lundi 31 décembre 2012

Voeux

Ce matin, coup de téléphone d'une amie que je vois trop rarement. Elle termine ainsi la conversation :
— Je te souhaite plein de bonnes choses, mais pas seulement pour 2013, aussi pour aujourd'hui, parce qu'il n'y a pas de raison de ne penser qu'à demain, il faut vivre dans le présent !

Suivant son exemple, je vous souhaite donc une bonne journée, puis un bon réveillon, puis un bon 1er janvier sans indigestion ni gueule de bois, puis une bonne année 2013, puis plein de bonnes années et de bonnes décennies ensuite.

(Heureusement que les vœux ne coûtent pas cher...)

dimanche 30 décembre 2012

C'est à toi !

Miss Thing One me montre un de ses jouets :
— C'est à toi, ça !
— C'est à moi, ma puce ?
— Non ! C'est à toi !
— Ah, c'est à toi !
— Oui, c'est à toi !
— On dit "C'est à moi", ma chérie.
— C'est à moi ?
— Voilà, c'est ça, c'est à moi.
— Noooon ! Pas à Maman ! C'est à TOI !
— Oui mais non, je ne veux pas dire que c'est à moi, mais que toi, si c'est à toi, tu dois dire "c'est à moi" et pas "c'est à toi", même si tu es toi et pas moi, quoi, tu vois ?
— C'EST A TOI ! Buuaaaaaaaahh !

Oh, mon Dieu, comment vais-je m'en sortir ? Ah ! je sais :
— C'est à Lila* ?
Elle cesse de pleurer, opine du bonnet, confirme :
— C'est à Lila !

Enfin bref, c'est à elle, quoi.


*Son prénom, tel que prononcé (jusque récemment) par son frère.

samedi 29 décembre 2012

Bread pudding salé, rapide et pas cher

- Du pain rassis, conservé depuis plusieurs semaines (mois...), qu'on fait tremper dans du lait chaud ;
- des oeufs ;
- des restes de restes de restes de restes de dinde (mais si, on en viendra à bout) ;
- du fromage (il faut toujours du fromage dans un plat salé, c'est comme ça) ;
- des oignons (idem) ;
- des haricots verts décongelés à la sauvage au micro-ondes, pour la caution verte (les oignons, c'est pas vert) ;
On mixe tout ça ensemble, on cuit à la poêle ou au four selon la quantité, la consistance désirée, la maîtrise de la consommation énergétique et la position de Vénus en ascendant Saturne, et on obtient une grosse galette qui fait office de plat complet à peu près équilibré pour le déjeuner.


Ce qui n'était absolument pas prévu, c'est que tout le monde a aimé ça.

vendredi 28 décembre 2012

Jouets et genres

Matin de Noël. Mr Thing Two ouvre un paquet et tombe sur une boîte de petites voitures. Il pousse des hurlements de joie.
— Ah, tu vois ! me dit-on.
Sous-entendu, "tu vois que c'est bien un garçon et qu'il aime les jouets de garçon !"
Sauf que Mr Thing Two est un grand enthousiaste qui pousse des hurlements de joie à chaque nouveau cadeau. Et que dix minutes plus tard, il s'est emparé de la poupée qui a été offerte à sa soeur et s'emploie à lui faire un brushing d'enfer à l'aide d'une brosse, pendant que Miss Thing One s'intéresse de près au petit train refilé par son grand frère.
Cette fois, il n'y a pas eu de commentaire...


(La nuit dernière, Mr Thing Two a même voulu dormir avec sa propre poupée, comme sa soeur – car il en a une aussi, bien sûr. Mais au bout d'une demi-heure, il m'a appelée pour que j'aille la coucher ailleurs. Parce qu'il lui manque la fameusse "fibre maternelle" ou parce qu'il remue bien plus dans son lit, et que ce jouet en trop le gênait ?)


Edit : en bonus, sur le même thème, cette chanson d'Anne Sylvestre qui me fait bien rire – j'adore en particulier la chute :

Quand il était encore bébé
Xavier
Voyant sa mère qui pouponnait
Son cadet
Voulant tout faire comme maman
Tendrement
Langeait et berçait son ourson
Sans façons


Vous voyez vous voyez
Qu'il était bien disposé


Mais les amis mais les parents
Apprenant
Qu'il était tendre et maternel
L'eurent belle
De tomber à bras raccourcis
sans merci
Sur la pauvre maman tranquille
Malhabile


Vous voyez vous voyez
Qu'elle n'y avait pas pensé


Ils lui prédirent avec terreur
Quelle horreur
Qu'il allait être paraît-il
Pas viril
Dirent qu'il fallait mettre aussitôt
une auto
Dans les mains de ce petit mâle
Anormal


Vous voyez vous voyez
A quoi on peut échapper


Mon Xavier n'a pas protesté
Pas pleuré
A enroulé vaille que vaille
La ferraille
Dans le mouchoir de sa maman
Tendrement
Puis il a fait faire dodo
A l'auto


