dimanche 29 avril 2012

Erreur 0xc0000006

C'est bien connu, c'est toujours quand on a une traduction à rendre pour avant-hier que l'ordinateur plante.
Ou alors quand on n'a pas trouvé le temps de se couper les ongles depuis trois semaines, qu'on dort en pointillé, qu'on ne mange plus que des picardises ou presque et qu'on ne meurs pas d'envie de passer des heures sur une hotline, un bébé au sein, à répondre à des questions comme "Votre ordinateur est-il branché ?".
Ou alors quand on n'a pas encore compris ce qu'était un système d'exploitation, qu'on ne sait pas faire la différence entre un antivirus et un pare-feu, qu'on ignore tout de la quantité de mémoire vive dont on dispose et qu'on ne connaît aucun informaticien, bénévole ou professionnel.
Ou alors les trois à la fois. C'est plus rigolo.

Tout ça pour dire que si vous n'avez pas de mes nouvelles dans les jours qui suivent, ce n'est pas parce que j'accouche de nouveau, juste une bête erreur 0xc0000006 qui passait par là.

samedi 28 avril 2012

Multi-tâche

Assise sur le canapé, un oreiller sur les genoux, le Petit au sein.
Une cuillère dans une main, pour donner la béquée à Miss Thing One qui refuse de manger seule.
Un coupe-ongle dans l'autre main, pour lui limer les griffes entre deux bouchées.
Et tout ça en chantant, pour que Mr Thing Two se tienne tranquille.
Dommage, je n'ai jamais appris à écrire avec les pieds, sinon j'aurais pu faire les enveloppes des faire-part en même temps...

jeudi 26 avril 2012

Gâteau Barbapapa

Pour l'anniversaire des Things, ma sœur leur a offert un coffret de pâtisserie Barbapapa : une petite valise, un livre de cuisine, deux emporte-pièces, et un moule à gâteaux.

Moule que je me suis empressée d'utiliser. Dès le lendemain, j'ai confectionné mon gâteau Barbapapa, que j'ai décoré avec de la pâte d'amande maison.

Quand les petits se sont réveillés de leur sieste, ils se sont extasiés : "Oh ! Bapapa ? Bapapa ? Bapapa ?" (ad libidum).  J'étais très fière de moi.

Sauf qu'ils n'ont jamais voulu goûter au gâteau. J'ai dû le manger entièrement toute seule. J'ai mis trois jours.

Depuis, j'essaie régulièrement de me transformer en marmonnant "Hup hup hup, Barbatruc", mais hélas, ça ne marche pas. Je ne suis pas plus mince, et je n'ai toujours que deux mains.

Dommage.

Tournons autour du pot

Depuis quelques jours, les Things semblent prendre conscience du fonctionnement de leur sphincter. J'ai même surpris trois ou quatre fois Mr Thing Two en train de se cacher (sous une table, derrière un rideau; etc.) pour déféquer ; quand à Miss Thing One, elle n'est pas du tout à l'aise à chaque fois qu'elle doit pousser, et quand elle en est laborieusement venue à bout, elle exige qu'on la change illico. Souvent, même, elle marche en canard jusqu'à la salle de bain en pleurnichant "caca !", visiblement dégoûtée par sa couche sale.
J'ai donc jugé que c'était le bon moment pour remonter le pot du Grand de la cave.
Sauf que la simple idée de s'installer là-dessus les horrifie. Je leur ai proposé plusieurs fois, mais je ne récolte que des "Non ! Non !" très décidés. Je n'ai jamais insisté, bien sûr.

Or, ce matin, victoire ! Après moult hésitations et grimaces, Miss Thing One a accepté non seulement de s'asseoir sur le pot, mais même de faire pipi ! Mais si !

