mardi 2 décembre 2014

Paroles d'auteurs, Salon de Montreuil 2014

Allez, quelques derniers extraits du salon, et après on passe à autre chose, avant que ça fasse trop "réchauffé" :

— Monsieur, pourquoi vous écrivez des livres ? demande un jeune ado.
— Et toi, pourquoi est-ce que tu as un chapeau en carton sur la tête ?
(Je suppose que l'auteur voulait dire par là "parce que j'en ai envie", mais l'ado a eu envie de rentrer sous terre.)

— Est-ce que votre livre est disponible en e-book ? demande un technophile.
— Pas encore, je crois. Mais c'est assez facile de le pirater.
(L'éditrice était dans la salle. Je ne vous raconte pas sa tête.)

— Tu dois en avoir marre de signer des dédicaces à la chaîne,  dis-je à l'auteur que j'accompagne, compatissante. Même si ça doit faire plaisir de voir tout ce monde qui t'admire...
— Oui, et surtout, je me dis qu'à chaque livre que je signe, c'est un euro de plus sur mon compte en banque.
(Je me suis abstenue de traduire ça aux fans qui l'attendaient depuis des heures.)

— Aux débuts de l'internet, j'étais un vrai hacker, se vante un auteur. J'avais même réussi à créer une carte bleue virtuelle, et je me suis amusé à commander vingt exemplaires d'un bouquin. Ce n'est que quand les bouquins sont arrivés chez moi que j'ai mesuré l'erreur que j'avais commise.
— Vous avez dû être horrifié d'avoir commis un vol ! appuie le professeur qui accompagne la classe.
— Non, je me suis dit que j'aurais mieux fait de commander vingt livres différents, plutôt que vingt fois le même !
(Morale de l'histoire : cet auteur n'a pas de morale.)

— Combien de temps mettez-vous pour écrire un roman ? demande un jeune lecteur.
— A ton avis, combien de temps faut-il ?
— Six mois ? Un an ?
— C'est ce qu'on dit, en effet. Moi, les miens, je les écris en trois ou quatre semaines...
(Ah, d'accord, je comprends mieux.)

Je termine sur ces quelques mots prononcés non pas par un auteur, mais par un haut-parleur, à 8h59, juste avant l'ouverture, pendant que sur tous les stands, les éditeurs, libraires et organisateurs s'affairaient pour que tout soit prêt à temps :
— Mesdames et Messieurs, il est bientôt neuf heures. Le salon va ouvrir ses portes. Bon courage...
(Rassurant, non ?)

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