vendredi 11 novembre 2011

Ah, les jeunes d'aujourd'hui !

Travailler à la maison présente un inconvénient (plusieurs, même, et des avantages aussi, mais on n'en parlera une autre fois) : il n'y a pas de préposé(e) à l'accueil ni au standard téléphonique, donc on est susceptible d'être dérangé par n'importe qui. Par exemple par des vendeurs de fenêtres qui appellent pour vous convaincre de les laisser venir faire un devis gratuit même si vous n'avez pas envie de changer de fenêtre ("Mais voyons madaaaame, c'est gratuiiiiiit !"). Par le livreur de canapé-lit qui cherche Monsieur Trucmachin mais ne sait pas à quel étage c'est et donc a décidé de sonner à toutes les portes (six appartements par palier, onze étages par bâtiment, six bâtiments dans la résidence, il n'est pas sorti de l'auberge). Par des sondeurs qui veulent avoir votre avis sur le poisson pané, les magazines que vous lisez et la crème de nuit que vous portez, tout ça dans la foulée. Ou par des gens qui viennent vous vendre des calendriers ou autre bricole du genre. (Tous ces exemples sont certifiés authentiques.)

Hier, on a sonné à ma porte en début d'après-midi, au plus mauvais moment, alors que j'étais en train de chercher à traduire un jeu de mot intraduisible. Non, bon, d'accord, en fait j'étais encore dans ma pause déjeuner, et je faisais des brownies. Mais c'est pire, parce que j'en étais au moment délicat où il faut verser le chocolat fondu dans l'appareil en fouettant vivement pour ne pas faire coaguler les oeufs. Bref, je cours ouvrir, ma casserole à la main, et je me trouve nez-à-nez avec un type qui vend des affiches. Je l'ai reconnu tout de suite : ça fait au moins cinq ans qu'il est en "réinsertion professionnelle". Soit il a vraiment vraiment du mal à se réinsérer, soit il va six mois en prison tous les six mois et doit tout recommencer à zéro ensuite, soit il préfère faire du porte-à-porte pour vendre d'affreuses images à un euro le gramme environ (je vous laisse calculer le prix de l'affiche, et le prix au kilo).
Et ce type commence toujours son discours de la même façon : d'une voix agressive, il explique qu'il fait partie d'une association pour la réinsertion des jeunes, et demande "Vous n'avez rien contre les jeunes, j'espère ?"
Ce qui m'agace au plus haut point.
D'abord, parce que c'est complètement démago. Même les deux vieilles dames de Julie, Claire, Cécile n'oseraient pas répondre par l'affirmative à cette question.
Ensuite, parce qu'il pourrait changer son intro de temps en temps, tant qu'à faire.
Et surtout, parce que je SUIS jeune, je te signale. Petit con.

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