Vous voyez vous voyez
Qu'on pouvait bien s'inquiéter


Je dois pourtant vous rassurer
Sur Xavier
Il a passé sans avanies
Son permis
Ses sentiments pour son auto
Sont normaux
Tous ne peuvent pas en dire autant
Bien souvent


Vous voyez vous voyez
Tout finit par s'arranger


mercredi 26 décembre 2012

Lendemain de Noël

Laver draps et serviettes des invités, passer des heures à ranger, trouver un menu pour accommoder les restes (dont environ 2 kilos de dinde) (en fait, le poulet, c'est meilleur, non ?) (ce qui est assez rageant, vu le prix du volatile), nettoyer la cuisine de fond en comble, faire de la place pour les nouveaux jouets des enfants, peiner à terminer la bûche qui ne se conservera pas très longtemps, découvrir qu'un beau chemisier trop rarement porté a été irrémédiablement taché, vérifier qu'il ne reste plus rien dans les calendriers de l'avent (ce serait miraculeux, mais on ne sait jamais), compter les jours trop nombreux jusqu'à la réouverture de la crèche... On ne peut pas dire que les lendemains de Noël soient forcément très gais.
Heureusement, il y a un nouveau livre à lire, un nouveau DVD à regarder, un weekend sans enfant à planifier (mon plus beau cadeau !), du très bon chocolat à grignoter, des nouvelles boucles d'oreilles à porter...
... et puis une nouvelle boîte de Playmobils, énorme, à monter en suivant minutieusement le mode d'emploi, ce qui est presque aussi amusant que construire un meuble IKEA.
Finalement, les lendemains de Noël ont aussi leur charme...

dimanche 23 décembre 2012

Juge et partie

Le Grand vient d'avoir sa deuxième otite coup sur coup, alors que ça faisait des années que ça ne lui était pas arrivé. J'imagine que le fait que j'aie oublié deux fois de lui donner son médicament la première fois n'a pas dû aider. Du coup, cette fois, il fait très attention, et nous le rappelle matin et soir. Je m'extasie :
— Heureusement que tu es là pour nous le rappeler, dis donc !
Il hausse les épaules :
— De toutes façons, si je n'étais pas là, tu n'aurais pas besoin d'y penser...

samedi 22 décembre 2012

Vivèrent-ils ?

Première correction orthographique de la traduction que je viens de terminer (enfin, pour ainsi dire, car il reste donc les corrections, les recherches, les vérifications, la traduction des noms propres, la relecture, etc. Des broutilles !).
"Pendant quelques semaines, ils vivèrent ensemble..."
Ben ? Pourquoi est-ce que Word me souligne ce mot en rouge ? On dit bien "ils livrèrent", non ?
A moins que ça ne se conjugue comme "suivre" ? Ça me semble bizarre, mais essayons :
"Pendant quelques semaines, ils vivirent ensemble..."
Non, pas mieux.

Question : quand une traductrice met une bonne demi-minute à retrouver "Ils vécurent", faut-il qu'elle change de métier, ou juste qu'elle aille se coucher ?

vendredi 21 décembre 2012

Menu original pour le réveillon

Cette année, je me suis nettement moins intéressée à Noël que d'habitude. J'ai sorti la crèche, acheté des friandises pour la Saint-Nicolas, rempli les calendriers de l'avent, mais en gros, c'est tout. Pas de sapin (où le mettrions-nous ? Dans les toilettes ?), presque pas de décorations (pour ne pas effrayer les acheteurs potentiels qui visitent l'appart), pas de petits gâteaux (un crève-cœur, mais là je n'ai vraiment pas eu le temps), et je n'ai même pas encore acheté tous les cadeaux (alors que j'y ai passé la matinée).
Et surtout, je n'ai pas testé mon menu de Noël un bon mois à l'avance, comme les autres années. Pire : je n'ai pas choisi mon menu de Noël un mois à l'avance.

Il faut dire que ma mère a placé la barre très haut. Pendant des années, elle a réalisé des repas somptueux et toujours différents pour toute la famille, avant de s'exiler en province il y a une petite décennie. Nous avons eu de tout, des pâtes fraîches (pour douze personnes !), des vol-au-vent maison, du sanglier, des galettes de maïs épicées, et même trois plats de lasagnes différents (d'ailleurs, ça, c'était moi). Alors que faire ? Comment être originale, après ces prouesses toujours renouvelées ?

