vendredi 28 février 2014

mercredi 26 février 2014

Jour de neige

Flocons, vent et brouillard. Une seule personne est passée avant moi sur la piste : on voit la trace des skis. Le silence. Le blanc. Le bonheur.

Autour du ski

Tous les soirs, je me couche à 10h, avec l'impression qu'il est une heure du matin. Et même à midi, dès que je me pose une minute, mes yeux se ferment.
Les levers à 6h45 tous les matins sur le mode "Maman, c'est le matin ?"
Peut-être.
Les dix ou quinze pistes rouges que je dévale tous les jours ?
Peut-être.
Mais peut-être aussi les allers-retours entre le studio et la neige, sur fond de "Tout le monde a son casque ? Mettez vos collants et votre combinaison. Je vais attacher vos chaussures. Qui a perdu ses lunettes ? On a bien six gants ? Il y a une écharpe qui traîne ! Mettez vos bottes dans le casier ! Tendez-moi vos mains, je mets les gants. Tout le monde est prêt ? Alors, je porte les skis... Hein, quoi ? Qui a dit pipi ?"
(A part ça nous passons de super vacances.)
(Mais j'ai été un peu optimiste, au sujet du wi-fi...)

lundi 24 février 2014

Ma vision du paradis

Voilà, c'est pour ça que je suis venue.

samedi 22 février 2014

Voyage vers la neige

En fait, ça ne s'est pas passé exactement comme prévu.
Mais ça m'a donné l'occasion de rencontrer une incroyable brochette de gens très gentils.
Je vous raconte ?

Tout avait très bien commencé. Les valises, faites dans la précipitation (ça prend toujours plus de temps de prévu, et j'avais les gamins à gérer et une traduction à relire et envoyer), étaient pourtant à peu près complètes : je n'ai oublié que des broutilles, le pyjama du Grand, du shampoing, la crème solaire. Au moment de partir, j'ai fini par me rendre aux arguments de Darling et du Grand qui estimaient que 15 minutes de marche + 20 minutes de RER + 20 minutes de marche, c'était beaucoup pour les Things, et j'ai appelé un taxi. Miraculeusement, le chauffeur est arrivé en moins de dix minutes, il a trouvé ma rue même si celle-ci ne figure pas sur le plan de la compagnie de taxis (??), il a attendu sans broncher que j'attache tous les gamins, il a changé la radio (du foot, il est passé à de la musique douce) pour me faire plaisir alors que je n'avais rien exigé, il m'a longuement complimentée quand le Grand a évoqué mon triporteur, et il nous a conduits à la gare en un rien de temps, mais sans dépasser les limites de vitesse. Un monsieur charmant, vraiment.

Nous sommes donc arrivés à la gare à 21h35, pour un train qui devait partir à 22h40. Je me doutais que le quai ne serait pas encore affiché.
Ce que je n'avais pas envisagé, c'est que le train lui-même ne figure pas sur le panneau départs. Rien entre le train de 22h21 et celui de 22h48.
Là, j'ai commencé à m'inquiéter.
J'ai sorti les billets, et j'ai tout vérifié. La gare. L'heure. La destination. Le numéro du train. La date...
Et c'est ainsi que j'ai constaté que je n'avais pas une heure d'avance, mais vingt-cinq heures d'avance.
...
...
...
(Ce qui traverse mon esprit pendant ces points de suspension est laissé à votre imagination.)
Je m'en souviens, maintenant. Quand j'ai pris les billets, il y a plus de deux mois, j'ai hésité entre un départ le vendredi soir et un départ le samedi soir. Dans le premier cas, je courais le risque de devoir attendre jusqu'à 16h que l'appart soit disponible ; dans le deuxième cas, je raccourcissais d'un jour les vacances, et je faisais rater le premier cours à mes gamins. J'ai finalement opté pour le vendredi. C'est tout ce que mon cerveau a retenu. Il a tout simplement occulté le fait que, m'étant décidée trop tard, je n'ai PAS trouvé de billets pour le vendredi. Et que je me suis donc rabattue sur le samedi.

Ce n'était pas dramatique, certes. Il vaut mieux arriver un jour trop tôt que trop tard. J'avoue cependant que la simple idée de retourner à la maison et de tout recommencer le lendemain, les valises, le départ avec les enfants surexcités, les adieux déchirants avec le Filou, le taxi, etc., me déprimait complètement. Et ne parlons même pas des colères enfantines que j'allais devoir affronter.

J'ai tout de même demandé à une jeune fille qui assurait l'accueil de me dire où était la billetterie. Fermée, à cette heure-là. Je lui ai expliqué mon problème. Réprimant une certaine envie de rire (mais pas méchamment), elle m'a accompagnée aux bornes automatiques pour vérifier ce qu'on pouvait faire. Il y avait deux trains qui partaient pour cette destination ce soir-là. Le premier venait de quitter la gare, et le deuxième, qui devait partir à 22h11, était complet.
— Vous pouvez tout de même aller voir le contrôleur pour voir s'il y a eu des désistements de dernière minute, m'a-t-elle conseillé. Il y a une chance sur un million pour que ça marche, mais vous n'avez rien à perdre !
J'y suis allée. Des centaines de personnes faisaient la queue devant trois ou quatre contrôleurs qui faisaient des trous dans les billets et cochaient les places sur un tableau. Je suis passée devant tout le monde. On m'a dit d'attendre que tout le monde soit passé. Quand le dernier voyageur a franchi le contrôle, j'ai recommencé à battre des cils très fort en faisant la moue. Le chef de train m'a regardée de haut sans cacher son mépris, a examiné son tableau, a bougonné toutes sortes de choses guère polies...
... et m'a trouvé trois places dans un compartiment.
Sur quoi il a ajouté :
— Dépéchez-vous, on part dans deux minutes exactement.
Je me suis mise à courir, un Thing dans une main et une valise dans l'autre, tandis que le Grand faisait la même chose avec un autre Thing et une autre valise. Environ quatre secondes après le début de notre sprint, le chef de train, sans doute pour nous faire peur, ou pour nous ôter toute envie de ralentir, s'est mis à siffler le départ.
Mais nous avons eu le temps de monter dans le train, aidés par d'autres voyageurs qui m'ont pris des mains valises et enfants.
— Et la gamine, là-bas ? s'est affolé une dame qui hissait le Grand.
— Celle qui court ? Elle n'est pas à moi, ne vous inquiétez pas !
(Je vous rassure, ces retardataires ont réussi à monter, eux aussi).

Nous avons trouvé nos trois places. Qui, en fait, étaient cinq, car deux des trois voyageurs qui auraient dû occuper les autres lits du compartiment ne sont jamais arrivés. Du coup, je n'ai même pas eu besoin de faire dormir les Things tête-bêche, et c'est tant mieux, car s'ils trouvent le moyen de se donner des coups de pieds même sur notre énorme canapé, je n'ose imaginer ce que ça aurait donné sur une couchette SNCF. Il n'y avait avec nous qu'une dame adorable, qui n'a pas arrêté, face à mes excuses répétées, de me dire que ce n'était pas grave du tout, et que mes gamins étaient mignons, ce qui était, à ce moment-là, un mensonge monstrueux mais bienvenu.

