mercredi 4 septembre 2013

Collégien

Et donc, comme tout le monde, le Grand a fait sa rentrée, plus précisément sa rentrée en sixième. Pour la deuxième fois de sa vie, un vrai saut dans le grand bain sans bouée, pour lui qui n'était pas allé à la crèche et était donc rentré à trois ans dans une école maternelle où il ne connaissait pas un chat. Hier matin, je l'ai accompagné dans ce collège inconnu de cette banlieue inconnue peuplée d'inconnus. La principale nous a fait un grand discours où elle s'engageait à "tirer le meilleur de nos enfants", parce que s'ils ne faisaient pas tous les efforts possibles, ça se passerait très mal pour eux (eh, Madame, vous êtes tout le temps à 100% de vos capacités, vous ?), et puis elle a mis les parents dehors.
Le Grand, au premier rang devant la principale

Et je l'ai laissé là, mon grand garçon, et je me suis rappelée que moi aussi, au même âge, j'avais débarqué au même âge dans un collège-lycée gigantesque où je ne connaissais strictement personne, et où, par-dessus le marché, je devais aller toute seule en métro. Et j'y ai passé sept années excellentes.

Il est ressorti de cette première matinée un peu sonné, vaguement inquiet que personne ne lui ait parlé (— Et toi, tu as essayé d'engager la conversation avec quelqu'un ? — Ben, non, tout le monde se parlait déjà !) et scandalisé par la sévérité de son prof de français :
— Il nous a dit que si on était en retard, on aurait un avertissement !
— Hein ? Carrément ?
— Oui, et au bout de trois avertissements, on a une heure de colle !
Ah bon, je préfère.

Mais ça, c'était hier. Aujourd'hui, les deux autres profs rencontrés lui ont plu davantage, et surtout, il m'a annoncé, tout content, qu'il s'était fait un copain.
— Ah, super ! Et comment s'appelle-t-il ?
— Heu... En fait j'ai oublié.
OK.

Pour l'occasion, j'ai laissé Darling (dont c'était le jour de "repos") aux prises avec les mômes et j'ai emmené le pré-ado au restaurant. Je lui ai même fait un cadeau, pour marquer le coup : un magnifique stylo à plume en métal, un Waterman, à ne pas perdre trop vite.
— Tu vois, maintenant tu es vraiment grand, tu peux laisser tomber les stylos bille ; écrire avec un stylo à plume, c'est une sensation très agréable, sans compter...
— Waouh ! La plume est en or ?
— Plaquée or, je crois. Je disais donc...
— Super, je pourrais la faire fondre et la revendre !
Certaines choses ne changent pas.

En tous cas, c'est officiel, j'ai maintenant un collégien à la maison !

(En réalité, ça ne me fait pas tellement d'effet ; je sais que je suis censée verser ma petite larme sur le temps qui passe trop vite, les enfants qui grandissent et "j'ai l'impression que c'était hier qu'il tétait huit fois par jour", tout ça, mais prétendre que je regrette ce temps-là serait mentir...)


2 commentaires:

  1. belle photo!! on le reconnait bien
    bisous
    tata

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  2. Moi itou! Même sans la flèche je l'aurais reconnu : il y a que des filles et Harry Potter! Pfff trop facile!

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