C'est seulement il y a quelques jours que j'ai trouvé. Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ? J'ai concocté un menu en trois parties dont je suis très fière, sans compter que je suis certaine que ma mère n'a jamais tenté une chose pareille. Voici ce que je vais servir à mes hôtes :
- saumon fumé
- dinde aux marrons
- buche

Avouez que c'est génial, non ?

jeudi 20 décembre 2012

FIN

477 pages dans la version originale.
3 mois de boulot, environ 65 jours ouvrables, desquels il faut déduire plusieurs jours d'enfants malades et quelques déplacements, mais auxquels il faut ajouter jusque 7 soirées par semaine.
14 chapitres, divisés en 2 parties, et 1 épilogue.
11 romans traduits en français par mes soins de la plume de cet auteur prolifique.
2 héros qui vivent une histoire d'amour "sans frontière", et 4 ou 5 autres personnages importants.
230 occurrences environ (une fois toutes les deux pages en moyenne) des expressions "Elle/Il prit une profonde inspiration", "Elle/Il le/la regarda", "Elle/il acquiesça", "Elle/il sentit son coeur se serrer", "Elle/il retint un cri/un frisson/des larmes", et d'autres clichés semblables, avec une mission délicate : en supprimer autant que possible sans raccourcir exagérément le roman.
576.065 signes en français, espaces compris.
1 éditeur, 1 assistant, 2 correcteurs qui vont prendre le relais de la traductrice.
24 mots que je n'ai pas trouvés dans mon dictionnaire, et donc autant de recherches à faire sur Internet.
4 blasons décrits, alors que je ne m'y connais pas du tout en langage héraldique.
3 lettres pour 1 seul mot, que je viens de taper au bas de mon texte : FIN.

Bon sang, que ça fait du bien !

mercredi 19 décembre 2012

Anti-intello

Ma gamine n'aime pas les livres.
Comment est-ce possible ? Je ne savais même pas que ça pouvait exister, un enfant de cet âge qui ne s'intéresse pas aux histoire qu'on lui raconte. Sauf peut-être quand on grandit dans un appartement dont chaque mur disponible, y compris dans le couloir, est couvert de livres jusqu'au plafond ? Simple esprit de contradiction ?
En tous cas, ça me sidère. Et ça m'agace aussi. Parce que depuis bien longtemps, tous les soirs, le rituel est le même. Je couche les Things, chacun dans son lit, je m'assois entre les deux, et je leur raconte un album. Il y a eu des variantes – deux albums à l'époque où ceux-ci n'étaient pas très longs, une ou deux berceuses ensuite, un livre chacun à regarder tout seul quelques minutes avant de dormir... Mais toujours, il y a ce moment où je leur raconte une histoire pour clore la journée.
Sauf que depuis quelques semaines, Miss Thing One m'écoute avec de moins en moins d'attention, et rarement jusqu'au bout. Pourtant, je fais tout ce que je peux pour retenir son attention : j'essaie de choisir des thèmes qui l'intéressent, je simplifie le texte quand je lis un album pour la première fois, je commente des détails dans l'image... Mais rien à faire, au bout d'un moment, elle se déconcentre – elle qui est capable de passer vingt minutes à faire un dessin ou à mettre un objet dans un sac pour l'en ressortir, puis rebelote, ad libidum.
Et ce moment où elle se déconcentre arrive de plus en plus tôt.
Ces derniers jours, ça commence dès que j'ouvre le bouquin.
Ce qui nous donne à peu près ça :

Un soir, Max enfila son costume de loup. Il fit une bêtise...
— Agade, Maman, bébé coute lire !
— C'est vrai, ta poupée écoute le livre ? C'est bien. C'est une jolie histoire, ça va lui plaire. Donc : Il fit une bêtise, puis une autre...
— A côté toi !
— Ah bon, tu l'as assise à côté de toi ? Tant mieux. Regarde, ma chérie, Max fait peur au chien !
—  A côté toi, Maman !
— Oui, j'ai compris, ma puce, ta poupée est à côté de toi. Il fit une bêtise, et puis une autre, et puis une autre...
— Mamaaaaan ! Agade ! Coute, bébé !
— Oui, je sais, mais maintenant, tu vas lui dire de se taire, à ta poupée, sinon elle ne va rien entendre. Restez bien sage, toutes les deux. "Monstre", lui dit sa mère. "Je vais...
— Maman !
— Chut ! "Je vais te manger", dit...
— Mamaaaaaaaaaan !
— Bon, écoute, maintenant ça suffit ! Je ne veux plus t'entendre. Je raconte un livre !
— Oooiiiiiinnnnnn ! Buaaaaaaaaaaahhhh ! Câlin !
— D'accord, je te fais un câlin, ça y est, je ne suis plus fachée, mais tu te tais, pigé ? "Je vais te manger", dit Max, et il se retrouva au lit...
— Agade bébé, maman !
— Ah, mais zut à la fin, SILENCE !
— Ooooiiiiiinnnnnnnnnn ! BUUUUUAAAAAAAAAAAH !
GRRRRROOOOOAAAAAAAAARRRR !
Ce qui n'est pas le cri des Maximonstres, mais le mien.