Le reste du voyage s'est bien passé. Enfin, pas pire que prévu, quoi. Il a fallu trois quart d'heures pour qu'un père de famille mette enfin la main sur des filets et m'en donne un pour Miss Thing One, qui dormait en hauteur. J'ai dû accompagner les gamins plusieurs fois aux toilettes. Mr Thing Two a mis une heure et demie pour s'endormir, j'ai dû m'asseoir à même le sol à côté de lui pour qu'il arrête de chanter. Quand il a arrêté de gigoter, il était plus de minuit. Entre deux heures et quatre heures du matin, il n'a pas dormi non plus, pour des raisons que j'ignore. J'étais tout en haut, et j'ai dû descendre précipitamment sept fois en deux heures. A chaque fois, j'ai découvert qu'il n'était plus sous sa couverture. A cinq heures, nouveau pipi pour Miss Thing One, et à partir de six heures, le personnel du train s'est mis à annoncer toutes les gares à tue-tête dans le haut-parleur.

Ensuite ? Eh bien, ensuite, les péripéties et les gens charmants ont continué à se succéder. Je n'avais pas d'argent liquide pour payer le car qui devait nous emmener dans notre station de ski, et qui devait partir immédiatement. (Oui, je sais. Mais j'avais prévu de retirer de l'argent pendant que nous poirautions à la gare, figurez-vous). Les autres voyageurs m'auraient bien dépannée, mais aucun n'allait au même endroit que moi, donc je n'aurais pas pu les rembourser. Par bonheur, le chauffeur, pris de pitié, m'a lancé : "Il y a un distributeur à 150 mètres ; si vous piquez un sprint, je vous attends." Et non seulement il m'a attendu, mais il a installé mes gamins et rangé mes valises, pendant que je faisais mon petit footing matinal, bottes de  neige au pied.
A l'arrivée à la station, j'ai eu l'excellente surprise d'apprendre que mon appartement était déjà disponible. Les gens étaient partis la veille, et comme j'avais téléphoné trois jours plus tôt pour expliquer que je serais avec deux jeunes enfants, la centrale de réservation avait déjà fait le nécessaire pour que je puisse retirer les clefs tout de suite.
Les loueurs de ski, débordés de travail, ont néanmoins été très patients avec mes bambins (dont la mauvaise nuit n'améliorait pas le caractère), et m'ont donné des casques en prime, alors que je ne les avais pas réservés. Ils ont aussi choisi exprès des skis rose avec des princesses pour Miss Thing One, et des skis rouges avec des robots pour Mr Thing Two. (Inutile de dire que je ne me suis PAS lancée dans un grand discours féministe, et que je les ai chaudement remerciés.)
Vous en voulez encore ? J'avais oublié de réserver des draps. Il n'y en avait plus. On m'a dit "repassez à 18h, on verra ce qu'on peut faire", et quand je suis repassée, mes draps étaient prêts (et repassés).
Même le serveur du restaurant était particulièrement aimable (ou alors c'est moi qui commençait à voir des bisounours partout) (le soulagement et la fatigue, sans doute).
Et n'oublions pas l'aide infiniment précieuse de ma mère, qui va passer la semaine dans la même station, et qui m'a donné un coup de main quand il a fallu gérer les enfants ivres d'épuisement, qui n'arrêtaient pas de pleurer.
Ah, et puis il y a du wi-fi gratuit dans toute la station.

Bref, je n'ai pas encore chaussé mes skis, mais le simple fait que je sois ici est un petit miracle, et ce soir, au moment d'aller me coucher dans mes draps propres, alors que les mômes dorment depuis presque deux heures, j'aime tout le monde...

N'empêche, avant de partir, vendredi prochain, je vérifierai plusieurs fois mon billet, croyez-moi !

PS : Vous voulez savoir la meilleure ? Aucun contrôleur n'a poinçonné mes billets, et l'heure du départ n'est pas encore passée... Si j'étais malhonnête, j'aurais pu me les faire rembourser !

vendredi 21 février 2014

Ski en famille

Ce soir, je pars avec le Grand et les Things pour les Alpes. Eh oui, rien que ça. Pour les petits, ce sera la première fois qu'ils feront des vacances aussi excitantes et dépaysantes. Ils n'ont quasiment jamais vu la neige, à part l'année dernière à Paris ; c'était mieux que rien, mais à la montagne, c'est tout autre chose...

Franchement, je suis ravie. Pour moi, d'abord : j'adore le ski, et ça fait cinq ans que je n'en ai pas fait, à part deux jours merveilleux l'année dernière. Pour le Grand : lui non plus n'y est pas allé depuis cinq ans (il a pris 40 centimètres depuis, ça va lui faire tout drôle). Et pour les Things, à qui je suis ravie de faire découvrir ça. Non seulement le ski lui-même – ils feront deux heures d'initiation chaque matin –, mais tout ce qui va avec : l'infusion bien chaude au retour des pistes, la gaufre au nutella dans un restaurant d'altitude, la luge en fin d'après-midi quand la nuit tombe et que les derniers skieurs arrivent au compte-goutte, la vue depuis le télésiège, l'étonnement de se réveiller dans un appart qu'on ne connaît pas, le soleil éblouissant ou le brouillard déroutant, les sapins au tronc soigneusement emballés pour protéger les skieurs imprudents, le froid qui pique la peau et fait circuler le sang, etc. Je sais, il y aura aussi les chutes, la neige dans le cou, le moniteur un peu trop sévère, l'ennui de ne pas avoir ses jouets préférés, les disputes provoquées par la promiscuité, les difficiles trajets jusqu'aux pistes avec des chaussures qui bloquent la cheville (sans parler du casque et des skis à la main), les courbatures, etc. Mais ce n'est pas grave. Pour moi, le jeu en vaut largement la chandelle. J'espère qu'ils seront du même avis.

Outre le fait de quitter le Filou pendant une semaine (je n'aurai pas le temps de m'ennuyer de lui, mais lui oui, c'est sûr) (il reste avec Darling, qui n'est pas fan de ski ; mais passer de six à deux, ça fait toujours drôle, et je ne l'ai encore jamais quitté plus de deux jours de suite), la seule chose qui m'inquiète, c'est le voyage.
En train de nuit.
Avec deux petits.
Et un Grand surexcité, qui n'est jamais d'un grand secours dans ces cas-là, et aurait plutôt tendance à faire monter la pression.

Je me vois déjà à la gare, à 22h30, en train d'attendre que le train soit affiché pour qu'on puisse s'installer, avec les enfants qui courent partout, ou qui hurlent de fatigue. Je m'imagine dans le train, avec Miss Thing One qui veut aller faire pipi trois fois avant de dormir, les chutes éventuelles de Mr Thing Two, les pleurnicheries, la nuit quasiment blanche parce que le moindre mouvement me poussera à vérifier si leur couverture n'est pas tombée, et les ronflements éventuels des deux autres voyageurs (je n'ai pas trouvé une cabine à quatre lits à un prix raisonnable) (j'ai prévu des boules quiès pour les deux malheureux qui seront avec nous). L'arrivée au petit matin, sans biberon, sans douche, sans douce transition entre l'intérieur et l'extérieur, avec la fatigue d'une nuit trop courte. Et puis la journée de demain sans toilettes ni canapé pour se reposer, à devoir attendre jusqu'à 16h que l'appartement de location soit disponible.

Mais ce n'est pas grave. Ce n'est qu'un détail. Le dimanche, ça ira mieux. Et la première piste dévalée aura le goût de la liberté.

PS : J'essaierai de vous envoyer des cartes postales virtuelles et quelques nouvelles, j'espère que ça fonctionnera. Sinon, on se retrouve dans une semaine !

