirement, bien plus écologique).

Devant le hangar. Les planeurs pèsent moins de 300 kg.
La golfette qui remorque le planeur jusqu'à la piste.
Les ailes sont démontables : utile s'il faut transporter l'engin.
Le décollage est très très rapide, et procure une sensation incroyable, un peu comme les montagnes russes : le planeur passe de l'arrêt à 200 km/h en quelques secondes, et part tout de suite à 45°. Une fois qu'on est là-haut, le câble se détache, et le pilote (vous vous en doutez, j'étais dans un planeur biplace) n'a plus qu'à essayer de trouver des vents ascendants pour rester dans les airs le plus longtemps possible.
Le panneau de commandes. La théorie est assez simple.
Décollage. On ne voit pas le câble, très fin.
Il est parti !

En théorie, il est tout à fait possible de parcourir plusieurs centaines de kilomètres, surtout en été, quand les vents sont chauds ; la seule limite est l'interdiction de voler la nuit. Mais un vol d'initiation dure plutôt entre 20 et 30 minutes, entre autres parce que les pilotes savent par expérience que quand on n'est pas habitué, on peut assez vite avoir la nausée à force de monter et descendre et virer à longueur de temps... Le monsieur qui m'accompagnait n'arrêtait pas de me demander des nouvelles de mon estomac, et quand, au bout d'un bon quart d'heure, au lieu de lui répondre tout de suite "Pas de problème" comme les autres fois, j'ai bredouillé un "Heu...", il a hâtivement conclu :
— Je vais me poser, dans cinq minutes on est au sol !

Une vue imprenable, bien sûr...
Si nécessaire, le pilote peut atterrir dans un champ.

En conclusion, c'était une expérience vraiment intéressante, et même si je ne crois pas que j'y retournerai, je peux tout à fait comprendre qu'on devienne accro. Ce doit être particulièrement agréable d'être seul, sans aucun moteur ni rien d'autre que l'air pour vous soutenir, dans le silence ou presque (le vent siffle assez fort), libre de sa trajectoire. Une idée vraiment originale de cadeau, un grand moment dont on se souviendra. Merci encore à ma mère qui a eu cette idée et à mon père adoptif qui m'a emmenée !


PS : L'un des instructeurs, à qui j'explique que ma mère m'a sans doute offert ce vol pour que je renonce à mon projet de parapente :
— Ah oui, elle a raison, c'est dangereux. Je n'ai jamais eu d'accident en planeur, c'est vraiment rare, sauf pendant les compétitions ou quand on fait de la voltige ; par contre, j'ai eu un accident de parapente il y a quelques années, je suis tombé dans un ravin, bilan : deux mois et demi dans le coma...

Bon, d'accord. J'attendrai au minimum que le Filou soit majeur, alors.


4 commentaires:

  1. Ca a l'air hyper...

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  2. Combien ta mère a payé le monsieur pour l'histoire refroidissante ;)

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  3. Ficelle for ever16 avril 2015 à 17:01

    Question estomac, ça ne peut pas être pire qu'un manège à San Stefano, hein...

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  4. Ah oui j ai eu la chance d en faire j ai a do re!!!!
    De toutes façons j adore tout ce qui vole
    Et j adore les manèges
    Ta vieille tata

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