Bref, oui, ça m'agace.
— En fait, ce qui t'agace le plus, c'est qu'elle ne te ressemble pas, prétend Darling. Tu ne supportes pas l'idée qu'elle ne puisse pas aimer les livres autant que toi. Et tu n'as pas encore compris qu'elle faisait ça pour t'énerver ?
Si, je l'ai compris, merci. Et alors ? Justement, ça m'énerve. Comment puis-je raconter un livre à Mr Thing Two, qui adore ça, dans ces conditions ? Franchement, à moins de lui raconter le livre en hurlant pour couvrir la voix de sa soeur – j'ai essayé, je me suis fait mal à la gorge, sans compter que c'est miracle que les voisins ne soient pas venus la hache à la main – je ne sais plus quoi faire.

Précisions par ailleurs que ce désamour des livres ne concerne pas que l'histoire du soir. Même dans la journée, même en mon absence, il est extrêmement rare qu'elle choisisse un album parmi les 50 ou 60 qui sont à leur portée pour le regarder toute seule, alors que Mr Thing Two le fait plusieurs fois par jour. Donc ce n'est pas que pour m'embêter. Enfin, je crois.

Bref, avant-hier soir, j'ai décidé que ça suffisait. Au moment de se coucher, j'ai dit à la gamine que suite à la scène particulièrement violente de la veille, et puisqu'elle n'aimait pas qu'on lui raconte un livre, j'allais en raconter un à son frère sur le canapé, et non après avoir confinés les gamins dans leurs lits. Pendant ce temps, elle serait donc libre d'aller jouer à ce qu'elle voulait.
Ce qu'elle voulut, ce fut bien entendu de courir immédiatement s'installer dans le canapé.
Sauf que Mr Thing Two, pas trop possessif en ce moment, mais qui devait avoir envie d'écouter une histoire sans interruptions intempestives, a protesté. Il a même osé la pousser.
Le résultat ?
Vous pouvez le voir un peu plus bas, juste ici.

Donc en fait, cette fillette rejette les livres par esprit de contradiction, n'aime pas être tenue à l'écart, et réagit violemment quand on l'agresse.

Qui a dit qu'elle ne me ressemblait pas ?

mardi 18 décembre 2012

Et les bâtards, dans tout ça ?

Lu sur LeMonde.fr :
A défaut de testament, c'est la loi qui s'occupe de la répartition du patrimoine d'une personne décédée. Elle en attribue une partie au conjoint marié (...) et le solde aux enfants. En l'absence de mariage, ce sont les parents ou les frères et sœurs qui héritent, dans une stricte égalité.
Aujourd'hui, en France, plus d'un enfant sur deux nait hors mariage (52,5% en 2008). Ce qui n'empêche pas ces malheureux conçus dans le péché d'hériter de leurs parents. Quelqu'un pourrait-il en informer le journaliste ?

lundi 17 décembre 2012

Morsure Cluedo

Le lieu : la salle à manger. L'arme du crime : les dents. Mais qui a mordu le docteur Lenoir ?


(Un indice ici. Je savais bien que ça nous serait utile un jour...)

dimanche 16 décembre 2012

Neuf mois pour défaire

Mon gamin a neuf mois aujourd'hui.
Neuf mois d'amour et de bonheur... Neuf mois dedans, neuf mois dehors... Neuf mois qu'il enchante ma vie, blablabla, blablabla...
Mais non, revenez, c'était une blague, je n'ai pas du tout prévu de vous chanter le couplet de la mère aimante. Pas aujourd'hui. Je voulais simplement évoquer un dicton populaire bien connu :

"Neuf mois pour faire, et neuf mois pour défaire"
ou, si vous préférez la version la plus explicite :
"Il faut neuf mois pour faire un bébé, et neuf mois pour retrouver son corps"

Ouais.
C'est ça.
Mais bien sûr.

Commençons par virer manu militari toutes celles qui, après une grossesse de rêve (tant qu'à faire), ont eu la bonne surprise de découvrir qu'elles pouvaient enfiler leur jeans à la sortie de la maternité, et n'ont plus le moindre soucis au bout de six semaines (et un bébé qui fait ses nuits, pour faire bonne mesure). Allez donc voir chez Laurence Pernoud si j'y suis, merci.

La vérité vraie, c'est que non seulement la grossesse EST une maladie, comme je vous l'ai déjà abondamment démontré (cliquez sur le libellé "grossesse" pour avoir l'historique), mais en plus, c'est une maladie qui laisse des séquelles. Pas forcément grave, mais souvent définitives.