Agonie d'une machine à laver

D'abord, pendant quelques semaines, elle a fui.
Il y a trois jours, elle s'est arrêtée sans terminer l'essorage.
Hier, elle s'est arrêtée au cours du rinçage.
Et enfin, ce matin, elle s'est arrêtée avant même de commencer le lavage.
Pleine, bien entendu. Avec la sécurité enfant enclenchée.
J'ai dû tout débrancher pour récupérer mes vêtements sales.
Maintenant, le voyant s'allume encore quand on appuie sur le bouton, mais il ne se passe plus rien d'autre.
Je crois vraiment que c'est la fin.
Je suis presque triste. Pour tout dire, je sortirais même un mouchoir, si je ne redoutais de devoir ensuite le laver à la main...

(C'est une vieille machine à laver, d'une contenance de 5,5 kg plus du tout adaptée à notre famille, achetée avant même ma rencontre avec Darling. Elle a déménagé deux fois, elle est passé au fil du temps d'une moyenne de deux lessives par semaine à un maximum de quatre lessives par jour. D'après mes calculs, elle a dû travailler au moins 8000 heures dans sa vie bien remplie, soit, mis bout à bout, l'équivalent d'une année entière. Il n'y aura pas d'acharnement thérapeutique. Elle mérite de se reposer. Paix à son âme.)

mercredi 19 février 2014

Petit accident au centre de loisirs

Vacances scolaires. J'ai décidé que les Things iraient passer deux jours au centre de loisirs. Ce n'est pas dans leur école habituelle, et ils ne connaissent quasiment aucun animateur, sans compter que seuls quelques gamins de leur classe y vont, mais tant pis. Juste deux jours, la première semaine. Ils n'en mourront pas, n'est-ce pas ? Moins que si je finis par les attaquer à coup de dictionnaire parce qu'ils me tapent sur les nerfs et que je suis stressée de ne pas pouvoir terminer mon travail, en tous cas.

Bref, ils sont allés au centre de loisirs. Et ma foi, ça ne s'est pas trop mal passé. Quand je les ai récupérés en fin de journée, ils ne semblaient pas malheureux. J'ai juste remarqué que Mr Thing Two ne portait pas le même pantalon que le matin. Ah oui, j'ai oublié de les prévenir ! me suis-je dit.

Il faut savoir que Mr Thing Two prend toujours la question "Tu as envie de faire pipi ?" au pied de la lettre. Non, il n'a pas envie. Qui a jamais envie de lâcher ses activités pour aller aux toilettes, franchement ? Inutile, donc, de lui poser la question. Maintenant, je le sais, et la maîtresse aussi : une ou deux heures après le biberon du matin, ou après le déjeuner, ou après le goûter, il faut l'envoyer d'autorité sur le pot. Sinon, il se retient tant qu'il peut, et puis au bout d'un moment, il ne peut plus : il trempe ses vêtements, et il n'y a plus qu'à le changer.

Je récupère le sac en plastique soigneusement noué, et je croise une animatrice dans le couloir :
— Ah oui, il a eu un petit accident... soupire-t-elle.
— Oui, j'avais deviné. Pas grave, ça lui arrive souvent.
Elle ouvre de grands yeux.
— Ah bon ?
— Oui, il ne demande jamais à aller aux toilettes lui-même, donc il faut l'envoyer même s'il refuse.
— Mais comment savez-vous à quel moment il a besoin d'y aller ?
— Oh, ce n'est pas difficile : environ une heure après le repas...
— Ah.
Elle a l'air perplexe, comme si mon gamin était le seul au monde à "oublier" de vider sa vessie régulièrement. Il faut dire qu'elle est très jeune : elle ne doit pas avoir beaucoup d'expérience.

Manteaux, bonnets, gants, puis nous nous dirigeons vers la sortie. Et je rencontre une autre animatrice :
— Bonsoir ! Au fait, vous a-t-on dit que votre fils...
— Oui, oui, j'ai remarqué !
— Je lui avais proposé d'y aller, pourtant, mais il m'a dit non.
— Il dit toujours non. Ne vous inquiétez pas, ça lui arrive encore assez souvent. Cet été, c'était presque tous les jours, si j'oubliais de l'envoyer à heure fixe...
— Ah... fait-elle, l'air très ennuyée. On essaiera d'y penser, alors !
— C'est mieux, en effet, mais sinon, ce n'est pas très grave. J'ai l'habitude de le changer, vous savez !
Elle fait la moue, comme si mon indulgence était excessive. Ce qu'ils sont stricts, dans ce centre de loisirs, tout de même.

De retour à la maison, je m'apprête à lancer une lessive. Mr Thing Two s'étonne :
— Pourquoi tu prends mon sac dans la salle de bain ?
— Parce qu'il faut que je lave ton pantalon, puisque tu as fait pipi dans ta culotte...
Ce disant, j'ouvre le sac en plastique. Et une odeur atroce m'agresse, juste au moment où le môme me corrige, parfaitement serein :
— Non, z'ai fait caca, pas pipi.
...

C'était vrai. Et l'objet du délit était encore bien empaqueté dans le slip, lui-même emmitouflé dans le pantalon. J'ai dû racler le tissus avec une cuillère à soupe (que j'ai ensuite fait bouillir ensuite, rassurez-vous) (mais j'ai repéré laquelle c'était, je l'éviterai désormais).

Je comprends mieux l'étonnement des animatrices, maintenant...

mardi 18 février 2014

Un hôtel ou des frigos, ça revient au même...

En décembre dernier, une maison d'édition étrangère spécialisée dans les beaux livres et les coéditions m'avait contactée pour me demander de traduire un ouvrage consacré à un grand hôtel de luxe, avec des textes en plusieurs langues. J'avais accepté la proposition, même si l'éditrice  avait refusé de me payer quelques nuits dans l'hôtel concerné pour que je fasse mieux mon boulot (radine). On m'avait annoncé que j'aurais les textes à traduire début janvier au plus tard.

Début février, un collègue de celle avec qui j'avais été en contact me demande mes disponibilités dans les jours qui suivaient, parce que "nous avons pris un peu de retard" (sans blague ?) et donc "c'est urgent" (comme toujours). Je confirme que si on m'envoie ce premier texte de six pages au plus tard le mercredi, je peux le faire pour le lundi suivant.

Le mercredi passe, sans nouvelle. Une dizaine de jours s'écoulent. Et puis samedi soir (!), je reçois un email désespéré, genre "vous pouvez le faire en 48h, sivouplé sivouplé ?", avec une pièce jointe.

Ben, heu, disons, 48h ouvrées, à la rigueur. Donc pour mercredi matin, mettons, parce que je ne travaille pas le dimanche. (C'est faux, bien sûr. Mais chut ! C'est un secret !). Et encore, je vous fais une fleur, parce que figurez-vous qu'ici, ce sont les vacances scolaires, donc j'ai les gamins dans les pattes, ce qui signifie que ça va être plus compliqué que lorsque vous me l'avez demandé il y a trois semaines, quand c'était déjà urgent. M'enfin, bref.

J'ouvre la pièce jointe, et je commence à lire : "L'histoire de notre usine d'appareils électroménagers est indissolublement liée à celle d'un fleuve, qui, comme un fil rouge, peut être parcouru pour comprendre le passé, le présent et le futur de notre entreprise et des terres qui l'ont fait naître..."
Pardon ?