Bien sûr, elle était toute habillée, et il y avait un pantalon, un body ET une couche entre elle et le pot. Mais bon, c'est un début, non ?

mercredi 25 avril 2012

Satisfait ET remboursé

J'ai acheté un livre de cuisine sur Amazon. Je sais, c'est vilain, je tue les petites librairies, d'habitude je vais chez le libraire du quartier, je vous le jure, mais il est loin, pas le temps, faut emmener le bébé, tout ça tout ça, bref, j'ai fait ça et je le regrette, voilà, c'est bon, je peux continuer ?
Bref, j'ai acheté un livre de cuisine, sans l'avoir feuilleté, donc, et je n'aurais pas dû, parce qu'il ne m'intéresse pas du tout. Des recettes de cheesecakes, de brownies, de cookies, j'ai déjà tout ça, merci.
Du coup, je décide de le rendre. Pas tellement pour les 7 euros, mais pour me débarrasser de ce bouquin qui va encombrer mes étagères inutilement.
Je vais sur Amazon, je retrouve ma commande, je suis la procédure habituelle, je donne la raison pour laquelle je veux faire ce retour, je choisis le remboursement plutôt qu'un bon d'achat...
Et voilà qu'on me dit que ça y est, je vais être remboursée, mais que je peux garder le livre. Cadeau.
C'est la première fois que ça m'arrive. J'imagine qu'ils ont calculé qu'en dessous d'une certaine somme, il était plus rentable de faire un "geste commercial" que de payer les frais de ports et le traitement des retours.
Du coup, j'ai presque envie d'essayer avec autre chose. Une chaîne Hi-Fi, par exemple. Vous croyez que j'ai une chance ?

(Bon, et maintenant, qu'est-ce que je fais de ce bouquin ? Je l'offre à ma mère ou à une copine en disant "Tiens, je l'ai acheté exprès pour toi" ? Je le donne à mon libraire pour me faire pardonner de lui avoir fait des infidélités ?)


mardi 24 avril 2012

A posteriori

Je viens de lire la page Wikipedia de la personne pour laquelle j'ai voté dimanche, et j'ai découvert que c'était vraiment quelqu'un de bien. Ça m'a fait plaisir. 

(Ce qui me rappelle un dessin humoristique du journal Le Monde, le lendemain du référendum sur Maastricht : un homme prenait un bouquin dans sa bibliothèque en disant "On va enfin pouvoir le lire à tête reposée, ce traité !")

N'empêche que je voudrais bien savoir pourquoi je n'ai pas reçu les programmes des candidats. Comment suis-je censée décider pour qui voter, hein ? En lisant les journaux, peut-être ? Pff... Et pourquoi pas en regardant la télévision, tiens !

lundi 23 avril 2012

Optimisme

Le Petit a désormais un mois et une semaine, et je suis bien obligée d'avouer ce que j'osais à peine dire jusqu'ici de peur d'être immédiatement démentie : c'est un enfant calme. Il n'a pas beaucoup de coliques, pleure assez peu, et surtout, surtout, il DORT la nuit. Entre les tétées, certes (vers 23h, 2h, et 5h du matin). Mais même ça, pour moi, c'est de l'ordre du miracle. Rares sont les nuits où l'un de nous doit faire les cent pas dans l'appartement avec le bébé dans les bras, alors que j'ai l'impression de n'avoir fait que ça dans les deux mois qui ont suivit la naissance des trois autres.

Bénéficiant ainsi de six heures de sommeil par nuit en moyenne au lieu de deux ou trois comme je m'y attendais, je suis donc pleine d'optimisme, et je me dis qu'il n'y a pas de raison que ça s'arrête là. Le Petit sera le gamin qui me réconciliera avec les bébés :
- Il n'apprendra pas à se mettre sur le ventre avant de savoir se remettre sur le dos, ni à se lever avant de savoir se rassoir ;
- Il aimera jouer dans son parc ;
- Il ne fera jamais de colère mais s'exprimera posément, fût-ce par gestes ;
- Il réclamera son lit quand il sera fatigué ;
- Il aimera tout ce que je prépare à manger, même les endives ;
- Il ne déchirera pas mes livres ;
- Il saura s'exprimer très clairement, et en bilingue, à vingt mois ;
- Et malgré ça, ce sera un enfant gai, vivant, tout à fait normal, que tout le monde m'enviera.

