dimanche 12 août 2012

Crise


De temps en temps, une demi-douzaine de fois par semaine, j’ai un aperçu de ce que pourront être nos vacances ici dans trois ou quatre ans. Les enfants jouent, le Petit regarde le monde, Darling sirote un verre de vin, je contemple les collines pendant que la brise me caresse la peau, tout le monde est de bonne humeur.
Malheureusement, ça dure généralement moins de cinq minutes.
Les crises, elles, sont beaucoup plus nombreuses. Et beaucoup plus longues.

Un exemple de ce que j’entends par « crise » ?

L’autre jour, vers 16h, alors qu’elle s’était endormie très tard pour la sieste, Miss Thing One se met à pleurer. Je vais la voir. Elle a dû dormir dans une mauvaise position, et elle a mal à la main. Du moins est-ce ce que je présume, car elle refuse de répondre à mes questions et se met en colère.
Mr Thing Two a été réveillé en sursaut par les cris de sa sœur. Or, ce garçon n’est pas particulièrement de bonne humeur quand il se réveille, même en douceur. Autant dire que là, il est furieux. Il braille et se met dans une rage incroyable dès que j’essaie de l’approcher ou même de lui parler, mais ne veut pas non plus que je le laisse tout seul se rendormir.
Tous ces cris ont réveillé le Petit, qui se rend compte que c’est l’heure de la tétée. Il nous le fait savoir.
Le Grand, qui a passé quasiment toute la journée à lire et jouer à la DS, se lève pour voir ce qui se passe. Se rend compte alors, dès qu’il fait un mouvement, qu’il a horriblement mal à la tête. Pleure à chaudes larmes. Puis me prévient qu’il a la nausée. Et une seconde plus tard, vomit tout son déjeuner par terre.
Ce qui fait taire Miss Thing One, de surprise, mais pas longtemps. Elle recommence à crier. S’interrompt parfois pour réclamer une glace, et son bavoir.
Mr Thing Two ne décolère pas. On dirait un cochon qu’on égorge. Dès qu’il sera calmé, il réclamera son biberon. Et qu’on lui change la couche.
Le Petit est rouge de colère. Il a faim, et tout ce bruit ne lui plaît guère. Il réclame le sein, et un peu de calme.
Le Grand sanglote, et entre deux sanglots, il réclame un verre d’eau pour se rincer la bouche, un comprimé contre le mal de tête, un mouchoir, un pantalon propre. Et il me signale que je dois laver le sol, mais aussi la chaise sur laquelle il était assis, et celle d’à côté (celle où Miss Thing One voudrait s’assoir pour manger la glace que je dois lui apporter très très très vite).

Bon, pas de panique. Après tout, nous sommes deux adultes, dans cette maison. Darling dormait, mais tout ce bruit a dû le réveiller. Pourquoi ne vient-il pas ? Je vais le chercher.
Je le trouve assis sur le lit, tremblant de tous ses membres, qui m’annonce d’une voix dolente :
- Je fais une grosse crise d’hypoglycémie. J’ai peur de tomber si je me lève. Tu pourrais m’apporter un verre de jus d’orange ?

4 commentaires:

  1. "la crise me caresse la peau"
    Beau lapsus ! ;) Contente de te savoir en vie !
    Des bises à tous le monde !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Flûte, pourquoi je peux pas éditer cet affreux S ?!!!

      Supprimer
  2. Oui, on comprend que la crise soit venue caresser la peau avant d'éclater...

    RépondreSupprimer
  3. A oui, joli lapsus. Bon, je l'ai tout de même corrigé...

    RépondreSupprimer