J'ai écrit au type pour m'étonner, mais bien entendu, il n'a répondu que lundi matin (il faut croire que lui, il ne travaille réellement pas le dimanche). Notre dialogue via email a donné à peu près ceci :
— Vous vous êtes trompé de texte ! Celui que vous m'avez envoyer parle de frigidaires et de lave-linges, et non d'un grand hôtel !
— Ah non, ce sont deux projets différents, désolé, je n'ai pas été clair là-dessus, c'est vrai.
— Hein ? Mais et l'hôtel ? Ce devait être pour janvier !
— Oui, mais nous avons pris un peu de retard...
— Mais, mais, mais je n'avais pas prévu de faire celui-ci, moi ! Et d'abord, je n'y connais rien, en électroménagers !
— Oh, ne vous inquiétez pas, il n'y a aucun terme technique.
— Admettons, mais je n'ai pas de contrat !
— Je vous l'envoie tout de suite immédiatement, promis juré !
— Même comme ça, j'aurai terminé le boulot avant qu'il arrive... Et à part ça, il va être publié, ce texte ?
— Oui, enfin non, enfin ce sera un beau livre mais il ne sera pas vendu en librairie, juste distribué aux clients.
— Mais je suis traductrice d'édition, moi ! Autrement dit, je doit être payée en droits d'auteurs, ce qui signifie que mes traductions doivent sortir en librairie, sinon je vais me faire taper sur les doigts par l'administration !
— On ne peut pas faire semblant ? Juste cette fois ? Sivouplé sivouplé... Je n'ai pas le temps de trouver un autre traducteur...

Je suis faible.
J'ai accepté.
J'ai juste eu le courage de lui dire que c'était la dernière fois.
Il va vraiment falloir que j'apprenne à dire non.

Et puis, maintenant que j'y pense, j'ai été sotte : c'était l'occasion ou jamais de négocier le remplacement de ma machine à laver agonisante...

lundi 17 février 2014

Apprentissage du genre (et désignation du chef)

Que les cons(ervateurs) se rassurent, le déterminisme sexué/genré se porte très bien chez les enfants, merci pour lui.
Soit deux jumeaux élevés de la même manière, autant que faire se peut. Tous les jouets en commun. Une poupée spécifiquement assignée au garçon. Jamais de code couleur (ou alors arbitraires : bavoir vert pour elle, blanc pour lui ; verre rouge pour elle, jaune pour lui...). Jamais de robe pour la gamine, à part quelques rares fois en été (pour éviter les collants), et encore moins de bijoux ou colifichets. Les corvées partagées. Bien entendu aucun livre type Fleurus "pour les filles" et "pour les garçons".
Mais outre ce que nous pouvons leur faire passer inconsciemment, ces enfants vont à l'école. Et un jour...

On sort des déguisements, et un fichu rose apparaît. Miss Thing One :
— Oh, ça c'est rose, alors c'est pour moi ! Le rose, c'est pour les filles !

Snif.

Les deux enfants vont dans le jardin et se lancent dans un jeu d'imagination. Mr Thing Two :
— Alors moi j'est le chevalier, et toi, t'es la princesse !

Buaaaah !


Bonus :
Au dîner, Miss Thing One s'est vantée d'être "la chef". Le Grand l'a contredite :
— Mais non, tu es une fille ! Les filles, c'est pas des chefs...
J'ai fait un bond de dix centimètres sur ma chaise, mais avant que je me mette à hurler, il a complété :
— ... c'est des cheftaines !
Ah, ouf.
(Je lui ai tout de même expliqué que c'était surtout utilisé dans un contexte "scout", et que s'il avait une supérieure au boulot un jour, il dirait "ma chef", pas "ma cheftaine".)

Une grande discussion a suivi, parce que Mr Thing Two voulait être le chef, lui aussi, et le Grand n'était pas en reste. Finalement, pour mettre tout le monde, d'accord, le Grand a repris une voix sérieuse et il a tranché :
— Non mais en vrai, ce ne sont pas les enfants, les chefs. En vrai, la chef, c'est maman.
Darling n'a pas relevé. Je pense qu'il n'écoutait pas. Moi, j'ai bien ri (sous cape).
En tous cas, c'est chouette, je saurai quoi dire la prochaine fois qu'un institut de sondage me demandera la profession du "chef de famille"...

dimanche 16 février 2014

Erreur de calcul matinale

Ce matin, à 6h45, le téléphone a sonné.
Un dimanche matin. A sept heures moins le quart.
C'était la mère de Darling, qui téléphonait pour rappeler à celui-ci que le 16 février, c'était l'anniversaire de son frère, et qu'il fallait qu'il l'appelle tout de suite.
A sept heures moins le quart, un dimanche matin ? vous étonnerez-vous. Elle lui en veut, en plus de nous en vouloir à nous, ou quoi ?
Pas du tout. Mais le frère de Darling habite en Amérique du Nord. Avec le décalage horaire de neuf heures, et vu qu'il est rarement chez lui pendant la journée mais souvent le soir, si on veut avoir une bonne chance de réussir à le joindre, il faut lui téléphoner entre six et sept heures du matin, heure française. En effet, là-bas, il est entre neuf et dix heures du soir.
Mais entre neuf et dix heures du soir de quel jour, dites-moi ?
Eh ! bien, de la veille par rapport à nous, bien entendu.
Donc, ce matin à 6h45, pour le frère de Darling, on était le 15 février, à 21h45.
La veille de son anniversaire, donc.

C'est dommage : pour une fois, les gamins ont tous dormi jusqu'à huit heures du matin, pendant que je me retournais dans mon lit, en proie à une migraine naissante due à ce réveil brutal, et que je projetais d'appeler la mère de Darling aujourd'hui vers 14h30, pendant sa sieste, sous n'importe quel prétexte fallacieux...

(Attention, pas de conclusions hâtives : en aucun cas vous ne m'entendrez faire ces généralités toujours odieuses et souvent misogynes qu'on entend partout au sujet des belles-mères. Je sais de source sûre qu'il y en a beaucoup qui sont charmantes. Celle de Darling, par exemple, est adorable.)

samedi 15 février 2014

Gaffe numérique

C'est un forum auquel je participe parfois, de manière assez sporadique depuis que j'ai si peu de temps.

C'est un membre de ce forum qui m'agace prodigieusement, très misanthrope, très prompt à interpréter n'importe quelle remarque ou plaisanterie de la plus mauvaise manière ; quelqu'un qui s'est déjà plus ou moins disputé virtuellement avec une quinzaine de personnes différentes, et qui, quand on l'accuse d'être désagréable (ce qui est rare, les membres de ce forum sont très bien élevés), se pose en victime : "je ne comprends pas, tout le monde est toujours méchant avec moi, et pas seulement ici, alors que mon seul défaut, c'est d'être trop honnête, je ne fais que dire ce que je pense, contrairement à vous autres, bande d'hypocrites".

Je m'étais promis de ne plus rentrer dans son jeu. De ne plus me laisser toucher par sa bile. Mais hier soir, en découvrant ses derniers messages, j'y ai trouvé quatre raisons de me mettre en colère, dont une accusation indirecte d'homophobie. Incapable d'encaisser ça sans rien dire, j'ai résolu de déverser ma rage sur une copine membre de ce forum, et j'ai rédigé un long MP ("message privé", pour ceux qui ne pratiquent pas les forums) en lui disant que j'espérais ne pas avoir été la seule choquée. Je terminait par :
Bon sang, ce type me rend folle ; je sais bien que j'ai toujours eu un petit côté "avocat du diable", mais lui, il suffit qu'il s'en prenne aux fachos pour me donner envie de voter Marine (ou presque).