Allez, on y croit.

dimanche 22 avril 2012

Contradiction

En revenant du bureau de vote, nous nous arrêtons au square. Mais le Petit a faim ; il commence à s'agiter, et je n'ai pas envie de me débrailler par cette température. J'appelle les Things :
— On s'en va ? On rentre à la maison ?
— Non ! crie Mr Thing Two en se dirigeant docilement vers la sortie du square.
— Vi ! acquiesce Miss Thing One tout en repartant vers le toboggan.

C'est moi qui n'ai rien compris, ou c'est eux ?

samedi 21 avril 2012

Inquiétude

Si j'envoie soixante-dix faire-part à soixante-dix personnes différentes, vais-je recevoir soixante-dix pyjamas taille 3 mois en plus des vingt-quatre que j'ai déjà ?


Fudge

Au cours des deux ans et demi que j'ai passés à Londres, je n'ai jamais goûté de fudge. En fait, jusqu'à très récemment, je savais juste que c'était une sorte de caramel ; rien de plus précis.
Et puis hier, en réalisant par curiosité une recette de "sucre à la crème" trouvée sur un blog culinaire canadien, j'ai obtenu un résultat qui est indéniablement du fudge (Darling confirme).
D'après Wikipedia,
Le fudge est une confiserie anglaise très sucrée et très calorique, réalisée avec du beurre, du sucre, du lait, et généralement parfumée avec du chocolat ou de la vanille, bien que l'on puisse retrouver de nombreuses autres saveurs.
Celui que j'ai fait hier est la version de base, sans chocolat ni vanille. Rien que du sucre et de la crème (ce qui équivaut à du lait + du beurre). Deux ingrédients basiques dont on se demande comment ils pourront donner quelque chose d'intéressant, d'où ma curiosité.
Mais c'est bon.
Vraiment BON.
Tellement que j'ai tout mangé en vingt-quatre heures.
Un quart de litre de crème entière et un quart de kilo de sucre.
Je comprends mieux pourquoi la blogueuse avoue ne réaliser cette recette qu'à Noël, de peur d'en manger toute l'année.


Voilà, à part ça j'ai beaucoup de mal à perdre le surpoids accumulé pendant la grossesse, je me demande pourquoi ?


mercredi 18 avril 2012

Vos désirs sont des ordres

Miss Thing One n'a pas envie d'apprendre à parler. Son vocabulaire est encore extrêmement réduit, et les quelques mots qu'elle prononce sont à peu près incompréhensibles. Du coup, pour compenser, elle fait des colères. Des grosses colères. Le jour où elle comprendra qu'exprimer ses volontés lui permettrait de les faire respecter plus facilement, on aura fait un gros pas en avant.

Ce matin, pendant le petit-déjeuner, elle se plante devant la table et se met à hurler sans sommation. Comme le Petit est justement en train de s'endormir dans mes bras après une mauvaise nuit, je m'émeus :
— Quoi, quoi ? Qu'est-ce que tu veux ? Du pain ? Un gâteau ? De l'eau ? Une serviette ? Tu n'as pas besoin de pleurer, il suffit de demander, tu sais ! Allez, parle, bon sang ! Dis-moi ce que tu veux, et tu l'auras tout de suite !
— Vision ! s'écrie aussitôt Mr Thing Two dans mon dos en se précipitant vers la télévision.
Au moins, il y en a un des deux qui a compris le principe, c'est déjà pas si mal.

mardi 17 avril 2012

Au boulot !

