vendredi 20 janvier 2012

Ceci n'est pas un appel commercial

L'un des gros inconvénients quand on travaille à la maison, c'est qu'on est souvent interrompu par des gens qui veulent vous vendre des fenêtres ou vous proposer leur aide tout à fait désintéressée et bénévole pour vous faire bénéficier d'une réduction d'impôts.
Bien sûr, j'ai depuis longtemps demandé mon inscription sur la liste orange, ou liste anti-prospection, ce qui signifie que même si mes coordonnées apparaissent dans l'annuaire, elles sont suivies d'un petit signe qui indique que je suis "opposée au marketing direct". Les entreprises qui me téléphonent sont donc en infraction par rapport au Code. Mais je ne jurerais pas que ça diminue réellement le nombre d'appels, même si, au moins, ça écourte les conversations... en général.

Ce matin, le téléphone sonne. Pas de numéro affiché : mauvais signe. Je réponds quand même.
— Allô, bonjour Madame, je suis un représentant du groupe Machin, l'une des plus grandes assurances privées de France, et je vous appelle pour vous faire connaître les services que nous proposons.
Dans ces cas-là, je reste toujours aussi polie et courtoise que possible. Je sais bien que ces gens font un travail horrible, avec des cadences infernales, et même s'ils insistent lourdement, je sais que ça fait partie de leur consigne. Je brandis cependant aussitôt mon bouclier :
— Merci, Monsieur, mais je suis sur la liste orange : je refuse les appels commerciaux.
— Mais Madame, ceci n'est pas un appel commercial.
— Excusez-moi de vous contredire, mais un appel non-sollicité à des fins de marketing de la part de quelqu'un à qui je n'ai pas donné mon numéro moi-même est bien considéré comme un appel commercial.
— Pas du tout, Madame. Ceci est un appel d'information ; je voudrais simplement...
Bon, j'en ai assez. Je coupe :
— Je suis désolée, mais je vous me dérangez dans mon travail, et ça ne m'intéresse pas. Merci, et au revoir, Monsieur.

Eh ! bien, vous savez quoi ?
Il a rappelée aussitôt. C'est la première fois que ça m'arrive.
— Allô, Madame, nous avons été coupés (!). Je ne crois pas que vous ayez bien compris quel est le but de mon appel. Je vais vous expliquer quels sont les avantages...

Ce qui m'étonne, c'est que, certes, ils ont l'obligation d'insister, mais comment peuvent-ils envisager atteindre leur but auprès d'une interlocutrice d'une hostilité aussi évidente ? Ai-je été trop polie ?


Dans la série "appels (non) commerciaux", il y a quelques mois, j'ai eu une conversation cocasse avec une dame par ailleurs charmante :
— Allô, bonjour Madame, je vous appelle de la part de votre opérateur téléphonique mobile. Vous avez bien un forfait d'une heure par mois chez nous ?
— Euh, oui, mais je ne me sers presque jamais de mon portabe, il est toujours éteint. Je travaille à la maison, vous comprenez.
— Oui... effectivement, d'après vos dernières factures, vous l'utilisez environ 24 minutes par mois en moyenne. Mais si je vous appelle aujourd'hui, c'est pour vous proposer de passer à un forfait supérieur à un prix très avantageux ! Cela vous intéresse-t-il ?
Alors... Comment vous dire ça sans vous vexer ?

Bon, je vous quitte, je vais essayer d'avancer un peu ma traduction avant qu'un vendeur de doubles vitrages me téléphone et me soutienne que "ceci n'est pas un appel commercial", puisqu'il me propose un "devis gratuit" (sic).

6 commentaires:

  1. J'adore! chez nous ce sont très souvent des mutuelles, et là je leur sors l'argument imparable "nous avons une mutuelle d'entreprise" c'est très efficace.
    L'autre argument très chouette aussi (c'est mal je sais) "euh... excusez moi mais là je suis toute seule avec mes jumeaux alors..." je ne sais pas pourquoi le mot jumeau fait très peur et je n'ai pas encore fini mon exucse (bidon) que déjà l'autre s'est excusé et à raccroché!
    Bon courage!

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  2. Rrrr, la même chose ici. Je ne sais pas si c'est une tactique commerciale ou quoi, mais ils veulent toujours parler à Mr ou Mrs Untel (toujours des noms différents et jamais les nôtres). Un jour, j'ai dû rembarrer un type qui tenait absolument à ce que je lui donne mon nom (le vrai) « pour qu'on ne vous rappelle plus ». Après avoir argumenté de toutes les façons possibles, j'ai dû lui raccrocher au nez... Comme si « Ce n'est pas mon nom que vous appelez, mais mon numéro. Or, celui-ci, il me semble que vous l'avez, et vous devriez savoir que vous n'êtes pas autorisé à l'appeler, beum, dans ta face ! » n'était pas un argument suffisant, franchement ! Cela dit, le système est quand même plutôt efficace ; c'est de cette façon qu'on s'est débarrassés des appels quotidiens pour une certaine Ms Machin il y a deux ans (preuve que ce ne sont pas des erreurs dues à des réattributions de numéros, par exemple, mais bien des appels commerciaux).

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  3. Je suis sur liste rouge, je n'ai pas de soucis. Les seuls casse-pieds, c'est le service de contrôle après avoir fait faire une révision à la voiture, ou sfr.

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  4. Maman des deux koalas : Je n'y avais pas pensé, j'essaierai ! Mais c'est un comble que les gens comprennent plus facilement qu'ils nous dérangent quand on est avec des gosses que quand on leur dit qu'on TRAVAILLE ! Peut-être qu'ils ne me croient pas...

    Dae : Ah oui, celui qui voulait ton nom pour ne plus te téléphoner, c'est pas mal !

    Alphonsine : Le truc, c'est que je ne veux pas me mettre sur la liste rouge, au cas où un éditeur aurait besoin de retrouver mon numéro facilement. Donc tant pis, je subis...

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  5. On n'est jamais trop cassant avec un téléprospecteur. Et on n'écourte jamais assez. Il fut un temps où je disais "Je ne veux pas vous faire perdre votre temps, etc." Maintenant c'est : "Pas du tout, merci, au revoir." Au deuxième coup de fil : "Arrêtez de m'appeler, s'il vous plaît."

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  6. Évidemment qu'ils ne te croient pas quand tu leurs dis que tu bosses ! Le travail à domicile, c'est bien connu, ce n'est pas un vrai travail...

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