Ça m'a bien défoulé. J'ai envoyé mon MP et je suis allée me coucher, beaucoup plus sereine.

Ce matin, j'ai voulu voir si ma copine m'avait répondu, ou si quelqu'un d'autre avait réagi aux propos qui m'avaient fait bondir.

Et j'ai découvert que ce que j'avais cru envoyer en MP avait été publié sur le forum, dans le fil de discussion incriminé.
En public.
Lisible par tous.
Quelqu'un m'avait même déjà répondu.


Moralité : la prochaine fois que je serai en colère à minuit et demie, j'irai plutôt casser quelques assiettes, ce sera moins risqué.


(Heureusement, tout le monde n'est pas réveillé par des gamins à 7h20 le samedi matin. Heureusement, j'ai pu effacer tout de suite mon message. Heureusement, la personne visée n'avait visiblement pas eu le temps de passer par là. Heureusement, même si je n'ai pas pris de gants, je suis restée à peu près polie. Heureusement, ceux qui ont lu mon message, après s'être dit que j'avais dû fumer la moquette, ont évité de répondre sur le même ton, pour ne pas jeter de l'huile sur le feu. N'empêche. Je me sens ridicule, mais ridicule...)

vendredi 14 février 2014

Mug Houra à côté de la plaque

Houra, le supermarché en ligne chez qui je fais mes courses hebdomadaires (je vous dirai un jour tout le bien que j'en pense), m'a offert un mug (comme à des centaines d'autres clients fidèles, hein, ne croyez pas que cet article soit sponsorisé) (moi, on ne m'achète pas) (enfin si, éventuellement, mais pas avec un mug) (ou alors en or massif) (ou en chocolat, peut-être) (OK, j'arrête).

Voici le mug en question, côté pile :

Et côté face :


On peut difficilement tomber plus loin de la réalité de notre foyer, je pense...

jeudi 13 février 2014

Un jour de congé (QCM)

Aujourd'hui, je n'ai pas travaillé. Du tout. Pas une seconde. A votre avis, entre le départ de Darling (9h30) et l'heure d'aller récupérer les enfants (16h15), j'ai :

A) Rendu visite à ma grand-mère, à une copine qui vient d'accoucher, et à mon ancien quincaillier dans la foulée ;
B) Trié mes papiers, téléphoné à trois ou quatre organismes, monté une étagère à la cave et rangé des boîtes de nourriture ;
C) Fait le ménage à fond dans les deux salles de bain et passé un coup de peinture là où la couche précédente s'était écaillée ;
D) Fait une grande promenade dans Paris, déjeuné dans un resto japonais, et acheté deux pantalons et quatre T-shirts pour moi, histoire de ne plus me promener en haillons ;
E) Regardé une comédie romantique, téléphoné à deux amies, mis du vernis à ongles et trié mes robes par ordre de couleur ; 
F) Couru dix kilomètres ce matin, lu un roman jeunesse ce midi, et dormi deux heures cet après-midi ;
G) Fait la queue pendant deux heures à la sécu, puis pendant une demi-heure à la mairie, et passé le reste du temps à faire des petits gâteaux et des crèmes desserts pour m'en remettre ;
H) Été enlevée par des extra-terrestres ;
I) Passé la journée au lit avec un amant.

Ce n'est pas forcément facile, car seules trois options sont vraiment irréalistes...

Bonus : Demain, je ne travaillerai pas non plus. Parce que :
A) J'ai encore une étagère à monter et plein de papiers à trier ;
B) Je pars en vacances ;
C) L'assistante maternelle du Filou est en formation ;
D) Je reçois des invités le soir et je vais passer la journée à cuisiner ;
E) Je suis au chômage, je n'ai plus un seul contrat en vue ;
F) J'ai de nouveau rendez-vous avec mon amant.

Je ramasse les copies dans deux heures.

mercredi 12 février 2014

Les Misérables et le Grand

Pour Noël, ma sœur a reçu le film de Tom Hopper, adaptation de la meilleure comédie musicale de tous les temps, Les Misérables.

Oui, je sais, d'habitude je n'aime pas les adaptations des livres que j'ai appréciés, et Dieu sait si j'aime Victor Hugo en général et Les Misérables en particulier. Mais quand je suis arrivée à Londres et que j'ai découvert les comédies musicales avec La Belle et la Bête, comme je vous le racontais ici, j'en ai cherché d'autres que je pourrais voir et que je serais susceptible de suivre même en ne comprenant pas grand-chose de la langue de Shakespeare. En toute logique, je suis donc allée voir Le fantôme de l'Opéra et Les Misérables, puisque je connaissais assez bien l'histoire pour ne pas redouter de manquer un élément important de l'intrigue.

Le fantôme de l'Opéra m'a plu, mais ne m'a pas marquée plus que ça. En revanche, en deux ans et quelques passés à Londres, j'ai vu cinq fois Les Misérables. Au prix du billet, ça vous donnera une idée de mon degré d'admiration.
(Non mais en vrai, j'y suis allée une fois en prenant un siège très peu cher derrière une colonne, et deux fois gratuitement, en séduisant tour à tour un des violonistes de l'orchestre et un des ouvreurs. En tout bien tout honneur, hein. J'ai battu des cils pour mettre en valeur mes yeux verts embués de larmes, et voilà. Et à la fin de la représentation, quand ils m'ont demandé si je voulais aller prendre un verre, j'ai dit que non merci, mais merci beaucoup, au revoir. Comme c'étaient des Anglais, ils  n'ont pas insisté. J'aime les Anglais.)

Bref, Les Misérables est ma "comédie" musicale préférée. (Que celui qui a décrété qu'un spectacle musical ne pouvait être que comique soit condamné à aller voir tour à tour Les Misérables, Miss Saïgon et Wistle down the wind. En payant plein tarif, bien sûr.) J'ai l'enregistrement complet, et je l'écoute au moins une fois par an, au volant, en allant ou en revenant de vacances. Ma soeur a donc eu l'occasion d'en profiter.

Quand le film est sorti, l'année dernière, j'étais enchantée. Enfin, j'allais pouvoir revoir le spectacle à volonté ! En fait, j'aurais préféré une version filmée de la représentation scénique, mais il ne faut pas chipoter. J'attendais la sortie avec impatience. Et puis... et puis je n'y suis pas allée. Parce que pas de baby-sitter, parce que mauvaise critique dans Télérama, parce que personne pour venir avec moi, parce que pas le temps.

Maintenant que j'ai vu le film, je dirais que les mauvaises critiques ne sont pas totalement injustifiées, mais que les journalistes ont descendu le film pour de mauvaises raisons. Oui, l'histoire est très simplifiée. Mille cinq cent pages en deux heures ! Oui, ça chante tout le temps. C'est un spectacle musical ! Oui, on se concentre sur des individus et pas du tout sur le peuple. C'est une pièce de théâtre, à jouer avec un nombre restreint d'acteurs ! Par contre, il faut l'avouer, certains acteurs ne tiennent pas la route, et en particulier, Javert ne sait pas chanter. C'est ennuyeux. La manière de filmer "caméra à l'épaule" m'agace dans tous les films, et dans celui-ci aussi. Et l'abondance de gros plans nuit paradoxalement à l'émotion (comme disait une amie, puisqu'on est plus au théâtre, pourquoi ne pas en profiter pour nous montrer ce que voit l'acteur, au lieu de nous montrer l'acteur lui-même du début à la fin de sa chanson ?). Cela dit, je ne dirais pas non plus que c'est un mauvais film. Juste qu'on aurait pu faire bien mieux. Mais certains acteurs sont excellents, et puis bon, il y a les chansons, quoi !