Ce matin, le Grand émerge de sa chambre vers 9h en se demandant s'il ne serait pas l'heure de prendre son petit-déjeuner. Ça fait deux heures qu'il est réveillé, mais il n'est pas encore sorti de son lit : il termine Harry Potter et le prince de sang-mêlé.
Il me découvre en train de siroter un verre de lait, des cernes jusqu'au milieu des joues (oui, la nuit a été mauvaise).
— Où sont les bébés ? s'enquiert-il.
— Les Things sont à la crèche, et le Petit s'est enfin endormi.
— Mais pourquoi est-ce que la crèche est ouverte pendant les vacances ?
— Parce que les enfants ont seize semaines de vacances par an, et la plupart des salariés n'en ont que cinq. Si la crèche était fermée pendant les vacances scolaires et s'il n'y avait pas de centre de loisirs, ce serait impossible que les deux parents travaillent à temps plein.
Il réfléchit, puis :
— Vous, vous pourriez, puisque tu travailles à la maison. Tu pourrais garder les bébés quand la crèche est fermée.
— Sauf que je ne peux pas travailler quand les petits sont à la maison, je te signale. Il m'arrive quelquefois de profiter de leur sieste ou de me remettre au travail le soir après le dîner, mais c'est tout – et encore, s'ils ont été à la maison toute la journée, je fais souvent les corvées pendant qu'ils dorment, puisque je ne peux pas les faire le reste du temps. Quand on travaille à temps plein et qu'on a une famille nombreuse, il faut vraiment profiter de chaque minute de libre...
Encore un temps de réflexion, puis :
— Ben alors pourquoi tu n'es pas en train de travailler, là ?


Petit monstre.

lundi 16 avril 2012

Garde-robe

Il y a un peu moins de deux ans, quelques semaines après la naissance des Things, au moment où ceux-ci sont passés de la taille "un mois" à la taille "trois mois", j'ai posé à Darling une question d'apparence anodine :
— Dis, les vêtements trop petits, on les donne ou on les garde ?
Rendons-lui justice, il a tout de suite saisi l'importance de ce choix. Il a réfléchi, puis a répondu :
— On ferait mieux de les garder, non ?
L'avenir a prouvé – encore plus vite que je ne l'aurais cru moi-même – qu'il avait raison.

J'ai donc tout gardé. Sans trier. Indistinctement. Je répète, j'ai tout gardé.
Au cas où vous n'auriez pas saisi où je voulais en venir, j'insiste lourdement : j'ai gardé tous les vêtements de mes deux bébés, qu'il fallait changer souvent pour cause de régurgitations fréquentes, dans un appartement sans sèche-linge.

Aujourd'hui, le Petit – qui porte très mal son surnom – a un mois pile, et ça fait déjà une semaine qu'il ne peut plus tendre les jambes dans ses pyjamas. J'ai beau me dire que ce n'est pas très grave puisque les bébés ne tendent jamais les jambes, sauf quand on veut changer leur couche et qu'il faudrait qu'ils les plient, je me suis enfin décidée aujourd'hui à remiser les vêtements taille "un mois" et à sortir ceux de taille "trois mois".

Et donc, pour un seul bébé, qui ne vomit quasiment jamais, dans un appartement désormais pourvu d'un sèche-linge* qui fait qu'on peut reporter un vêtement une heure après l'avoir lavé, alors que trois tenues suffiraient amplement, j'ai eu la joie d'ouvrir un carton et d'y découvrir vingt-quatre pyjamas.
De quoi tenir plus de trois semaines sans aucune lessive. Et même trois mois si on compte les autres vêtements, bodies, pantalons, combinaisons, etc.
Même en écartant tout ce qui est rose par égard pour les conventions sociales (aussi idiotes soient-elles), ce garçon aura pendant toute son enfance une garde-robe cinq fois plus fournie que la mienne, au moins.
(En revanche, il ne portera pas souvent de vêtements neufs. On ne peut pas tout avoir.)



Ah, et pour répondre à la question que vous ne vous posez peut-être pas : les vêtements taille "un mois" ont été remis dans un carton et sont retournés à la cave. Just in case.



*J'en profite pour remercier tous ceux qui m'ont unanimement conseillé de sacrifier le vide-ordure au profit du sèche-linge. Ma conscience écologique s'est tue d'un seul coup en constatant que, rien qu'avec les vêtements des bambins et les lingettes utilisées pour le change, je gagnais au moins deux ou trois heures de corvées d'étendage par semaine. Et chez moi, le temps, ce n'est pas de l'argent, c'est de l'or en barre...

dimanche 15 avril 2012

Révolte

Promenade au parc du dimanche matin. Je porte le Petit en écharpe, et je pousse la poussette double (vide). Darling tient Miss Thing One par la main. Mr Thing Two part dans la direction opposée. Comme trop souvent dans ces cas-là, Darling fait appel au Grand, et se fâche :
— Tu ne vois pas qu'il s'enfuit ? Va le récupérer, voyons !
— Ah, mais zut ! Je ne suis pas responsable des actions de mon petit frère !

