samedi 26 novembre 2011

Un samedi avec Mr Thing Two

Ce matin, un peu avant six heures, Mr Thing Two s'est réveillé et s'est mis à crier. Non qu'il ait cru que la journée avait commencé : je ne les lève jamais avant sept heures, et ils ont pris le pli. Il a dû avoir un cauchemar, ou mal quelque part. Mais il ne voulait pas se rendormir dans son lit, non. Ni dans mes bras, d'ailleurs. Non, il voulait que j'aille m'allonger sur le canapé, avec lui contre moi, le doudou dans une main, et son énorme peluche de chien de l'autre. J'ai cédé, pour avoir la paix, mais juste cinq minutes, puis je l'ai recouché. Il a réveillé toute la maison avec ses hurlements. Un caprice à six heures du matin, la journée commençait bien.

Vers dix heures, il est rentré pour la quinzième fois de suite dans la cuisine où il n'a pas le droit de mettre les pieds, mais au lieu de prendre une boîte quelconque, ou même la boîte à farine comme c'est arrivé une fois (un souvenir délicieux), il s'est emparé d'une bouteille de bière qu'il a projeté sur le sol. Il y en avait jusque sous le buffet, et je ne parle même pas des éclats de verre.

A midi, le déjeuner ne lui convenait pas (des pâtes avec des courgettes en mini-dés, de la crème fraîche et un peu de fromage). Depuis une semaine, je n'ai pas souvenir que le plat principal lui ait convenu une seule fois, de toute façon. Il a essayé de jeter l'assiette par terre. Je l'ai rattrapée au vol, seule la cuillère est allée projeter des pâtes et des courgettes partout. J'ai dû le nourrir tout en lui racontant en même temps le nouveau livre de Mimi que je lui ai acheté ce matin.

A quinze heures, il s'est cogné violemment contre un jouet et s'est à moitié déchaussé une incisive. A moins que la dent ait déjà été fragilisé par sa chute de dimanche dernier, quand il a réussi à escalader les barreaux de son lit tout en étant emmitouflé dans sa gigoteuse. Bref, ça saignait, et la dent bougeait. J'ai appelé le samu, et on m'a conseillé d'aller aux urgences pour qu'on lui fasse une radio. Je ne suis pas allée aux urgences poireauter quatre heures, enceinte, avec deux bébés. Je suis une mère indigne. J'ai décidé que ça pouvait attendre 48h, car de toute façon, d'après ce que j'ai compris, si la dent doit tomber, il n'y a pas moyen de l'en empêcher. On verra ça lundi.

Au dîner, il a détesté le plat principal (de la purée de pommes de terre et de chou rouge), mais pour de vrai, cette fois : il a bien voulu goûter, et il a eu un haut-le-coeur immédiat. Sa soeur a accepté d'en avaler quelques cuillerées, sans conviction, mais pas lui. Pour une fois, je n'ai pas insisté. J'ai dû aller leur faire une purée mousseline en quatrième vitesse. Il ne l'a pas terminée, mais après il a réclamé trois desserts.

Juste avant d'aller se coucher, pendant que je changeais sa couche, il a réussi à attraper un flacon d'éosine. Et surtout, quelques minutes plus tard, au milieu du salon, il a réussi à l'ouvrir. Pendant qu'il y était, il a goûté le contenu. Il a immédiatement vomi tout son dîner sur les pieds de sa sœur, qui n'a pas apprécié. (Si vous avez bien suivi, j'ai donc une paire de chaussons qui sent la bière, et une autre qui sent le vomi.) Je l'ai douché, mais l'éosine, ça ne part qu'avec la pierre ponce, ou au bout de quelques jours. Il a l'air de s'être mis du rouge à lèvres. Il avait aussi les mains rouges, ce qui l'agaçait : il n'arrêtait pas de s'essuyer sur ma joue.

Là, il dort. Je pense cependant que la nuit risque d'être difficile : il avait un peu de fièvre en fin de journée, et puis selon son planning, il est malade le samedi toutes les deux semaines, donc ça tombe aujourd'hui.



— Et le Grand ? me direz-vous. Et Miss Thing One?

Pardon, qui ça ?


(Je jure que rien n'a été inventé et que tout s'est réellement passé aujourd'hui. En revanche, j'exagère un peu en ce qui concerne Miss Thing One : elle était très ronchon – peut-être couve-t-elle aussi quelque chose, ce serait logique – et ne s'est donc pas laissée oublier si facilement. Demain, j'organise l'enterrement des mes tympans, venez nombreux.)

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