Pour ma part, neuf mois après cette troisième grossesse (oui, parce qu'en plus, ça s'accumule, bien sûr), voici le bilan :
- La peau du ventre à jamais ravagée. Je ne vais pas m'étendre là-dessus, il est évident que c'est un problème épargné à l'immense majorité des femmes, car il faut une combinaison gagnante : une peau qui marque très facilement et une prise de poids importante (donc une grosses gémellaire, par exemple). Mon ventre était déjà bien enlaidi après le premier gamin, mais là... J'en veux pour preuve que les coupables eux-mêmes (mes enfants, quoi) ouvrent des yeux horrifiés quand ils voient mon ventre. Sales gosses.
- Dix kilos de plus qu'avant ma première grossesse. J'imagine que je pourrais en perdre quelques-uns en "faisant un effort", mais ensuite, il faudrait que je continue à me limiter pendant le reste de mes jours, car je crains fort que mon poids de forme (mon poids d'équilibre, si vous préférez) qui ait changé.
- Les abdominaux bien amochés, et même un peu écartés, même que ça s'appelle une diastasis des grands droits et qu'il ne faudrait pas que ça empire, mais je vous passe les détails.
- Un début de descente d'organes. Rien de grave pour l'instant, juste quelques petites gènes, voire quelques douleurs, dans certains cas. Je ne veux pas savoir ce que ça donnera dans trente ans.

Et encore, je ne peux pas trop me plaindre. J'ai échappé aux fuites urinaires (très courantes), au diabète définitif (c'est pour la prochaine fois, il paraît), et aux vergetures sur la poitrine (j'en ai tant eu à l'adolescence qu'il n'y avait plus la place). Et je vous passe d'autres désagréments intimes.

Alors, bien sûr, vous me direz que ça en valait la peine, que j'ai des enfants mignons comme tout, que si c'était à refaire je le referais, etc. Je ne dis pas le contraire. N'empêche que Darling aussi a quatre gamins adorables, sans que son physique en ait été le moins du monde affecté (à moins qu'on attribue à ces derniers ses nombreux cheveux blancs) (mais j'en ai au moins autant).
Dans une autre vie, je voudrais donc bien être un père de famille nombreuse, merci.
(Ou une hippocampe femelle, à la rigueur.)

samedi 15 décembre 2012

Ration de survie pour les fêtes

Nous avons reçu ce matin un énorme carton contenant au moins quinze kilos de nourriture. Du pain complet, noir comme du charbon, et un nombre incalculable de saucisses et autre charcutailles pour Darling. Un stollen lourd comme une pierre, un cake ultra-compact avec des fruits confits, deux kilos de biscuits aux noisettes. Des after-eight pour moi, six paquets de chocolats Kinder pour les enfants, plusieurs tablettes, du cacao en poudre, des pralinés, etc.
Un colis de survie de la part d'un cousin allemand qui a pris un peu trop au sérieux cette histoire de rigueur ?
Non, juste le traditionnel paquet de Noël que nous envoie tous les ans la mère de Darling.


(Mais si, ne vous inquiétez pas, nous aurons tout fini avant Noël. Sans problème.)

vendredi 14 décembre 2012

Du bon pied

Une bonne nuit, sans interruption intempestive, quoique trop courte (le Petit s'obstine à commencer sa journée à 6h) ;
Un morceau du gâteau poire/chocolat préparé la veille pour le petit-déjeuner ;
Un départ à 8h15, qui me permet d'accompagner le Grand à l'école (c'est très rare) et le Petit à la crèche (Darling se chargera des deux autres) ;
Trois quarts d'heure de footing avec passage dans un grand parc ;
Un retour en vélib, pour ne pas avoir à boucler le circuit, qui m'offre le plaisir de chanter en pédalant (et de ne faire regarder avec méfiance par les passants) ;
Trois paquets arrivés par la poste, contentant des "cadeaux" que j'avais choisis moi-même avec des points de fidélité, mais dont j'avais déjà oubliés l'existence, donc presque des surprises ;
Une bonne douche avec ce frisson délicieux que procure toujours, en hiver, après une course à pied, le contact de l'eau chaude sur la peau glacée ;
Une tasse de ce très bon "thé de Noël" épicé offert par un ami ;
Un coup de fil à ma grand-mère, avec choix définitif de la date et heure du repas de Noël ;
Un billet de Ciloubidouille, blog que je consulte régulièrement même si je ne bidouille jamais rien, intitulé "Je suis féministe" ;
Un email de ma banque m'annonçant qu'à la suite de mes quinze relances, mon offre de prêt à enfin été éditée ;
Au moment de se mettre au travail, la constatation que j'ai presque rattrapé mon retard sur ma traduction, qu'il ne me reste plus que 70 pages, et que je devrais donc réussir à rendre mon texte à temps.

Voici une journée qui commence bien.

jeudi 13 décembre 2012

Deux lapins (mais si)


— C'est quoi, ça ?
— Un lapin, ma chérie.
— Et ça ?
— Un lapin, mon poussin.


Perplexité.


Ben quoi ? Ça ne se voit pas, que c'est le même animal ?

mercredi 12 décembre 2012

En selle !