(Je m'éternise, aujourd'hui, non ? J'en suis encore à mon introduction...)

Bref, le lendemain de Noël, j'ai donc voulu regardé le film avec ma petite sœur et avec le Grand. Ma soeur était ravie. Le Grand, moins, parce que "Je suis sûr qu'il y a des morts !" (Heu, j'avoue...) et "Ça ne m'intéresse pas !" (Comment peux-tu dire ça alors que tu n'as encore rien vu ?).
Dans mon envie de partager ça avec lui, je l'ai très vivement incité à rester. J'ai eu tort. Il faut savoir que le Grand ne peut pas s'empêcher de parler pendant les films. Tout le temps. En général, pour poser des questions. Dans 80% des cas, des questions auxquelles il aurait eu la réponse trente seconde plus tard. Par exemple, un personnage apparaît, et il demande "C'est qui, lui ?" alors que ledit personnage n'a pas encore ouvert la bouche et qu'on peut donc raisonnablement supposer qu'il va nous expliquer ce qu'il vient faire dans ce film.

Ce qui a donc donné, pour ce film dont il connaissait déjà l'histoire, ainsi que le nom et le sort de tous les personnages principaux :
— Ce sont les forçats ? C'est lequel, Jean Valjean ?
(Question posée à la première seconde du film. Je pense qu'on va vite le savoir...)
— Et lui, c'est qui ?
(Javert. Donne-lui une seconde et il va te le dire.)
— Pourquoi les gens sont méchants avec Jean Valjean ?
(Mais tu as lu les sous-titres, ou pas ?)
— Pourquoi ce prêtre il est gentil, lui ?
(Heu, parce que la gentillesse ça existe ?)
Etc., etc. Et ça n'a fait qu'empirer. Plus loin, quand Fantine chante sa chanson et crie sa colère contre celui qui a "dormi à ses côtés pendant un été", qui lui a "volé son enfance", et qui a disparu à l'arrivée de l'automne :
— Mais pourquoi elle est fâchée contre lui ?
— Parce que ce salaud l'a mise en cloque et a ensuite disparu sans laisser de trace à une époque où c'était grave pour une femme de coucher avec un homme mais pas l'inverse, et que c'est à cause de lui qu'elle va se retrouver rasée, à la rue, prostituée, et enfin morte !
(Oui, à ce stade, je commençais à être en colère.)

Il a continué ainsi à alterner les questions idiotes et les soupirs d'ennuis, jusqu'à ce qu'enfin, quand Jean Valjean venait d'entamer une nouvelle chanson qui ne figure pas dans le spectacle et que je me faisais une joie de découvrir, il lance, au beau milieu d'un couplet :
— Je peux lire mon Picsou pendant qu'il chante ?

Je ne l'ai pas massacré. Je lui ai juste un peu hurlé dessus, et je l'ai envoyé au lit. Ce qui l'a bien soulagé, au fond. Mais pas autant que moi. Et même que ma sœur, j'imagine...
(Mais d'où vient-il, ce gamin ?)

mardi 11 février 2014

Un élagueur

Dring !
Qui ose me déranger alors que je regarde des recettes de petits gâteaux sur des blogs culinaires pour me reposer de mon footing matinal bosse dur ?
— Bonjour madame, je me présente, je suis élagueur...
(Allons bon. Encore un.)
— ... Je me permets de vous déranger car je viens de terminer un travail dans le quartier...
(Le nombre d'élagueurs qui viennent chaque semaine travailler dans mon quartier est impressionnant.)
— ... Et comme je vois que vos deux marronniers ont besoin d'être taillés, je voulais vous proposer mes services. Si vous voulez, je peux vous faire un devis tout de suite.
— Eh bien, en fait, nous avons emménagé il y a peu, et nous avons d'autres priorités...
(Je vous ai dit que la chaudière fuyait ? Oui, comme la machine à laver, c'est bien ça.)
— Oui, je sais que vous venez d'arriver, d'ailleurs c'est moi qui venais tous les ans tailler les arbres pour les anciens propriétaires.
— Vous aussi ?
— Comment ça ?
— Ben, il faut croire que les anciens propriétaires faisaient appel à plein de gens différents, car vous êtes le troisième à me dire que c'était vous qui veniez faire l'entretien chaque année.
— Ah, mais moi c'est vrai ! Alors, heu, hum... On parlait d'un devis. Pour ces deux arbres, je vous prendrais...
— Il y a aussi un peuplier derrière la maison.
— Un peuplier ?
— Oui, regardez. Ce n'était pas vous qui veniez le tailler, celui-là ?
— Ah si si, bien sûr, le peuplier, je l'avais oublié, ha ha ! Hum. Alors, disons, 700 euros avec l'enlèvement des branches. Ça vous convient ?
— En toute franchise, je n'ai aucune idée des tarifs...
— Oh, faites-moi confiance, c'est vraiment un très bon prix. En plus je peux vous le faire tout de suite, puisque je suis là. Je peux ouvrir le portail pour entrer avec le camion ?
— Écoutez, c'est vraiment très aimable à vous, mais je préfère y réfléchir d'abord. Laissez-moi votre carte, je vous rappellerai.
J'ai donc pris la carte, sur laquelle est écrit en gros "pas de démarchage à domicile, uniquement sur rendez-vous", et je l'ai mise au même endroit que les cinq précédentes.
A la poubelle.

(Depuis que j'ai quitté mon appart pour cette maison, les fâcheux diurnes ne sont plus des vendeurs de fenêtres qui "viennent de faire des travaux dans la résidence", mais des élagueurs. L'inconvénient de ces derniers, c'est qu'ils m'obligent à me chausser et à sortir pour leur ouvrir le portail, et que je ne peux pas leur répondre que je-suis-sur-la-liste-orange-je-refuse-les-appels-commerciaux. Je songe à faire poser un interphone. Après la machine à laver. Et la chaudière. Et le congélateur. Et...)

lundi 10 février 2014

Gâteau surprise

Dimanche après-midi. J'ai préparé un gâteau pour le goûter. Les petits n'en raffolent pas, mais le Grand apprécie (ce qui n'est pas systématique : il est souvent difficile, même, voire surtout, avec les choses sucrées). En plus, il est affamé.

Première part :
— Mmm, il est bon ce gâteau ! Il est vraiment très bon !

Deuxième part :
— Il est à quoi ?
— Essaie de deviner...

Troisième part :
— On dirait un peu le gâteau aux carottes que tu fais d'habitude, mais il y a aussi des trucs roses... Des framboises ?

Quatrième part (à ce stade, il a avalé la moitié du gâteau à lui tout seul, et moi un quart, donc il n'en reste plus beaucoup) :
— Tu pourras en refaire, dis ? Alors, il est à quoi, au fait ?
— Aux betteraves.
Il s'arrête de mastiquer, se fige.
— C'est une blague ?
— Non. J'avais plein de betteraves crues, on en avait déjà mangé en salade – tu dois t'en souvenir, tu as assez râlé – et je ne savais pas quoi faire des autres, donc je les ai râpées et mises dans la recettes du gâteau aux carottes à la places des carottes.