Joliment dit, non ?

(Il a raison, bien sûr. Personne ne lui a demandé son avis avant de lui imposer trois frangins, donc il n'a pas à en assumer les conséquences ni à jouer les baby-sitters, sauf très ponctuellement, et dans ce cas c'est un service qu'il nous rend et non pas un devoir qui lui incombe. Mais en tant que sœur ainée, j'ai beaucoup moins de mal à comprendre ça que Darling, élevé en fils unique...)

samedi 14 avril 2012

Les joies du post-partum

Après la série "Les petits maux de la grossesse", j'avais l'intention de faire une série "Les joies du post-partum", mais je me rends compte qu'en fait, j'ai la flemme. Je crois que j'ai envie de passer à autre chose, d'oublier un peu cette grossesse pénible. Cela dit, je m'en voudrais de laisser dans l'ignorance tous ceux qui s'imaginent qu'après l'accouchement, ça y est, hop, tout est oublié et c'est reparti mon kiki. Je vais donc vous dresser une petite liste rapide de tout ce qui vous tombe dessus dans les jours et les semaines qui suivent ; au moins, celles qui ne sont pas encore passées par là ne pourront pas dire que je ne les ai pas prévenues.

- Les tranchées
Pour une fois, les primipares peuvent se rassurer, cela ne concerne que celles qui en sont à leur deuxième enfant ou plus. Après l'accouchement, l'utérus contracte tant qu'il peut pour retrouver le plus vite possible une taille normale, en particulier pendant l'allaitement. Et pour une raison mystérieuse, plus on a eu de gamins, plus ça fait mal. Les trois premiers jours, à la maternité, j'étais à deux doigts de réclamer une péridurale à chaque fois que je donnais le sein...

- Les lochies
C'est un nom savant pour désigner les saignements après l'accouchement. Si, comme moi, vous trouvez que le gros avantage d'être enceinte, c'est de ne plus avoir ses règles, vous allez vite déchanter : tout ce à quoi vous avez échappé pendant neuf mois va vous tomber dessus d'un seul coup. Autrement dit, au lieu d'avoir cinq ou six jour sanguinolents une fois par mois, vous allez en avoir une cinquantaine à la suite. Et pas le droit de mettre des tampons ou des coupes menstruelles. Au moins, ça vous donnera une excuse pour ne pas aller à la piscine et pour ne pas montrer votre ventre (voir plus bas).

- La montée de lait
Il paraît que chez certaines femmes, c'est très supportable. Chez d'autres, ça revient à prendre trois tailles de soutien-gorge en douze heures, à avoir des seins aussi durs que si ils étaient remplis de cailloux, et des boules grosses comme des noix jusque sous les aisselles. Le moindre contact est très douloureux, même celui de la serviette de toilette après la douche. L'avantage, c'est que pour une fois, vous ne trouverez pas que votre bébé réclame le sein trop souvent, même si c'est la vingtième tétée en vingt-quatre heures. Et quand, une semaine plus tard, vous vous sentirez quasiment à l'aise dans un soutif 100G, voire envisagerez de rétrograder au 100F, vous aurez l'impression que votre poitrine est redevenue d'une taille très raisonnable.

- L'élimination
Alors oui, il y a la constipation (les multipares expérimentées n'oublieront pas de mettre des pruneaux dans leur valise, et d'en consommer plusieurs fois par jour), mais aussi, après la péridurale, une période où on n'arrive parfois pas à vider sa vessie alors même qu'elle est pleine à craquer (je vous rappelle que j'ai eu cinq perfusions à la fois). Il faut donc demander à l'infirmière de faire ça avec une sonde. Ah ben non, la péridurale ne fait plus effet, donc ça fait mal. Bobo. Ouille.