6h15. Le Petit se réveille. Par principe, et dans l'espoir toujours déçu qu'il finira par comprendre le message et par régler son horloge intérieure, je ne le lève pas avant 6h45. Il râle (c'est une litote). On le biberonne dans notre lit, et le marathon quotidien commence. Douche. Les Things m'appellent. Deux autres biberons. Je réveille le Grand. Céréales. Allez, on se dépêche. Trois couches à changer. Ah non, quatre : il y en a toujours un qui se décide à faire la grosse commission après être passé par la salle de bain. Vite ! Un mot dans le carnet de correspondance du Grand, pour lui éviter de traîner son otite à la piscine avec sa classe. Il perd son pantalon ; où est sa ceinture ? Bon sang, il est 8h25, allez, file ! On habille les autres. C'est l'hiver : chaussettes, sous-pulls, cagoules, etc. Plus vite, Darling doit les conduire à la crèche avant d'aller à la librairie, et il fait l'ouverture !
Ouf, ça y est, Darling est parti avec les Things ; je les entends qui hurlent et refusent d'avancer dans la cour de la résidence. C'est son problème, pas le mien. Il se débrouillera. Le Petit a rendez-vous chez le pédiatre à 9h15. Je n'ai pas de temps à perdre. Je n'ai toujours pas mangé, et mon ventre crie famine ; je grignote un bout de pain sur le pouce. Hop, hop, vite ! Le carnet de santé, le chéquier, les vaccins, deux couches de rechange et un body en prime (on ne sait jamais). C'est l'heure d'y aller. Chaussons, pull, cagoule pour lui. Il hurle, il est épuisé, ça fait bientôt trois heures qu'il est levé. Chaussettes, chaussures, bonnet pour moi. Où est le porte-bébé ? Hop, le gamin sur le dos. Plus vite ! Le manteau de portage, avec un trou pour laisser passer la tête du petit. Mon sac. Il est 9h07, c'est juste mais ça devrait être bon, le pédiatre n'est pas loin. Ne surtout pas être en retard, ça le décalerait pour le reste de la journée et il déteste ça. Mes clefs sont dans mon sac ? Oui. J'ouvre la porte...

Et c'est là que c'est arrivé.
A 9h08, sur le seuil.
Avec bébé et manteau sur le dos, sac à main et pseudo sac à langer à bout de bras.
C'est juste à ce moment-là qu'elle s'est manifestée.
La gastro.

Oh, une petite gastro de rien du tout, à peine quelques crampes au ventre depuis 24h, et puis soudain, cette envie pressante, urgente, immédiate, à laquelle on ne peut pas résister, à laquelle il ne faut pas tenter de résister sous peine de se retrouver avec un slip plus sale que la couche de Mr Thing Two quand il a mangé trois fruits à la suite en dessert (c'est fréquent).

Que vouliez-vous que je fasse ?
J'ai refermé la porte, et j'y suis allée. Avec le porte-bébé, et le manteau, et l'écharpe, et les gants. Enfin, je crois que j'ai ôté mes gants.
J'ai eu de la chance, le Petit ne s'est pas mis à hurler. Il avait même l'air assez intéressé de voir pour la première fois la salle de bain sous cet angle. Et j'ai découvert que le porte-bébé dorsal est placé assez haut pour ne pas être incompatible avec un usage normal du papier toilette. (J'avais déjà testé il y a deux ans et quelques mois, pour la petite commission, avec un bébé endormi dans le porte-bébé en position ventrale, et c'était plus délicat.)

En fin de compte, je n'ai même pas été en retard.

lundi 10 décembre 2012

Jurons grossiers

Quand j'étais petite, ma mère m'autorisait à dire des gros mots. Pas des insultes, attention ! Mais des interjections, ça ne lui posait aucun problème. Du moment que je ne m'en prenais à personne, j'avais tout à fait le droit de lâcher un "merde !" sonore si je me cognais le pied contre un barreau de chaise.
Même les insultes, d'ailleurs, étaient autorisées dans certaines circonstances. Si j'avais eu envie de traiter de salaud un homme politique d'extrême-droite, je ne pense que loin de me corriger, elle m'aurait applaudie.

Résultat, je suis la personne la plus polie du monde. Même si une armoire entière me tombait dessus, je m'exclamerais sans doute (avec mon dernier souffle) quelque chose comme "Oh, zut !" ; et si je me faisais un jour racketter en pleine rue, je traiterais probablement mon agresseur de "méchant vilain".

(Conclusion : si vous voulez que vos enfants soient polis, encouragez-les à dire des horreurs. Attention, je décline toute responsabilité au cas où leur esprit de contradiction serait moins développé que le mien.)