Quel dommage que je n'aie pas eu d'appareil photo ! La tête du pré-ado qui découvre qu'il vient de manger 150g de betteraves et d'adorer ça, croyez-moi, ça vaut le coup d’œil.

samedi 8 février 2014

Pannacotta (presque) instantannée

Je suis crevée, tout le monde est malade, les nuits sont épouvantables, j'ai encore cent pages de ma trad à relire alors que j'avais prévu de la terminer et de l'envoyer jeudi, je passe ma vie à lancer des lessives ou à passer la serpillière par terre, et du coup forcément, après les gamins et Darling, c'est mon tour d'avoir attrapé le vilain virus, j'ai plein de problèmes administratifs à régler, et je sais déjà que la semaine prochaine va être trop courte, d'autant que l'ass-mat n'est pas là vendredi, et après c'est les vacances, quoi, déjà ?

Bref, un petit article cuisine ultra-rapide avant d'aller relire quelques pages de plus stylo en main, en attendant que mes yeux se ferment tous seuls (prévision maximale : 4 minutes).

Vous n'avez plus un seul yaourt et plus le temps de préparer un dessert lacté qui devra ensuite refroidir longtemps, ou vous avez des invités, vous allez passer à table dans une demi-heure, et vous avez bêtement oublié de préparer un dessert.
Que faites-vous ?
Réponse : des pannacotta(s) (des pannecotte ?)
Mais enfin, mais enfin, me direz-vous : c'est encore plus long à refroidir qu'une crème au chocolat ou une crème catalane, et surtout, ça ne peut pas se manger encore vaguement tiède, puisqu'il faut attendre que ça prenne !
Ne vous inquiétez pas, j'ai LA solution à laquelle, j'en suis convaincue, personne n'avait jamais songé auparavant.
(On ne m'ôte pas mes illusions, merci.)
La solution est donc la suivante : après avoir mélangé crème liquide / sucre / gélatine / arôme, vous versez tout ça dans des ramequins préalablement remplis de fruits surgelés (le mélange de fruits rouges de Picard, par exemple) (non non, je n'ai aucun accord commercial avec Picard, mais ça ne saurait tarder) (oui, monsieur ou madame le/la responsable comm de Picard, ceci est un appel du pied).


quelques minutes plus tard, la crème est prise, les fruits sont décongelés, vous nappez tout ça de coulis et vous pouvez prétendre que vous êtes quelqu'un de super-organisé qui a préparé son dessert trois heures à l'avance.
(Je ne sais pas si ça marche quand on utilise de l'agar-agar, mais j'essaierai un de ces jours.) 

Voilà, après cette contribution essentielle à la haute cuisine des parents pressés, je file au lit. De rien.

(Si vous avez une autre solution au grave problème du "pas de dessert alors qu'on va bientôt passer à table", ça m'intéresse. Oui, j'ai déjà pensé au crumble.)

vendredi 7 février 2014

Le livret du Grand

Remise des livrets du Grand, ce vendredi soir. J'ai couru, littéralement couru dans les couloirs du RER pour arriver à l'heure au rendez-vous avec le prof principal, après avoir terminé ma nuit à quatre heures du matin (maman j'ai fait un cauchemar, maman je veux de l'eau, maman j'ai envie de faire pipi, jusqu'à ce que le réveil sonne) et après une journée entière passée en commission (pas désagréable, mais épuisant). J'ai même dû changer à Châtelet entre la ligne 7 et le RER (les Parisiens me comprendront). Franchement, ça ne m'arrangeait pas du tout, ce rendez-vous aujourd'hui, à cette heure-là. Mais le Grand avait bien insisté : les livrets ne seraient remis qu'en mains propres, et il était in-dis-pen-sa-ble qu'au moins un des parents soient là.

Je suis arrivée pile à 19h30 devant le collège, en même temps que mon fils. Après une petite attente d'un quart d'heure dont j'ai profité pour relire des épreuves (encore, toujours), la porte s'est ouverte, et le prof nous a invités à entrer.
"Alors, le Grand... Eh bien, mes compliments, il a de bonnes notes, il faudrait juste qu'il participe un peu plus à l'oral, tous mes collègues disent la même chose, mais il s'en sort très bien, 14 de moyenne, rien à signaler."

On est bien d'accord, je n'aurais PAS préféré qu'il me dise qu'il ne comprenait rien en maths, n'apprenait pas ses leçons d'histoire et ne fichait rien en français.
N'empêche que quand je suis ressortie de la salle au bout de trente secondes, j'étais presque déçue.

(En plus, du coup, je n'avais aucune excuse pour traîner davantage, et je suis rentrée assez tôt pour faire dîner les enfants, donner les douches et lire des livres. Snif.)

mercredi 5 février 2014

Un notaire et une jeune mère

Aujourd'hui, j'ai vendu mon appart parisien. A un prix bien moindre que celui initialement escompté, mais au moins, c'est fait. Je vais pouvoir rembourser mon prêt-relais, à défaut du prêt immobilier classique pris en complément. Et peut-être même m'acheter une nouvelle machine à laver (la mienne fuit depuis des semaines ; il faut dire que d'après mes calculs, elle a travaillé l'équivalent d'une année non-stop depuis sa mise en service dans notre famille, il y a douze ans.)
Voilà, je suis donc officiellement banlieusarde, sans retour en arrière possible. Mais un jour, un jour, je gagnerai plein de fric en écrivant les aventures d'un petit garçon qui fréquente une école de sorcellerie, ou un truc du genre, et je m'achèterai une vraie maison avec jardin et cheminée en plein centre de Paris.


A part ça, avant d'aller chez le notaire, je suis allée voir une copine qui a accouché il y a un mois et qui m'a demandé comment j'ai fait pour allaiter deux bébés d'un coup (franchement, aucune idée, ça m'est sorti de la mémoire). Comme c'était la première fois que je la revoyais depuis la naissance de son gamin, je lui ai apporté des cadeaux : un adorable petit pyjama taille trois mois, et une grosse peluche en forme de lion.
...
Mais non, je rigole ! Je n'ai rien apporté pour le bébé, et je suis juste arrivée avec un déjeuner complet, fait maison et équilibré, entrée-plat-dessert, parce que j'ai souvenir d'avoir mangé un peu trop de pâtes et de picardises dans les semaines qui ont suivi la naissance de mes gamins ; et j'ai complété ça avec une boîte de sablés aux noix de pécan, caramel et chocolat, parce qu'à défaut d'une nuit de sommeil complète, c'est le genre de choses bien sucrées et bien caloriques dont je rêvais quand j'étais là où elle en est actuellement.
Et puis bon, indirectement, ça profite aussi au môme, pas vrai ?

Tripes et boyaux

Miss Thing One est un peu hypocondriaque. C'est un bien grand mot pour une si petite fille, peut-être ? Alors disons tout simplement qu'elle a toujours mal partout, comme la Lisette d'Henri Dès. Vous connaissez ?
Quand t'as pas mal au nez
T'as mal à tes doigts d'pieds
Quand t'as pas mal aux couettes
T'as mal à tes lunettes
Et pis quand t'as plus mal
T'as mal à tes sandales
 Et à chaque fois, il faut impérativement prendre le temps de lui dire "Oh ma pauvre chérie, tu n'as vraiment pas de chance, oui je vois, tu t'es légèrement cogné le coude contre une couette, ça doit être terriblement douloureux, mais ne t'inquiète pas, ça va passer".
Si on ne lui dit pas ça, c'est bien simple : ça ne passe pas.
Or, des fois, je n'ai pas le temps. Ou j'en ai marre.

