lundi 5 novembre 2012

Café, salade ou graminée ?

Lors de mon dernier séjour en Italie, un jour, dans un bar, j'ai eu une conversation surréaliste avec la cafetière, heu, la bistrotière, heu, la barwoman, enfin, la dame qui au comptoir, quoi. Voyant que j'hésitais à reprendre un cappuccino à cause de la caféine (oui, j'allaitais), elle me propose :

— Tu veux que je te fasse un cappuccino avec de l'orge ?
(Pardon ?)
— De l'orge ? Tu veux dire la céréale ?
— Ah, je ne sais pas. Oui, je crois que c'est une céréale. Tu n'as jamais goûté ?
— Heu, ben si, j'ai déjà mangé de l'orge perlé, mais ce n'est pas de ça que tu parles, si ?
— Ah non, je te parle du café d'orge. Attends, tu vas voir.

Sur quoi elle me fait une drôle de boisson noire qui ressemble effectivement à du café, et à laquelle elle ajoute du lait mousseux. Soyons franc, ça ressemble autant à un cappuccino qu'une infusion à la menthe ressemble à un thé Earl Grey, mais l'infusion à la menthe, ce n'est pas mauvais non plus. Juste pas pareil que le thé Earl Grey, mais pas mauvais. En l’occurrence, la boisson à l'orge est crémeuse, avec un petit arrière-gout de noisettes, enfin, pas mauvaise du tout.

—  C'est un succédané du café ? C'est drôle, je n'en avais jamais entendu parler. Il me semble qu'en France, on utilise plutôt de la chicorée.
(Là, elle me fait exactement la même tête que moi deux minutes plus tôt, au moment où elle m'a parlé d'orge.)
— De la chicorée ? Tu veux dire la salade ?
— Ah, je ne sais pas. Oui, je crois que c'est aussi une salade. Tu n'as jamais goûté ?
— Heu, ben si, j'ai déjà mangé de la chicorée avec de l'huile et du vinaigre, mais ce n'est pas de ça que tu parles, si ?

Vérification faite, en passant les Alpes, il n'y a pas que le café qui change, mais aussi le succédané de café. D'un côté, on utilise presque exclusivement de l'orge torréfiée, tandis que de l'autre, on utilise surtout des racines de chicorée torréfiée, en rebaptisant du nom de "scarole" la chicorée dont on mange les feuilles en salade. Je compte faire une étude comparative poussée des vertus gustatives comparées de l'une et de l'autre un de ces jours.
Et après, je recommencerai à boire du chocolat chaud, parce que c'est quand même meilleur.



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