samedi 24 août 2013

Retour vers l'avenir

Des vacances qui paraissent interminables, des jours qui s'écoulent lentement, et puis tout à coup, voilà que septembre approche et qu'on doit rentrer. On ferme la maison, on refile à quelqu'un tout ce qu'on n'a pas réussi à manger (qu'est-ce qui m'est passé par la tête quand j'ai commandé ce poulpe congelé chez le Monsieur Picard italien, déjà ? Ai-je pensé que j'aurais le temps de cuisiner ?), on retrouve les lunettes de soleil qu'on cherchait partout depuis le lendemain de l'arrivée, on remballe les livres pour lesquels on devait faire des fiches de lecture et qu'on n'a pas touchés, et on embarque, à sept (mes gamins, ma mère, ma petite sœur et moi) dans une voiture sept places de taille réduite, sans coffre. Réveil à six heures du matin, les mômes dans la voiture, tout le monde est attaché ? Tout le monde a fait pipi ? Tout le monde a un sac sous les pieds / sous les fesses / sur les genoux / entre les jambes ? Hop, la musique des Misérables, et on est parti. Huit heures de route divisées en quatre étapes, parce que toutes les deux heures, la pause s'impose, et puis quelques embouteillages en rab, pour le plaisir ; un peu plus de treize heures de voyage. Arrivée à huit heures du soir, après une indigestion des Misérables et une indigestion de petits gâteaux, mais tous les enfants sont là, la voiture est intacte, et on n'a même pas perdu de bagages, donc tout va bien. Plus qu'à préparer un dîner, donner les douches, vider la voiture, retrouver les pyjamas, et puis se relever quinze fois la nuit parce que forcément, les gamins sont un peu déstabilises de "revenir" dans cette maison qu'ils connaissent à peine, n'y ayant habité qu'une douzaine de jours avant de partir en vacances.

Me revoici donc dans ma nouvelle maison, avec mes 97 cartons de livres à déballer, ma cuisine si petite qu'il faut que je choisisse entre la yaourtière et la cocotte-minute et que je stocke l'autre à la cave (un déchirement), le parquet qui craque dans l'escalier et qui réveille tout le monde la nuit, une odeur nauséabonde à la cave (trop pour que ce soit un rat crevé, comme je le soupçonnais, allô le plombier ?), un jardin redevenu jungle, une tringle à rideaux mal posée, 297 nouveaux emails (juré, craché), un colissimo à retirer à la poste avant le 25 juillet, une facture à payer avant le 9 août, deux vitres cassées, et un bureau inexistant. Mais aussi un Darling qui nous a reçu les larmes aux yeux tellement il était content, une chambre baignée de soleil, une connexion Internet, un Kitchenaid, une vie sans voiture, une chambre pour chaque enfant, et puis surtout, cette certitude que cette maison presque inconnue va devenir bientôt mon foyer, pour de vrai, quand nous aurons rangé, quand nous aurons retrouvé nos habitudes ou que nous en aurons créé d'autres, quand nous aurons visité le quartier plus à fond, quand nous aurons fait connaissance avec les voisins, quand nous aurons repris notre vie quotidienne, le travail, l'école, les repas à six, les cris et les rires.

Bref, je suis de retour chez moi, et ça fait du bien.

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