vendredi 16 décembre 2011

Les petits maux de la grossesse (2) : les impatiences

Aujourd'hui, je vais vous parler de ce petit phénomène rigolo – pour les autres – que l'on nomme impatiences ou syndrome des jambes sans repos.

Imaginez-vous la scène. Le soir est tombé, vous avez réussi à coucher tous les moins de dix ans de la maisonnée, la table a été débarrassée par votre cher et tendre, et pour une fois, très exceptionnellement, vous n'avez pas l'intention de travailler toute la soirée. Vous vous allongez donc sur le canapé, jambes surélevées pour faciliter le retour veineux (ce point fera l'objet d'un chapitre à part), genoux posés sur votre moitié qui vient de glisser "Rencontre du troisième type" dans le lecteur de DVD, parce qu'il serait temps que vous sachiez enfin de quoi parle ce film soi-disant inoubliable.
(Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existé ne serait pas complètement fortuite).

Et tout à coup, juste au moment où la soucoupe volante fait son apparition, votre jambe se soulève violemment de cinquante centimètres.

Si vous avez de la chance, vous n'atteignez pas le menton de votre Darling et vous ne lui cassez pas trois dents. Si vous avez de la chance, il a déjà fait la connaissance de ce phénomène lors de votre précédente grossesse et a appris à se méfier. Si vous avez de la chance, vous vous en tirez donc à bon compte, par quelques railleries qui vous donnent envie de l'assommer avec la télécommande (mais pour ça, il faudrait vous relever, donc vous laissez tomber).
Si vous n'avez pas de chance, tant pis pour vous. Et pour lui.

Cela dit, en journée ou même en soirée, à la rigueur, c'est tolérable. "Rencontre du troisième type" ne demande pas une concentration extrême, de toute façon ; quelques secousses incontrôlées des membres inférieurs ne gêneront pas la compréhension de ce looooooong moment où les extra-terrestres jouent à  "Allez on y va" "Non on repart" "Bon on se pose" "Maintenant on s'en va" "Et si on rouvrait l'écoutille" "Non on la referme" "Allez on descend" "Ou peut-être pas".

Le problème, c'est la nuit.

Parce que Wikipedia le confirme :
Ces sensations sont déclenchées par l'immobilité que demande par exemple l'endormissement. Elles apparaissent lorsque le sujet est au repos, en position assise ou allongée, surtout le soir et la nuit (...).
Donc on se couche, on  trouve la position la moins inconfortable possible pour le ventre, le dos, la poitrine et tout le bataclan, on se relève pour aller faire pipi, on se recouche, on s'étire, on se relève précipitamment parce que le fait de s'étirer a provoqué une crampe, on se recouche, on se pelotonne, on commence à somnoler, ça y est, on est presque endormi... et là, paf ! la jambe lance un grand coup de pied dans le vide (ou dans le tibia du conjoint). Autant vous dire que ça réveille.

Des solutions ?
Aucune.
Des médicaments ?
Néant.
Des mesures de préventions ?
Zéro.
Des remèdes ?
Rien de rien.

Vous pouvez toujours essayer de vous allonger sur le dos et de pédaler dans le vide, sans forcer sur les abdominaux. Mais soyons franche, même si vous faites l'équivalent d'une étape du Tour de France au milieu de la nuit, ça vous soulagera momentanément, mais ça n'empêchera pas les impatiences de revenir sournoisement dès que vous vous arrêterez. Par contre, ça fera bien rigoler la personne qui partage votre lit. C'est toujours ça de pris.

1 commentaire:

  1. On croirait le "je m'apprête à m'endormir, puis je fais ce rêve idiot où je tombe d'un coup, et je me réveil d'un bond le coeur battant"

    RépondreSupprimer