mercredi 12 mars 2014

Même pas honte ?

Ce matin, le Grand boite bas. Il avait mal à la jambe hier, et comme souvent dans ces cas-là, ça a empiré lorsque le muscle s'est refroidi.
— Il va falloir que je parte beaucoup plus tôt que d'habitude pour aller au collège ! se lamente-t-il.

Je sais qu'il ne ment pas, car ce n'est pas son genre de s'inventer des maux imaginaires. Par contre, il exagère peut-être un peu : ça, c'est son genre. Dans le doute, je lui propose :
— Tu veux que je te conduise en triporteur avant d'emmener le Filou chez l'ass-mat ?
— Ah, oui, je veux bien ! accepte-t-il, tout content. Mais il faut prévenir mon copain...
En effet, il s'est lié d'amitié avec un garçon qui habite à trente mètres de nous, et ils vont au collège ensemble. Dans ma grande bonté, je lance :
— Il peut même venir avec nous, s'il veut.

Adjugé. Pendant que Darling emmène les Things à l'école, j'embarque le Filou, le Grand, et un autre pré-ado en prime. Ce mode de locomotion amuse les deux grands garçons, qui se lancent des plaisanteries. Le Filou est un peu étonné de changer de compagnons de route : d'habitude, chaque soir, c'est avec un des Things qu'il partage son banc. Moi, je ahane, car ça grimpe sec pour aller au collège, et les deux onzans pèsent nettement plus que les deux troizans qu'ils remplacent. Mais je suis contente de faire plaisir à mon grand garçon, et très satisfaite de constater qu'il n'a pas encore honte de sa maman. C'est vrai, combien de gamins, à son âge, refuseraient tout net de risquer d'être vus par des copains assis à côté d'un bébé dans un vélo-brouette poussé par une maman en sueur ? Oui, décidément, je suis fière qu'il n'accorde pas encore trop d'importance au regard des autres...

Et puis, alors que nous arrivons à cent mètres du collège :
— Heu, maman, tu peux t'arrêter ? On va descendre ici...
— Mais tu as du mal à marcher !
— Oh, jusqu'à là-bas, ça devrait aller... insiste-t-il, déjà à moitié levé, les yeux fixés avec inquiétude sur un groupe de camarades qui attend la sonnerie devant le bâtiment.

Bon, mettons que je n'ai rien dit, d'accord ?


3 commentaires:

  1. Hé, hé ! Bon, tout va bien, il est normal. Et tu ne vas pas regretter les quelques mètres, quand même... En tout cas, si tu avais un jour envie de te reconvertir, tu aurais une carrière toute trouvée en Asie !

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  2. Ah ouf! Trop un boloss, le parent qui a la lubie de nous "accompagner" jusqu'au collège! Non mais allo, quoi!

    Ficelle

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  3. Ben voilà, finalement, au lieu d'être agacée, ma réaction a été de me dire "bon ben il est normal"...

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