Revers de la médaille : aujourd’hui, je suis toujours très ennuyée quand je dois traduire un juron. En général, il n'y a rien qui me vient à l'esprit, à part deux ou trois grands classiques.
Heureusement, je viens d'acheter un dictionnaire sur CD-rom absolument génial, qui peut à la fois vous donner des rimes, des locutions, des synonymes, des étymologies, des mots de la même famille, des conjugaisons, et même des définitions (c'est fou). Et dans lequel il est possible de faire des recherches très poussées.
Toute joyeuse, juste après mon achat, quand j'ai rencontré mon premier juron au fil du texte, j'ai donc vérifié quelle était la définition de "putain" et "bordel" (les interjections, pas les noms communs), et j'ai cherché tous les autres "jurons grossiers".

J'avoue que le résultat m'a surprise. Certes, je le répète, je ne suis pas du tout experte en grossièretés. Mais tout de même, je n'ai jamais entendu personne s'écrier, après avoir lâché une bouteille d'huile sur le carrelage de la cuisine, "tabarnaque !", "câlisse !", "stie !", "simonaque !", "viarge !", "maudite marde !", "calvince !", "cibolak !", ou "caltor !"

Ce n'est qu'après être restée perplexe pendant deux bonnes minutes devant ma liste (qui comprenait encore une quinzaine de termes tous plus bizarres les uns que les autres) que je me suis enfin souvenue que ce très bon dictionnaire avait été conçu par des Québécois...

(Bon, on va dire que mon héroïne s'écriera "Nom d'un chien !" ou "Saperlipopette !", alors.)

dimanche 9 décembre 2012

A quel sein se vouer ?

Je porte un T-shirt assez décolleté (et même si je n'allaite plus, il y a encore des choses à voir).

Réaction de Miss Thing One :
— Ça, seins ?
— Oui, ma chérie, ce sont mes seins.
— A manger, bébé ?
— Oui, avant il buvait le lait de maman, c'est vrai, mais maintenant il prend des biberons, comme toi.
— Riron, bébé !
— Oui, des biberons, c'est ça.

Réaction de Mr Thing Two :
— Ça les seins, ça !
— Oui mon poussin, ce sont mes seins.
(Mon T-shirt serait-il trop décolleté, par hasard ?)
— Ça zoli, les seins !
— Oh, merci mon chéri.
(Je suis flattée. Mais il n'a pas terminé. Il tire sur mon T-shirt pour le remonter.)
— Remettre ?
(OK, il est trop décolleté.)


Objet nourricier, ou bel accessoire qui doit être caché à la vue du monde ?
Je vous laisse deviner avec qui le Petit et Darling se sont respectivement trouvés d'accord.
Le Grand n'a pas voulu les départager.

samedi 8 décembre 2012

Cochon !

Nous revenons de la crèche. Un étrange bruit de frein se fait entendre un peu plus loin, au carrefour ; un grincement assez grave, que Mr Thing Two croit reconnaître :
— Cochon ! T'entends ? Cochon !

Au même instant, nous croisons sur notre droite une mère qui marche avec sa fille de cinq ou six ans. Celle-ci vient de lui demander de quoi sont faits les murs des maisons. La mère va puiser dans les contes pour trouver la réponse :
— Eh ! bien, ça dépend. Tu te souviens de l'histoire des trois petits cochons ?

Juste à ce moment-là, nous passons devant une grand-mère qui époussette son petit-fils, couvert de miette après avoir mangé une viennoiserie. Ce faisant, elle râle :
— Tu t'en es mis partout ! Espèce de cochon !

Je sais que Paris est une grande ville et que les coïncidences font partie de la vie, mais tout de même, combien y a-t-il de chances pour que trois groupes de personnes différentes, sur une surface de quatre mètres carrés, prononce chacun presque simultanément le nom d'un animal qu'on ne voit jamais en ville ?

Peut-être est-ce un signe divin, me suis-je dit. Peut-être que la providence essaie de me communiquer quelque chose.


Du coup, j'ai fait des pâtes au jambon pour le dîner.

jeudi 6 décembre 2012

Lettre à cheval

Le Grand apprend que sa grand-mère veut savoir ce qu'il souhaite pour Noël. Ayant bien retenu mes diatribes contre les listes de Noël, qui ressemblent un peu trop à des listes de courses, il a l'idée de lui écrire une lettre, comme il le faisait autrefois au Père Noël. Initiative que j'applaudis des deux mains.
Mais la lettre met presque deux semaines à atteindre sa destination. Enfin, hier soir, coup de fil. Le Grand m'annonce que sa grand-mère a enfin reçu sa lettre :
— Et elle m'a expliqué pourquoi elle avait mis si longtemps à arriver, tu sais.
— Ah bon ? Pourquoi ? Il y avait une erreur dans l'adresse ?
— Non, mais elle a dit que le facteur était venu à cheval, au lieu de prendre le train ou l'avion. Il a dû traverser toute la France à cheval, alors forcément !
J'ai souri.
Pas lui.
Il était parfaitement sérieux.