- Les maux de dos
Rien que de très classique : des douleurs au coccyx parce que vous avez été trop longtemps dans la même position sur la table d'accouchement (tout ça parce que vous avez eu la flemme d'imiter les courageuses qui se mettent accroupies, à quatre pattes, et que sais-je encore), et puis dans les reins parce que votre ventre continue à peser et à tirer vers l'avant (du moins pour celles qui ont encore l'air enceinte de cinq mois dans les jours qui suivent l'accouchement ; celles qui remettent leur jeans d'avant la grossesse à la sortie de la maternité sont priées d'aller voir sur un autre blog si j'y suis, merci).

- Les douleurs intimes
Épisiotomie, déchirure, "éraflures", ou même rien de tout ça, juste le passage d'un machin de 10 cm de diamètre par un endroit peu habitué à ce genre d'exercice... Oui, voilà, quoi. A coté, les courbatures que vous attrapez en reprenant la gym à la rentrée après six mois de paresse, c'est de la gnognotte.

- Les vergetures
Ce n'est pas douloureux, on est d'accord, mais ça fait bien partie des joies du post-partum. Heureusement, certaines femmes y échappent, souvent les moins jeunes ; pour une fois qu'il y a un avantage à avoir un enfant assez tard ! Pour d'autres, c'est assez effarant. Et si vous avez à la fois plusieurs enfants, une grossesse gémellaire à votre actif, et une peau très fragile, alors vous trouverez qu'à côté, votre arrière-grand-mère avait la peau lisse.

- L'affaiblissement des abdominaux
Vous connaissez la phrase "Avant j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants" ? Et bien moi, avant j'avais des abdos, maintenant j'ai des enfants. Alors oui, bien sûr, il y a la rééducation (à faire impérativement après la rééducation périnéale, attention). Mais si jamais j'ai de nouveau un ventre plat un jour, fût-ce au prix de deux années d'exercices quotidiens, sans passer par une intervention chirurgicale, alors je m'engage à devenir assistante maternelle et à garder des bébés jusqu'à ma retraite. C'est dire si je suis sûre qu'il n'y a pas la moindre chance que ça arrive, hélas.

Il y a d'autres choses, dont certaines nettement plus graves, mais je n'ai pas envie de parler des risques de prolapsus (quand le périnée lâche pour de bon), hernie (quand les abdos renoncent définitivement) ou diabète de type 1 (quand le diabète gestationnel s'installe), donc on va arrêter là.
N'empêche que, je le répète, le premier qui vient me dire que la grossesse n'est pas une maladie, je lui fait avaler un petit pot asperges-carottes sans sel ajouté.

vendredi 13 avril 2012

P***, deux ans !

Deux ans aujourd'hui, mes petits amours... Deux ans d'émotion, d'amour, d'émerveillement continu... Mon dieu, que ça passe vite...




...

...

...


Non, je rigole.
Bon sang, encore au moins un an avant qu'ils deviennent à peu près humain. Pourquoi diable les enfants naissent-ils à ce point inachevés ?
Décidément, je hais les bébés.

mercredi 11 avril 2012

Géométrie familiale

Exercice n° 5987, page 14232 :

Soit un appartement de 88 mètres carrés comprenant trois chambres, une salle à manger, une cuisine, une salle de bain, et un cagibi ;
Soit six habitants : deux adultes, et quatre enfants entre trois semaines et neuf ans ;
Soit un dimanche après-midi pluvieux interdisant toute sortie ;
Déterminez la répartition idéale des habitants dans l'appartement, sachant que :