Samedi, pendant le repas, j'en ai eu marre. Elle avait mal au ventre. Elle a tout le temps mal au ventre. Il faut dire aussi qu'elle attend toujours le dernier moment pour aller à la selle. Je l'ai donc incitée à aller s'installer sur le trône. Elle m'a obéi, mais une fois là-haut, elle s'est remise à pleurer. J'ai délaissé les trois garçons qui jetaient des pâtes partout, renversaient leur verre d'eau ou boulottaient du pain dur en douce (lecteur, sauras-tu deviner qui faisait quoi ?), et j'ai monté l'escalier en râlant :
— Ah, mais zut à la fin ! Je suis sûre que ce n'est rien du tout, tu te plains tout le temps, et je n'ai pas...
Et c'est juste au moment où j'entrais dans la salle de bain qu'il y a eu le premier jet.
Ces sales mômes feraient n'importe quoi pour avoir raison, franchement.

J'ai passé le reste de la journée à éponger le sol, lancer des lessives et doucher la gamine, le plus souvent avec un bébé dans les pattes. J'ai appelé Darling pour le supplier de rentrer plus tôt du travail. Il m'a exaucée : il était là à 19h30 au lieu de 20h. Si, si.
Par bonheur, comme je suis une vieille routarde de la gastro enfantine, il n'est arrivée aucune catastrophe :
- Au deuxième jet, j'ai réussi à sauver le tapis oriental très cher de Darling en le glissant sous le canapé ;
- Au troisième jet, j'ai réussi à sauver le doudou que j'avais donné à la puce pour la consoler (j'ai appris ça très tôt, quand le Grand était bébé et que je n'avais pas de sèche-linge : ton gamin a mal au cœur ? Avant de faire quoi que ce soit d'autre, confisque-lui son doudou !)
- Au quatrième jet, j'ai réussi à sauver la moquette de la chambre de la gamine en étalant précipitamment une grande alèse imperméable autour de son lit.

Et la bonne nouvelle, c'est qu'elle a tranquillement agonisé pendant tout le weekend, mais que le lundi matin, elle était retapée et prête à aller à l'école. C'est pas chouette, ça ?

(Sincèrement, je serais mal avisée de me plaindre : nous sommes infiniment plus épargnés par les microbes cette année que l'année dernière, où j'avais pris un abonnement hebdomadaire – avec tarif de groupe – chez le pédiatre. On croise les doigts...)

mardi 4 février 2014

Araignée du matin

Ce matin, quand je suis arrivée la première dans la classe de petite section avec mes deux jumeaux, j'ai trouvé :
- l'instit du lundi, une douce jeune femme, qui faisait une grimace de petit lapin effrayé ;
- l'atsem (ex "dame de service"), une femme énergique au caractère bien trempé, qui s'était réfugiée dans le coin de la place opposé à la porte et qui clamait que dans ces conditions, elle refusait de travailler.
Je me suis enquis de ce qui n'allait pas, et l'instit m'a désigné avec un frisson l'interrupteur. Juste à côté se trouvait une araignée. Pas une toute petite, ni un faucheux avec de longues pattes, mais une araignée d'une taille respectable, au corps épais, et pleine de poils.
Beurk.
L'instit, tremblottante, et l'atsem, vitupérante, m'ont expliqué qu'elles avaient toutes les deux la phobie des araignées.
Comment leur jeter la pierre ?
Moi aussi.
De toutes les petites bêtes pleines de pattes et dépourvues d'ailes, même. Y compris les innocentes fourmis, oui oui.
Mais je suis une grande fille. Depuis que j'ai des gamins, j'ai appris à prendre sur moi. Je ne peux pas m'empêcher de pousser un glapissement si j'attrape un objet et que je découvre qu'un mille-pattes se promène dessus, et même un cri si par malheur j'ai effleuré l'insecte, mais je peux, ensuite, lancer à mes enfants étonnés, avec un sourire faux : "Non non, tout va bien, ne vous inquiétez pas, je me suis pincée, c'est tout." Dans la mesure du possible, j'essaie de ne pas transmettre mes phobies à mes rejetons.
J'ai donc pris sur moi. L'araignée était dans un angle. Impossible de tenter de l'attraper vivante avec un verre (beurk) : elle aurait risqué de filer derrière un meuble, et j'aurais dû ramener mes gamins chez moi pour cause de salle de classe condamnée ou de double grève, ce qui ne m'aurait pas arrangée du tout. J'ai fait tomber la bestiole avec un crayon (beurk) et je l'ai écrasée avec ma semelle (beurk). Et après, j'ai ramassé le cadavre avec un papier (l'instit m'a tendu la moitié du rouleau de sopalin, mais je n'ai pris qu'une seule feuille, je suis une grande fille) (beurk) et je l'ai jeté à la poubelle. Je ne suis pas allée jusqu'à vider la poubelle. J'imagine qu'elles ont fait appel à une collègue à qui elles ont omis de détailler le contenu de la poubelle en question.
Je suis donc rentrée chez moi en oscillant entre le chagrin d'avoir tué une créature innocente (je n'irai pas au paradis), et la fierté d'avoir été remerciée chaudement par la maîtresse qui m'a même appelée "ma sauveuse" (au purgatoire, peut-être ?).
— Moi, z'ai pas peur des araignées ! a lancé Mr Thing Two avant que je parte, perplexe devant notre émoi à toutes les trois devant cette si petite bête, oubliant qu'il venait lui-même de faire un écart de trois mètres sur le trottoir pour ne pas passer trop près d'un bébé chihuahua nain.

lundi 3 février 2014

Manif pour tous (sauf moi, merci)

Et donc, hier, quelques dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre la théorie du genre, qui n'existe pas, contre les travaux pratique d'onanisme à l'école maternelle, qui ne sont pas au programme, et contre la PMA et la GPA pour les homosexuels, qui ne figurent pas dans le projet de loi.

Il y a des gens qui ont du temps à perdre, non ? Ils feraient mieux de venir me rendre visite, je trouverais certainement de quoi les occuper. (Je commence à me dire que prévoir un an à compter du déménagement pour déballer tous les cartons, c'était peut-être un peu optimiste.)

Tout ceci étant parti des efforts faits par l'éducation nationale pour favoriser l'égalité des sexes, qui passe par la prise de conscience que ce n'est pas naturel si les hommes regardent le foot pendant que les femmes font la vaisselle, ça me donne un peu envie d'étrangler quelqu'un. Quelques dizaines de milliers de personnes, même.

Aux infos entendues à la radio, une manifestante, femme au foyer et mère de famille nombreuse (je n'ai rien contre les parents au foyer : c'est un choix de vie tout à fait respectable, si c'est un choix, et si on admet que c'est tout aussi respectable de la part d'un père que d'une mère), expliquait avec colère que contrairement à ce qu'on voudrait faire croire, elle n'était ni fasciste, ni antisémite, ni ultra-conservatrice, ni rien de tout ça.
Elle n'a pas dit ce qu'elle était, par contre...
(J'ai bien mon opinion sur la question, mais je veux rester polie.)



PS : Je sais, normalement je ne commente pas l'actualité. Mais là, je me suis réveillée avec des envies de meurtre. Il fallait que ça sorte.
PS2 : J'ai eu des problèmes de connexion ce weekend, et je croule sous le boulot. Mais je reviens très vite vous parler de la gastro de Miss Thing One, de l'araignée à l'école maternelle, ou de ma pédale de piano. Mais si, vous verrez, c'est passionnant.