Oui, il a dix ans et demi, pourquoi ?

mardi 4 décembre 2012

Monsieur ou Madame ?

Je me décide (enfin !) à répondre à l'appel aux dons de Wikipedia, un site que je consulte tous les jours pour vérifier des détails dans mes traductions.
Combien dois-je donner ? Mettons 10 euros ? Si je devais payer une encyclopédie en ligne, ça me coûterait certainement plus cher, mais je suis fauchée, en ce moment... Allez, 10 euros.
Je commence à remplir le formulaire. Nom, prénom, et titre de civilité : Mme ou M. ?
Ai-je bien vu ?
Pas de "Mlle" !
On veut juste savoir si je suis un homme ou une femme, et pas avoir des détails sur ma vie privée !

Du coup j'ai donné 20 euros.



PS : Je rappelle que l'usage, dans les formulaires administratifs, du terme "Mademoiselle" a été condamné de multiples fois par des circulaires ministérielles (la dernière date de février 2012). Que ce détail "ne constitue pas un élément de l'acte civil des intéressées" (je cite). Que cette distinction qu'on pratique pour les femmes, selon des critères subjectifs (mariée ou célibataire, mais aussi jeune ou vieille, avec ou sans enfants...), n'existe pas pour les hommes. Qu'elle n'a AUCUNE justification légale, et que néanmoins, on la retrouve partout. Il y a moins d'une semaine, encore, on m'a demandé de remplir un formulaire en tant qu'intervenante au salon du livre de Montreuil, et j'ai eu le choix entre "Mme" et Mlle". En quoi ma disponibilité sexuelle (car c'est bien de cela qu'il s'agit, en fin de compte, quand on vous demande négligemment "Madame ou Mademoiselle ?") influerait-elle de quelque manière que ce soit sur mon travail d'interprète ? Je sais que ce n'est pas très grave (quoique, on pourrait discuter longtemps de l'importance des mots et des symboles...), mais ça m'énerve !

lundi 3 décembre 2012

Bain collectif

C'est bien connu, un bain consomme beaucoup plus d'eau qu'une douche, ce qui n'est pas écologique.
Quand on en donne un, environ une fois par semaine, il faut donc le rentabiliser.


(J'ai bien songé à faire également venir le Grand, mais finalement, je n'ai pas osé.)

dimanche 2 décembre 2012

Dora l'exploratrice

Je n'aime pas Dora l'exploratrice. Je n'aime pas les adresses au téléspectateur (y a-t-il réellement des enfants qui répondent à ses questions et même qui se lèvent, soufflent, applaudissent, etc. ? Pas les miens, en tous cas) ; je n'aime pas les voix gnangnan de la version française, je n'aime pas le schéma narratif qui se répète épisode après épisode, je n'aime pas la fausse interactivité avec la "souris" qui "clique" sur les bonnes images, etc.

Mais il faut reconnaître que dans le genre "dessin animé vaguement éducatif", cette série mérite quelques bons points. On peut tout d'abord applaudir le principe de base, qui est de présenter aux petits WASP des États-Unis la culture et la langue de l'Amérique Latine : un peu d'ouverture culturelle ne peut pas faire de mal. On peut aussi apprécier les bons principes, peut-être un peu lourds, mais utiles pour les parents : on met son casque à vélo, on met sa ceinture en voiture, on ne vole pas les jouets des autres, etc. Et surtout, on peut se réjouir de voir une fille en personnage principal d'un programme mixte et résolument anti-sexiste. Cette gamine qui vit toute sorte d'aventures avec son short et ses cheveux courts n'est pas du genre à s'effrayer d'un rien ou à porter des robes de princesses.

Je n'avais jamais vraiment réfléchi à tout ça, mais hier , Dora m'a définitivement conquise. Les deux Things, fiévreux, se reposaient devant la télévision, et j'écoutais d'une oreille les dialogues tout en nourrissant le Petit. C'est ainsi que j'ai découvert qu'à la question "Qu'aimerais-tu faire comme métier, plus tard ?", Dora donne trois réponses :
- joueuse de football
- astronome
- musicienne.

Et dans la foulée, elle nous parle de sa mère, archéologue. Femme, Latino, et archéologue. Bravo !
(Bon, d'accord, pour les besoins de l'intrigue, cette archéologue a besoin de sa fille, d'un singe ET des téléspectateurs pour trouver un rubis gros comme une théière qui trône au sommet d'un piédestal à cinquante centimètres sous son nez... mais ne chipotons pas !)


PS : Je sais bien, hélas, que les produits dérivés ne correspondent pas du tout au féminisme de la série. Tous ces objets roses bonbons, exexclusivement destinés aux filles, avec une Dora souvent habillée en robe pour l'occasion (alors que ça ne lui arrive quasiment jamais dans la série)... C'est désolant. Hélas, bien des héroïnes progressistes ont connu le même sort, parmi lesquels la malheureuse Mulan...