- Les deux enfants de deux ans ne peuvent pas être laissés ensemble sans surveillance, sauf éventuellement dans leur propre chambre ;
- La cuisine et la chambre parentale leur sont en théorie interdites, même en présence d'un adulte, car trop dangereuses ;
- La fille de deux ans ne doit pas se trouver dans la même pièce que le nouveau-né, sauf si un adulte consacre 100% de son attention à protéger ce dernier ;
- Il n'est pas recommandé de laisser les deux garçons de deux et neuf ans dans la même pièce sous peine de chahut infernal ;
- En journée, le nouveau-né doit se trouver dans une pièce éclairée par la lumière extérieure, ce qui exclut le cagibi et la salle de bain ;
- On ne peut pas confier le nouveau-né à l'enfant de neuf ans, totalement irresponsable ;
- L'un des parents doit pouvoir faire des séjours dans la cuisine pour effectuer divers tâches ménagères ;
- S'il dort, le nouveau-né doit être placé loin du bruit produit par les enfants, mais doit pouvoir être entendu par les adultes ;
- On ne peut pas condamner l'enfant de neuf ans à passer tous les weekends enfermé dans sa chambre ;
- La cuisine est trop petite pour contenir un lit ou un parc, et n'est pas une pièce à vivre ;
- Les deux enfants de deux ans exigent presque toujours d'être en présence d'un adulte, de préférence leur mère ;
- Le nouveau-né doit téter à intervalles réguliers, dans un lieu calme ;
- La télévision, la chaîne hi-fi, l'ordinateur, et un certain nombre de jouets se trouvent tous dans la salle à manger, de taille réduite.

Questions subsidiaires : Combien de mois les six habitants pourront-ils survivre dans cet appartement sans s'entretuer ? Quel est l'âge du capitaine ? Et que vais-je préparer pour le dîner ?

Vous avez trente secondes.


lundi 9 avril 2012

Chocolats

Franchement, offrir des lapins en chocolat Jeff de Bruges à des enfants de deux ans, ce n'est pas donner du caviar aux cochons ?
Je les leur ai échangé contre deux Kinder surprise chacun, et tout le monde a été très content.

Treacle Tart

Ça s'appelle une "tarte à la mélasse", puisque "treacle" signifie "mélasse", mais en général, il n'y a pas la moindre goutte de mélasse dedans. C'est un dessert britannique très traditionnel quoique un peu oublié, à tel point qu'on peut vivre plusieurs années à Londres sans jamais y goûter (ce fut mon cas).
Cela faisait plusieurs mois qu'il était sur ma liste des gâteaux "à essayer", mais ce fut le fait d'avoir découvert, en relisant la série afin de pouvoir répondre aux questions du Grand, que c'était le dessert préféré de Harry Potter qui m'a vraiment donné envie de le réaliser ce weekend.
Quand littérature et gourmandise se rejoignent...

J'avais même eu des vélléités de tenter la tourte aux épluchures de pommes de terre, à l'époque où j'avais lu The Guernsey literary and potato peel pie society (Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates), mais j'ai renoncé en tombant sur l'article d'une blogueuse qui avait tenté la même expérience et qui avait été forcée de conclure à sa grande tristesse que c'était infect.


vendredi 6 avril 2012

Première demande

Darling, le Petit et moi nous rendons ensemble à la préfecture de police de l'arrondissement. Au bout de plus de deux heures d'attente, nous arrivons enfin devant le Saint-Graal, pardon, le guichet :
— Bonjour, Monsieur, c'est pour faire une carte d'identité.
— Oui Madame. Pour vous ou pour l'enfant ?
— Pour ce bébé.
— Très bien. C'est une première demande ou un renouvellement ?
Je suis héroïque : je n'ai même pas ri.

jeudi 5 avril 2012

Les oiseaux noirs

Pour une fois, je vais vous parler non pas d'un grand classique, mais d'un roman qui vient de sortir : Les oiseaux noirs de Faustina Fiore (Casterman, 2012)

Malgré ce que peuvent laisser à penser la couverture et les présentations qu'on en trouve sur quelques blogs, ce roman n'est pas un roman d'horreur, mais une sorte de conte, sur le deuil, mais aussi sur l'amitié, la vie qui continue, etc. C'est l'histoire d'Arno, un garçon de douze ans qui vit dans un village régulièrement attaqué par des oiseaux maléfiques à l'origine mystérieuse. Quand son meilleur ami est victime de ces créatures, Arno décide d'entreprendre une longue marche à la rencontre d'un vieux sage qui pourra peut-etre l'aider à mettre fin à la malédiction. Une rencontre inattendue transformera son voyage...

Voici la quatrième de couverture :
"Ils arrivent ! Ils arrivent !"
Une masse sombre qu'on voit poindre à l'horizon, des ailes qui s'affolent et des becs qui s'entrechoquent, des griffes féroces grattant aux portes et brisant des fenêtres...
Que chacun se barricade : ce sont les oiseaux noirs qui viennent faire leur récolte d'âmes.

Ce qui me connaissent sauront pourquoi la parution de ce roman me touche tant !


Edit : voici quelques sites et blog qui parlent de ce livre :
Entre les pages
La culture se partage
Chez Clarabel
Choisir un livre
Forum Club de lecture
Les carnets de Radicale
Les mots d'Archessia
Ricochet
Romance, charmes et sortilèges
Les chroniques de Madoka

mercredi 4 avril 2012

Du lait et des sous

C'est bien connu, un des principaux avantages de l'allaitement, c'est qu'on fait d'énoooooooormes économies. Pensez donc : une boîte de lait coûte entre 15 et 20 euros, et il en faut quatre ou cinq par mois en moyenne pour un bébé. En six mois d'allaitement, vous avez donc économisé près de 500 euros ! N'est-ce pas merveilleux ?

Bien sûr, pendant ces six mois, vous avez acheté :
- Trois ou quatre soutien-gorge d'allaitements à 40 euros pièce ;
- Un coussin d'allaitement à 35 euros ou plus ;
- Des coussinets contre les fuites à 10 euros les trois paires (lavables) ;
- Au minimum un tube de crème à la lanoline, à environ 10 euros ;
- Quelques T-shirts d'allaitement pour donner le sein tout en restant à peu près pudique, entre 20 et 60 euros chacun, selon la qualité ;
- Des tisanes au fenouil à 8 euros le paquet ;
- Un tire-lait manuel à 60 euro, ou un tire-lait électrique bien plus cher ;
- Et surtout, un supplément de 500 calories par jour pour vous, soit, chaque semaine, au moins deux ou trois steaks, quelques kilos de fruits et légumes, pas mal de yaourts et de pain (et de chocolat). Bio, tout ça, bien sûr, puisque vous voulez le meilleur pour votre enfant.

Je vous l'avais bien dit : d'énooooooormes économies. Si, si.

dimanche 1 avril 2012

Indifférence

Les Things sont donc un peu jaloux du Petit, surtout Miss Thing One. Et le Grand ? me demande-t-on sans cesse. Est-il content ? Agacé ? Atendri ? Furieux ? Que pense-t-il de ce nouveau bébé ?
Rien du tout.
Ça ne lui fait ni chaud ni froid.
Autrement dit, il s'en fiche.
Pour être parfaitement claire, il n'en a rien à cirer.

Remarquez bien qu'on peut le comprendre : pendant huit ans, il a été enfant unique, avant de se retrouver soudain propulsé aîné d'une famille nombreuse. Alors maintenant, un bébé de plus ou de moins, il n'est plus à ça près.
Très loin de tout cela, il vit sa vie. Il va aussi souvent que possible chez des copains, ou alors il les invite à la maison ; il chahute de temps en temps avec les Things ; et il passe le reste de son temps libre à lire Harry Potter (il est actuellement plongé dans le cinquième volume).

Le lendemain de la naissance, il a préféré aller jouer chez un ami plutôt que venir me rendre visite à la maternité pour faire connaissance de son petit frère. Quand il est enfin venu, le jour suivant, il n'a même pas regardé le nouveau-né et a préféré emmener Mr Thing Two faire des bêtises dans le couloir. Le jour où je suis rentrée à la maison, il n'a même pas demandé à voir le gamin à son retour de l'école. En quinze jours, il n'est pas allé une seule fois dans sa chambre lui jeter un coup d’œil. Et la moitié du temps, il ne sait même pas comment il s'appelle (je vous jure que c'est vrai) (à sa décharge, je vous rappelle que le prénom a été choisi moins d'une semaine avant la naissance).

Hier, pour le taquiner, je lui ai demandé :
— Dis, si je te montrais cinq bébés parmi lesquels ton petit frère, tu crois que tu serais capable de le reconnaître ?
Il a réfléchi deux secondes, et puis m'a répondu tout net :
— Non, je ne crois pas.
Au moins, on ne pourra pas l'accuser d'hypocrisie.